16 Fév - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste – Championnats du monde

« J’ai repoussé mes limites comme je l’ai rarement fait » – Laurent Dubreuil, vice-champion du monde au 500 m

Nouvelle

Patinage de vitesse Canada / Dave Holland

Montréal, 16 février 2024 (Sportcom) – Auteur du départ le plus rapide de sa carrière et récompensé d’une médaille d’argent derrière « le meilleur sprinteur de l’histoire » : Laurent Dubreuil était comblé vendredi après sa performance au 500 m des Championnats du monde de patinage de vitesse sur longue piste, à Calgary.

Le Lévisien avait rendez-vous avec l’Américain Jordan Stolz dans la dernière paire de la journée, derrière qui il avait fini deuxième aux plus récents Championnats du monde, mais aussi aux deux dernières étapes de la Coupe du monde.

En fait, Stolz, 19 ans, a conclu la saison de la Coupe du monde en signant deux triplés historiques. Il a raflé l’or du 500 m, du 1000 m et du 1500 m, tant à Salt Lake City qu’à Québec. Il avait offert pareil numéro lors des derniers Championnats du monde.

Les six dernières places de la liste départ étant tirées au sort, Laurent Dubreuil aurait préféré un autre partenaire de course que le jeune prodige du Wisconsin.

« C’est dur de rester concentré lorsqu’on est jumelé à quelqu’un d’aussi bon, c’est le meilleur sprinteur de l’histoire », a souligné Dubreuil, qui compare ses courses effectuées avec Stolz avec celles qu’il a vécues aux côtés de Pavel Kulizhnikov, détenteur du record du monde.

« C’est la pire paire que j’aurais pu avoir je pense. J’aime mieux patiner un peu plus tôt, avant les autres favoris. J’aurais aimé mieux être à l’extérieur aussi, mais pas avec Stolz ! »

Jeudi, après avoir défendu son titre de champion du monde au sprint par équipe avec Antoine Gélinas-Beaulieu et Anders Johnson, Dubreuil a révélé être dans sa meilleure forme de la saison en prévision de la fin de semaine.

Le duel tant attendu n’a pas déçu. Les deux favoris ont enregistré des départs de 9,45 s, des records personnels pour les deux patineurs. Leur accélération a provoqué les réactions de la foule par la suite.

Comme ce fut le cas à la Coupe du monde de Québec, Jordan Stolz a profité de l’aspiration pour sortir du dernier virage en tête. Il a filé vers un quatrième titre de champion du monde, à seulement 8 centièmes de seconde du record de Kulizhnikov. Sa course de 33,69 s lui a permis d’établir un record de piste à Calgary, auparavant détenu par Dubreuil en 33,77 s.

« Il a été encore meilleur que je pensais sur le départ. J’ai dit hier à Greg (Jelonek) et à mon père que j’étais prêt à le voir dans les 9,4 et que je ne me laisserais pas déconcentré. Je m’étais fait à l’idée qu’il ferait une course exceptionnelle, c’était à moi de faire ma course. Je n’ai pas paniqué et j’ai suivi mon plan », a partagé le Québécois, qui a stoppé le chrono à 33,96 s. De quoi le satisfaire à pleine mesure.

« En aucun cas, ça feel comme une défaite. Je ne suis pas assez bon pour être déçu quand je ne gagne pas, surtout contre le meilleur ! C’est une de mes meilleures courses et un de mes meilleurs moments en carrière. Je ne pourrais pas être plus content, je me bats contre moi-même et j’ai repoussé mes limites comme je l’ai rarement fait dans ma vie. »

À en croire le classement final, il s’agissait bel et bien d’une lutte à deux, vendredi. Auteur d’un temps de 34,11 s, soit 42 centièmes de seconde de plus que le vainqueur, le Polonais Damian Zurek est monté sur la troisième marche du podium.

Le Japonais Wataru Morishige, vainqueur au classement de la discipline en Coupe du monde, pointe en quatrième place (+0,57 seconde).

Les poursuites canadiennes décorées

Elles sont descendues d’une marche, mais comme l’an dernier, les deux poursuites canadiennes sont montées sur le podium des Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste, vendredi.

