Canoë-kayak de vitesse
Canoë-kayak de vitesse
« Benjamin, merci beaucoup pour ton effort ! C’est là que ça s’arrête pour nous. Nous avons tout donné et nous pouvons être fiers. » C’est ce qu’à dit Gabriel Beauchesne-Sévigny à son coéquipier Benjamin Russell lorsqu’ils ont sorti leur canoë de l’eau après leur ultime course de qualification olympique.
Leur deuxième place n’était alors pas suffisante pour qu’ils poursuivent leur épopée vers Rio. « C’est sûr qu’au début c’était difficile. Nous avons tellement travaillé fort et nous misions là-dessus depuis la saison 2013 », confie le canoéiste québécois de 31 ans.
Son parcours n’est pas des plus communs. Il s’est qualifié pour les Jeux olympiques de Pékin, en 2008, et a même réussi à pénétrer le top-5 au C2 500 mètres. Il ne croyait certainement pas à l’époque que sa première présence à l’événement si convoité mondialement serait aussi sa dernière.
La déception qu’il a vécue au printemps dernier lui était plutôt familière, car en 2012 aussi, il avait raté sa qualification de peu. C’était cependant le seul point commun entre les deux événements.
« Le sentiment de déception était semblable, oui, mais je ne suis pas le même athlète du tout ! Pour moi, entre cette année et 2012, il n’y a aucun rapport. Je suis un athlète complètement différent, une version améliorée de 2012. Avec ce sentiment-là, c’est sûr que je vis mieux la déception aussi. »
Et comme il le dit si bien lui-même, Gabriel Beauchesne-Sévigny sera toujours un Olympien, même s’il ne va pas à Rio.
« J’ai beaucoup d’expérience avec toutes sortes d’émotions qui attraient au sport, mais pourquoi j’ai continué après 2008 et 2012 ? Parce qu’être un athlète olympique, ça se passe chaque semaine de chaque année ! T’es Olympien une fois, tu l’es toujours. Même ceux qui n’ont jamais été aux Jeux olympiques sont de grands athlètes. Tout est dans l’attitude ! C’est l’attitude qui fait qui tu es », explique le Trifluvien, champion panaméricain en titre au C2 1000 mètres.
Comment passer à autre chose ?
Maintenant que le choc est passé, Beauchesne-Sévigny est serein. Il a navigué tout l’été, a participé à plusieurs compétitions nationales et a profité de son temps libre pour transmettre sa passion au plus jeune.
« Je suis sur l’eau presque tous les jours. J’aime tellement ça. J’ai été entraineur pour l’équipe des moins de 17 ans et j’ai continué à participer à des courses. »
Selon lui, c’est important de se préparer autant pour la défaite que la victoire, même si ce n’est pas aussi facile.
« On se visualise beaucoup en train de gagner, mais c’est important de penser qu’il y a autre chose à part ça. Le Canada est une nation chanceuse parce que nous avons accès à l’éducation et qu’il y a plein d’autres choses après le sport. Nous sommes des athlètes, mais pas seulement ça ! »
Il se considère chanceux parce qu’il a eu de l’aide pour préparer son futur. « J’ai été à l’école et j’ai préparé mon après carrière. Ça ne rend pas la déception moins grande, mais ça rend les mois suivants plus faciles à gérer. Je crois aussi que toute la carrière sportive aide pour le futur. »
Pour l’instant, Gabriel Beauchesne-Sévigny ne sait pas ce qui arrivera avec lui la saison prochaine. Il profite de l’été à fond et prendra une décision lorsque le moment sera venu.