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Rafal Oleksiewicz, Patinage de vitesse Canada
Montréal, 12 février 2021 (Sportcom) – Il avait remporté trois médailles de Coupe du monde en quatre courses de 500 mètres depuis le début du calendrier sans arriver à s’imposer. Cette fois, il l’a fait et au moment le plus important de la saison. Vendredi à Heerenveen (Pays-Bas), Laurent Dubreuil est devenu champion du monde au 500 mètres.
« C’est un rêve de jeunesse que je viens de réaliser. Ça faisait des années que je m’entraînais pour ça ! » a souligné Dubreuil, pendant qu’on entendait sa compatriote Ivanie Blondin lancer un « oh yeah ! » bien senti en arrière fond.
Si les écarts étaient serrés depuis le début de la saison de Coupe du monde, le 500 mètres des mondiaux aura été bien différent, alors que le Québécois a laissé la compétition loin derrière. Le Russe Pavel Kulizhnikov a accusé 14 centièmes de seconde pour finir deuxième, alors que le Néerlandais Dai Dai N’tab, qui était jumelé à Dubreuil, a suivi à 0,23 seconde.
« C’est mon départ le plus vite que j’ai fait depuis six ans. À 300 mètres de course, il fallait juste bien la finir et c’est là que je l’ai gagnée. »
Dubreuil a eu un léger déséquilibre dans le dernier virage, mais il a pu rester stable pour finir le dernier droit en force, lever les bras et crier sa joie en voyant son chrono de 34,398 secondes. Même s’il restait encore quatre patineurs à venir, le Lévisien savait qu’il serait dur à déloger du premier rang, tout comme son entraîneur Gregor Jelonek qui le côtoie depuis l’âge de 16 ans.
« Il m’a dit qu’il était fier de moi. On n’a pas parlé tant que ça. On s’est fait un genre de câlin à deux mètres avec nos masques. On se connaît tellement bien que des fois, on n’a pas besoin de se parler. On sait le chemin qu’on a parcouru ensemble. […] Ça me fait plaisir à chaque fois de le voir dans la ligne droite et de taper dans sa main après une bonne course. J’en ai gagné plein de médailles sans Gregor (présent sur place) et je suis content que nous ayons pu partager le meilleur mois de ma carrière ensemble. »
S’il y a un endroit où Dubreuil voulait être sacré champion du monde, c’est bien au Thialf, même s’il reconnaît que s’il y avait eu 10 000 spectateurs dans l’enceinte, l’ambiance aurait été encore plus magique.
« Au final, ce n’est pas important. La tâche était la même et le titre est le même. Quand on s’entraîne, il n’y a personne qui nous regarde, alors ça ne change pas le parcours et le travail accomplis depuis longtemps. […] Je n’ai jamais arrêté de croire, je n’ai jamais douté de moi, ni de la valeur de ce qu’on faisait. »
Comme Rocky
Le printemps dernier, Dubreuil avait souligné à Sportcom qu’il s’était longtemps inspiré du personnage de Rocky qui s’entraînait dans sa cabane perdue dans la nature avec peu de moyens. Avec les restrictions aux différents plateaux d’entraînement et le bris de l’anneau de Calgary, le patineur reconnaît avoir presque vécu la même chose.
« Je m’entraînais dans mon garage deux entraînements sur trois avec quelques accès au PEPS pour la musculation. Au début de l’été, c’était 100 % dans ma cour arrière. C’était particulier, car les patineurs des autres pays avaient accès à la glace. Rocky s’entraîne dans de la scrap et le Russe a vraiment des bonnes conditions d’entraînement. C’était un petit peu ça », de conclure celui qui a aussi battu un adversaire russe.
Alex Boisvert-Lacroix a pour sa part conclu en 12e place à 0,61 seconde de son coéquipier.
Au 500 mètres féminin, Béatrice Lamarche a pris le 17e rang.
Valérie Maltais vice-championne du monde à la poursuite par équipes
Battues par les Canadiennes aux deux premières Coupes du monde de la saison, les Néerlandaises ont eu leur revanche aux mondiaux et elles ont terminé devant leurs grandes rivales, Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann à la poursuite par équipes.
Malgré un départ canon, les Canadiennes ont vu le titre mondial leur glisser des doigts par 0,17 seconde. Maltais a donné le ton en prenant la tête au premier tour. Blondin a suivi à son tour pour ensuite laisser Weidemann tirer le groupe jusqu’à la fin, soit la même stratégie qu’à leur dernière victoire en Coupe du monde, il y a deux semaines.
Les Canadiennes ont rapidement pris une avance de 30 centièmes de seconde pour l’augmenter jusqu’à une demi-seconde. Après s’être stabilisée, l’avance des Canadiennes a commencé à fondre à 36 centièmes avec un tour à faire et à 10 centièmes à un demi-tour de la fin.
« On n’a pas exécuté la course parfaite. Nous sentions que nous étions moins en synchronisme dans les poussées. Peut-être que nous voulions en donner un petit peu trop. Ce sont des dixièmes de seconde qui coûtent cher à de petits moments et quand on se bat pour un titre mondial, c’est vraiment serré », a reconnu Maltais, huitième au 3000 mètres de la veille.
« Notre première réaction était de se dire : « Maudit, on a fini deuxièmes », mais rapidement, on s’est dit que nous devions être contentes de notre année. Oui, nous voulions le titre aujourd’hui, mais on retire beaucoup de positif et de bonnes leçons. »
Médaillées de bronze aux mondiaux de l’an dernier, les Canadiennes savent qu’elles ont monté leur niveau d’un cran cette saison et elles ont senti la pression d’être les favorites pour une première fois.
« On s’est soudées ensemble cette semaine et on a bien géré ça. […] Ce ne serait pas juste envers nous-mêmes d’être trop déçues de cette course-là », a poursuivi Maltais qui a mis la médaille au cou de ses coéquipières une fois sur le podium.
À la poursuite par équipes masculine, le classement a été le même alors que les Pays-Bas ont terminé devant le Canada représenté par Ted-Jan Bloemen, Jordan Belchos et Connor Howe. Le trio russe a complété le podium.
Les Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste se poursuivront samedi.
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Rédaction : Mathieu Laberge
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