Valérie Maltais, Isabelle Weidemann et Ivanie Blondin ont été les premières à se démarquer devant leurs partisans lorsqu’elles ont décroché la médaille d’argent de la poursuite par équipe féminine.

Championnes du monde en titre, les trois Canadiennes ont réussi un temps de 2 min 54,03 s. Les Néerlandaises avaient cependant placé la barre bien haut au début de l’épreuve grâce à un excellent chrono de 2 min 51,20 s. Une performance bonne pour la médaille d’or à Calgary, alors que l’an dernier, les représentantes des Pays-Bas avaient été disqualifiées de cette course.

« Elles ont fait une très belle course, ce titre est amplement mérité », a reconnu Valérie Maltais, précisant que sa formation aurait au besoin d’un record canadien pour l’emporter.

« On a regardé leur course, on savait que c’était rapide, mais on s’est fiées à notre plan, concentrées sur notre stratégie. On avait besoin d’une performance comme celle-ci pour se remettre dedans. »

L’athlète originaire de La Baie est demeurée aux avant-postes tout au long de la course, suivie de Blondin et de Weidemann.

« C’était la première fois qu’on patinait dans cet ordre. Il faudra trouver l’intensité à mettre au début. Notre exécution plutôt bonne, mais on est conscientes qu’on peut être meilleures », a ajouté celle qui souhaitait se reprendre au lendemain de sa 10e place du 3000 m.

Les Japonaises ont tenté de ravir la deuxième place à Maltais et ses coéquipières. Elles ont finalement parcouru la distance en 2 min 54,88 s et ont mérité la médaille de bronze.

Cette saison, le Canada a obtenu une médaille d’or et deux d’argent en Coupe du monde à la poursuite féminine. Isabelle Weidemann, médaillée d’argent au 3000 m jeudi, avait raté l’épreuve de la Coupe du monde de Tomaszow Mazowiecki et avait été remplacée par la Québécoise Béatrice Lamarche.

Lorsqu’elles ont été réunies à nouveau, à Salt Lake City, Maltais, Blondin et Weidemann ont renoué avec l’or. Disqualifiées en Pologne, les Néerlandaises avaient quant à elles été forcées de patiner dans le groupe B à Salt Lake City, où elles ont tout de même réussi le meilleur temps de la compétition.

« Il y a plusieurs petits points qu’on peut améliorer. Il n’y a pas de doute que cet écart avec les Néerlandaises, on pourra le refermer », a conclu Maltais.

La poursuite masculine a brillé à son tour, quelques minutes plus tard.

Antoine Gélinas-Beaulieu a remporté une deuxième médaille en autant de jours. Couronné champion du sprint par équipe avec Laurent Dubreuil et Anders Johnson la veille, le Québécois a reçu le bronze de la poursuite par équipe en compagnie de Connor Howe et Hayden Mayeur.

Le trio canadien, le même qui avait raflé la médaille d’argent de cette épreuve aux derniers mondiaux, a affiché un temps de 3 min 36,72 s pour finir à 1,71 seconde des Italiens, médaillés d’or. Les Norvégiens ont obtenu l’argent (+1,07 seconde).

« On a travaillé fort pour en arriver là ! Je suis très fier de ma performance et de celles de mes deux coéquipiers. Ce sont de très belles émotions que je suis en train de vivre », a mentionné Antoine Gélinas-Beaulieu.

Gélinas-Beaulieu, Howe et Mayeur avaient seulement patiné ensemble aux Championnats des quatre continents cette saison.

« Sans les Européens, c’est dur de se mesurer aux autres pays, a reconnu le Québécois. Ce qu’on savait, c’est qu’on patine bien ensemble et qu’on connaît bien nos rôles respectifs. On sait comment optimiser nos courses à notre manière et on a réussi à le faire toute l’année et aujourd’hui, sur la glace. »

La délégation canadienne compte déjà six médailles depuis le début des Championnats du monde disputés à domicile. Les départs groupés seront présentés samedi à Calgary, comme les épreuves de 1000 m.

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