23 Nov - 2021 | par Mathieu Laberge

Plongeon

Jennifer Abel ferme la parenthèse sur sa vie de plongeuse

Nouvelle

Photo: Vaughn Ridley

Montréal, 23 novembre 2021 (Sportcom) – Après une quinzaine d’années à faire partie de l’élite internationale du plongeon, Jennifer Abel a annoncé sa retraite sportive. À l’âge de 30 ans, elle quitte le tremplin et deviendra maman dans les prochains mois, ce qui sera sans doute le plus grand et plus beau plongeon de sa vie.

Jennifer Abel a pris le relais de cette tradition d’excellence chez les plongeuses québécoises en 2008, alors qu’elle participait à ses premiers Jeux olympiques à l’âge de 16 ans seulement. La Lavalloise a ainsi poursuivi cet élan qui avait démarré sous l’impulsion de Sylvie Bernier au début des années 1980. Annie Pelletier et Anne Montminy ont assuré la continuité dans la décennie suivante avant qu’Émilie Heymans prenne la relève au tournant des années 2000.

C’est d’ailleurs avec cette dernière qu’Abel remportera sa première médaille olympique, le bronze au 3 mètres synchro à Londres (2012), dans ce qui sera le quatrième et dernier podium olympique d’Heymans. Et c’est aussi à cette même épreuve, neuf ans plus tard, qu’Abel décrochera une deuxième médaille olympique, une d’argent, avec Mélissa Citrini-Beaulieu.

À ce palmarès on peut ajouter 10 médailles aux mondiaux, ce qui fait d’elle l’athlète canadienne (femmes et hommes confondus) la plus médaillée des Championnats du monde des sports aquatiques. Elle est de plus montée sur le podium à 8 occasions en Coupes du monde et 96 fois en Séries mondiales ou en Grands Prix.

« C’est une fille qui était vraiment dévouée dans son entraînement. J’ai toujours été super surprise de voir à quel point elle avait vraiment beaucoup confiance en elle quand elle plongeait. […] On ne fait pas juste gagner des médailles parce qu’on a du talent. Il y a vraiment du travail derrière ça », a reconnu Émilie Heymans en entrevue à Sportcom à propos de son ancienne coéquipière.

« L’année avant les Jeux de Pékin (2008), elle n’était aucunement dans les favorites pour se classer dans l’équipe olympique. Et c’est cette année-là où elle a eu un déclic. Elle est devenue plus constante, ce qui lui a permis d’être aux Jeux. »

Contrairement à celles qui l’ont précédée dans cette lignée, Jennifer Abel a fait partie d’une génération dorée au sein de laquelle elle et ses coéquipières Meghan Benfeito et Roseline Filion ont toutes ont été médaillées aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde. Ce trio a maintenu le Canada parmi les meilleures nations sur la scène mondiale, arrivant même à détrôner, à l’occasion, les Chinoises de la plus haute marche du podium.

Les Jeux olympiques de Rio (2016) auront été ceux de la déception pour Jennifer Abel. Deux quatrièmes places à ce grand rendez-vous n’ont rien de déshonorant, mais l’athlète s’en voulait d’être revenue du Brésil sans médaille.

La plongeuse a su rebondir avec l’or au 3 m individuel des Jeux du Commonwealth de 2018 et aux Jeux panaméricains de 2019, sauf que la pandémie de la COVID-19 a freiné son élan vers les Jeux de Tokyo qui ont finalement été présentés avec une année de retard.

Dans sa Lettre à la petite fille métisse qui voulait plonger publiée pour annoncer sa retraite, Abel a mentionné la difficulté qu’elle a eue pour se rendre dans la capitale japonaise cet été.

« Ton dernier cycle olympique sera le plus difficile de ta carrière. Surtout les deux années qui auront précédé les Jeux de Tokyo. La pandémie a été éprouvante, physiquement et mentalement. Tu te demanderas pourquoi tu te lèves, pourquoi tu t’entraînes et pourquoi tu te pousses à aller jusqu’au bout. »

Ce bout de chemin ardu dans son long parcours de 15 ans sera toutefois déterminant une fois qu’elle sera arrivée à destination, comme elle l’explique dans sa lettre.

« Mais ce sera un point tournant dans ta vie. C’est dans l’adversité que tu apprendras à mieux te connaître… et à t’aimer davantage. Pas aimer l’athlète; juste apprécier la jeune femme. »

-30-

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