17 Nov - 2016 | par Sportcom

Faire plus de 900 kilomètres pour pratiquer sa passion

Montréal, 17 novembre 2016 – Robin Gagné et ses athlètes du Club de judo de Baie-Comeau ont parcouru encore une fois des centaines de kilomètres pour se rendre au Complexe sportif Claude-Robillard et participer à l’Omnium du Québec, les 5 et 6 novembre derniers.

Les judokas de la Côte-Nord sont loin d’être les seuls à se plier à cette réalité. Des compétiteurs du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, du Saguenay et de l’Abitibi écoulent régulièrement de longues journées de transport vers les grands centres pour participer aux tournois.

Pas facile pour de jeunes sportifs d’être assis dans un autobus pendant plus de huit heures. Une fois arrivés à destination, les fourmis dans les jambes, les athlètes doivent composer avec la vie en hôtel et essayer d’être au sommet de leur forme. Très loin de la maison et de leurs repères, c’est dans ces conditions qu’ils affrontent leurs adversaires.

Plusieurs verraient cette situation comme un désavantage pour les régions éloignées des grands centres urbains, mais les judokas concernés en ont tiré profit au fil des années.

« Notre force, c’est le regroupement. Nous avons beaucoup de transport à faire, car il faut se rendre à l’extérieur pour participer à des compétitions, mais ça crée un esprit d’équipe au sein des jeunes », explique Robin Gagné, directeur-entraîneur du Club de judo de Baie-Comeau depuis plus de 35 ans.

Il croit également que ses jeunes développent leur débrouillardise et leur capacité d’adaptation rapide en étant souvent à l’extérieur de leurs zones de confort.

« C’est sûr que c’est exigeant, admet-il. Ça implique de sortir de la région entre 25 et 30 fois par année pour aller à Montréal, Québec, Ottawa, et aux États-Unis. C’est dur, mais ça permet aux athlètes de se former un caractère et de renforcer leur système. »

Côte-Nord, Gaspésie, Abitibi, Bas-Saint-Laurent. Tous les judokas habitant ces régions doivent investir beaucoup de temps à voyager pour pratiquer le sport qui les passionne.

Après une journée de combats bien remplie à Montréal, la troupe de Roger Tremblay fait le chemin de retour vers le Saguenay. Six heures séparent les judokas de leur région.

« Les gens du Saguenay et de la Côte-Nord ont tous en commun le fait que ce sont des battants. Ils veulent faire de la compétition. Il faut être passionné pour faire toute cette route plusieurs fois par saison. C’est une preuve de volonté et de persévérance », affirme Sensei Tremblay.

Des champions en région

Plusieurs athlètes de haut niveau ont prouvé que la distance n’empêchait pas de devenir un Olympien ou de participer à des Championnats du monde.

Marie-Hélène Chisholm, fière Nord-Côtière, en est un bon exemple. Cinquième aux Jeux olympiques d’Athènes et aux Championnats du monde de 2005 chez les moins de 63 kg, elle détient toujours le meilleur résultat féminin de l’histoire du judo au Canada.

Originaire du Saguenay, Antoine Bouchard a impressionné à Rio l’été dernier. À sa première participation à des Jeux olympiques, il a été le meilleur représentant de la feuille d’érable grâce à sa cinquième place dans la catégorie des moins de 66 kg.

Deux fois championne canadienne et médaillée d’argent aux Championnats panaméricains de 1982, Diane Amyot est un produit de l’Abitibi.

La Gaspésie compte aussi plusieurs médailles internationales. Alexis Morin-Martel a notamment remporté le bronze au Grand Chelem de Rio de Janeiro et l’argent à la Coupe du monde de Minsk en 2012.

Ils ne sont pas seuls, plusieurs autres champions sont issus de ces régions. C’est la preuve que, contrairement à d’autres sports, les grandes distances ne freinent pas les judokas québécois, elles les forgent.

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