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Montréal, 15 avril 2020 (Sportcom) – Si des joueuses de soccer du Québec choisissent la NCAA pour évoluer au plus haut niveau et tenter d’obtenir une invitation de Canada Soccer, il va sans dire qu’Évelyne Viens a tiré le meilleur de son passage avec les Bulls de l’Université South Florida. Après avoir fracassé plusieurs records, elle attend maintenant de pouvoir sauter sur le terrain chez les professionnelles.
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Plus jeune, elle n’était pas sur le radar de l’équipe nationale et n’avait pas l’intention de jouer aux États-Unis. Toutefois, après avoir remporté le Championnat canadien avec les Élans du Cégep Garneau, elle avait été invitée à visiter le campus en Floride. Elle ne regrettera jamais la décision d’y poursuivre ses études.
Viens est devenue en janvier la joueuse québécoise sélectionnée le plus rapidement de l’histoire du repêchage de la Ligue nationale féminine de soccer (NWSL), le circuit le plus relevé en Amérique du Nord. Choisie au cinquième rang de la première ronde par le Sky Blue FC du New Jersey, elle présente une impressionnante feuille de route après ses quatre saisons dans la NCAA.
Celle qui n’était pas sur le radar de l’équipe nationale avant de jouer aux États-Unis a marqué 25 buts en 20 matchs l’automne dernier, un record d’équipe et de la conférence AAC. De plus, jamais une joueuse de cette conférence n’avait marqué autant de buts (73) et de points (169) durant sa carrière universitaire. Dire qu’elle a dominé serait un euphémisme et la joueuse de 23 ans a aussi aidé son équipe à atteindre la ronde des 16 du tournoi national pour la première fois de son histoire.
Le personnel de Canada Soccer n’a rien manqué de ses exploits et Viens a maintenant hâte de se mesurer à des joueuses qui ont fait des sélections nationales.
« L’important maintenant est de faire ma place avec le Sky Blue quand la saison commencera. Si je réussis à bien faire à ce niveau, on va possiblement m’inviter à un camp de l’équipe nationale. Si j’ai une occasion de me faire valoir et que ça marche, ce serait vraiment intéressant », dit celle qui a joué avec Gabrielle Carle, seule représentante du Québec avec l’équipe nationale senior, au Dynamo de Québec l’été passé. « Je veux surtout apprendre et me développer parce que je suis encore jeune à ce niveau de soccer là. »
Des critères flous
Cindy Walsh, une ancienne de l’équipe nationale, suit de près les jeunes joueuses qui évoluent au Québec. Elle est par ailleurs la seule femme à diriger une équipe en PLSQ féminine, le plus haut niveau de soccer féminin de la province. Elle indique avoir de la difficulté à identifier les qualités que les entraîneurs du programme national recherchent et se demande si Canada Soccer observe suffisamment le talent sur le territoire québécois.
« Évelyne Viens, pour moi, c’est une fille qui a une présence physique, technique, tactique. Elle est super intelligente sur le terrain et est imposante. Elle ne se fait pas tasser facilement et gagne ses duels. Me faire dire qu’elle ne se fait pas prendre dans l’équipe nationale, je ne comprends pas pourquoi », dit-elle en ajoutant qu’elle était la meilleure joueuse de la ligue semi-professionnelle l’année passée.
Avant le tournoi de qualification olympique de la CONCACAF l’hiver dernier, Évelyne Viens faisait partie des 40 joueuses admissibles du Canada, mais n’avait pas participé à un camp de sélection.
Même si plusieurs Québécoises se démarquent chaque année, Walsh trouve que cela devient frustrant de voir des athlètes être écartées. De plus, elle se demande si des sélectionneurs craignent qu’il y ait une barrière de langue.
« On se demande pourquoi, est-ce qu’on fait ce qu’on est supposé faire pour aider nos joueuses, se demande-t-elle. On les prend ici, on les place au CNHP (Centre national de haute performance), sur les équipes du Québec. On les forme selon ce que Canada Soccer demande, mais en bout de ligne, ça revient toujours au choix de l’entraîneur. »
De plus, Cindy Walsh estime qu’il y a moins de financement pour rassembler les meilleurs espoirs à travers le pays aux Championnats canadiens des sélections et craint que ce type d’événement disparaisse.
Au cours des dernières années, d’autres Québécoises ont progressé dans le circuit universitaire américain et poursuivent leur carrière dans les rangs professionnels en Amérique du Nord ou en Europe. Marie Levasseur, qui a joué quelques matchs avec l’équipe nationale senior jusqu’en 2017, a été nommée joueuse professionnelle par excellence au dernier gala de Soccer Québec. Elle doit évoluer cette année avec le FC Metz, en France.
Il va sans dire qu’Évelyne Viens et plusieurs autres joueuses québécoises ont très hâte de pouvoir jouer un match à nouveau pour démontrer leur savoir-faire.
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