Charles Moreau 12e avec quelques cartouches en moins
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Montréal, 1er décembre 2020 (Sportcom) – Dans une épreuve de cross-country de vélo de montagne, on n’affronte pas que ses adversaires. On doit aussi se mesurer au parcours parsemé d’obstacles : sections abruptes, boue, pierres instables, conditions météo. Lorsqu’il était cycliste de haut niveau, Francis Morin savait déjà que cette expérience lui serait utile un jour. Celui qui est devenu directeur général du manufacturier québécois de vélos Devinci il y a quelques mois le constate encore plus aujourd’hui.
« Pour moi, le sport c’était un tremplin vers le monde des affaires. Je suis une personne quand même relativement ambitieuse et je voulais atteindre le circuit de la Coupe du monde pour voir ce que ça goûtait. À ma dernière année chez les Espoirs (moins de 23 ans), j’ai senti à la fin de la saison que j’avais fait le tour », explique celui qui a notamment couru pour l’équipe française BH SR Suntour.
« C’est excessivement dur de faire le pas de plus pour en faire une carrière (chez les Élites) où tout se passe en Europe. […] J’étais mûr pour entrer dans le monde des affaires et le sport a été une très bonne école. Honnêtement, je n’ai aucun regret. »
Tout en s’entraînant à plein temps, l’étudiant-athlète n’a pas ralenti la cadence du côté scolaire et il n’a eu besoin que d’une année supplémentaire pour obtenir son baccalauréat en administration à l’Université de Sherbrooke.
« Mon but, c’était d’être un athlète de haut niveau avec une scolarité et une vision de mon après-carrière. Je voulais que ma transition soit rapide et l’idée a toujours été de reprendre mes acquis du vélo et mes connaissances du milieu. Je trouvais que l’industrie du vélo avait de bonnes valeurs : les gens sont passionnés, c’est écoresponsable et on travaille pour la santé et le bien-être. C’était naturel pour moi de me diriger là. J’avais le rêve d’être entrepreneur. »
Mais avant d’arriver dans l’industrie cycliste, le jeune homme a décidé d’œuvrer dans un autre domaine. C’est dans sa ville natale de Magog qu’il s’est joint au département du marketing chez Camso, une entreprise qui fabrique des pneus et des chenilles de véhicules hors route et agricoles.
« Je voulais commencer dans une grande entreprise pour voir les meilleures pratiques d’affaires et me faire les dents afin de comprendre ce que c’est qu’une grande compagnie. Ç’a été une éducation au monde des affaires en accéléré et une bonne école pour moi. »
C’est ensuite qu’il s’est joint à la compagnie Devinci, basée à Saguenay, il y a un peu plus de cinq ans. Présentes dans plusieurs créneaux de l’industrie, les montures québécoises sont notamment visibles dans les circuits internationaux de vélo de montagne, principalement ceux de descente et d'enduro. La marque a aussi longtemps été associée à Léandre Bouchard, qui a notamment participé aux Jeux olympiques de Rio sur un vélo Devinci.
Francis Morin a commencé sa carrière chez Devinci au département des ventes pour ensuite occuper le poste de directeur du développement des affaires pendant deux ans, en plus d’amorcer sa formation de maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’Université du Québec à Chicoutimi. Ce projet a été mis sur la glace lorsqu’il a été promu directeur général, le printemps dernier, alors que la pandémie battait son plein.
Comme lorsqu’un orage s’abattait en pleine course de vélo de montagne pour transformer le parcours en une mare de boue, l’homme d’affaires de 31 ans se sentait bien outillé pour faire face à ces nouvelles conditions difficiles.
« Ç’a été rapide et il n’y a pas de cours pour devenir directeur général. C’est là que les années passées dans le sport m’ont permis d’accéder à un poste comme ça, que ce soit pour la capacité de résistance au stress, de la résilience et de la discipline. Ma carrière en vélo m’a aussi permis de connaître cette industrie et ce n’est pas à négliger. Tout ça ensemble fait en sorte que je suis là aujourd’hui et jusqu’à maintenant, ça fonctionne bien. »
L’aluminium saguenéen est un matériau de prédilection pour la compagnie qui fabrique notamment le BIXI montréalais et ses autres cousins qui roulent dans différentes métropoles mondiales. Fort de ce succès, le dirigeant continue de voir loin en avant, comme lorsqu’il était athlète.
« Quand il y a des villes qui annoncent qu’elles veulent sortir les autos d’ici 2035, ça va faire de la place pour les vélos. »
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