Guillaume Boivin, le loyal équipier
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Montréal, 17 novembre 2020 (Sportcom) – Après avoir connu une baisse de régime il y a de cela une dizaine d’années, le basketball féminin regagne en popularité au Québec. Bien que les activités soient ralenties par la pandémie, ce sport a pris son envol grâce à différentes mesures visant à le placer sous les projecteurs.
À 12 ans, Frédérique Potvin jouait au niveau scolaire avec le Collège St-Paul et souhaitait rejoindre une ligue civile en plus. Retranchée du seul club civil féminin offert sur la Rive-Sud de Montréal à l’époque, les Cougars de Saint-Bruno, elle s’est tournée vers la formation masculine des Tornades de Longueuil, qui a bien voulu l’accepter dans ses rangs. Elle y disputera deux saisons jusqu’à ce qu’une équipe féminine des Tornades voit le jour. Elle connaîtra ensuite une grande carrière universitaire.
Ce manque d’accessibilité a-t-il découragé des Québécoises à poursuivre leur cheminement ? Basketball Québec a tenu à rectifier la situation pour mieux encadrer les joueuses. De là est né le Circuit Basketball Québec (CBQ), en 2017.
Créer un environnement propice
« À la base, c’était spécifiquement pour donner un nouveau souffle au basket féminin », raconte le directeur général de Basketball Québec, Daniel Grimard. « On a vu une baisse de participation il y a une dizaine d’années. Les filles ont eu accès à plus d’options et on a perdu des joueuses. Cette fois, la tendance a été inversée et on recommence à voir une croissance depuis quatre ans. »
« Le but était de lancer un circuit qui allait redorer l’image du basket féminin et le placer en avant-plan », ajoute le coordonnateur au développement sportif de la Fédération de Basketball du Québec, Georges Germanos.
La ligue a d’abord été réservée à 15 clubs féminins de moins de 14 ans. Une attention particulière a aussi été donnée aux rôles des femmes dans le circuit pour favoriser leur implication. Chaque équipe féminine devait avoir au moins une entraîneure au sein de son personnel et, « dans la mesure du possible », les parties devaient être arbitrées par des femmes, obligeant du même coup les associations à recruter plus d’officielles.
« Les études le prouvent : avoir un environnement féminin, pour les jeunes filles qui s’initient au basket, ça apporte des images positives pour elles. C’est une structure qui les encourage à continuer et à s’impliquer davantage », justifie M. Grimard.
Une formule gagnante
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Circuit Basketball Québec a connu un succès phénoménal. Après être passé de 15 à 71 formations en l’espace d’un an, ce sont 91 équipes féminines qui étaient de la compétition lors de la troisième édition. La Fédération s’attendait à l’ajout d’une dizaine d’équipes en vue de la quatrième saison, dont la tenue est tourmentée par la pandémie.
Les garçons étant entrés dans la danse l’an dernier, l’organisation aurait présenté environ 250 équipes cette année, toutes catégories confondues, changeant le visage du sport au Québec. « C’était d’abord un service secondaire offert aux programmes sports-études afin de compléter leur calendrier annuel. Le circuit a gagné en notoriété et pour plusieurs, c’est devenu le circuit primaire », souligne Georges Germanos, qui entraîne les joueuses du Collège Champlain Saint-Lambert depuis 18 saisons, en plus de son travail avec la fédération.
Cette popularité grandissante s’explique notamment par la formule unique offerte par le Circuit Basketball Québec. Un format de promotion-relégation où les équipes sont reclassées dans des poules selon leur fiche après quatre matchs, assurant une certaine parité.
« Il y a un mouvement continu entre les poules et le niveau demeure homogène. Au lieu de voir une équipe être déclassée par 40 ou 50 points, on se retrouve avec des poules de même calibre et des parties qui se jouent par 5 points. Le circuit est venu combler un vide au Québec pour remettre le basketball féminin sur la carte », croit M. Germanos.
Chaque rendez-vous présente plusieurs parties sous le même toit et crée un rassemblement dans la communauté du basketball, à l’image d’un tournoi présenté toutes les deux semaines environ. L’ambiance vient pour ainsi dire ajouter à l’expérience et donne de la visibilité au sport, qui n’en aura jamais assez.
« Le produit est tout simplement différent. On crée un environnement plaisant et une atmosphère très agréable. Le côté social prend de l’importance et c’est quelque chose qui n’existait pas dans notre sport. Ça favorise la croissance et ça va continuer de le faire », renchérit Daniel Grimard.
Sur la bonne voie
Le travail effectué pour glorifier le basketball féminin semble porter ses fruits lorsqu’on regarde les résultats enregistrés au niveau national. En 2019, lors des Championnats nationaux, les formations des 15 ans et moins et des 17 ans et moins ont remporté l’or, chez les filles comme chez les garçons. Une première pour le Québec.
Du côté féminin, l’encadrement des joueuses et la promotion du sport s’intensifient. Les Québécoises à avoir connu du succès à un haut niveau sont de plus en plus nombreuses et souhaitent s’impliquer après leur carrière.
Le train semble être en marche et la courbe tend à poursuivre son ascension, mais la communauté a encore du pain sur la planche. « Il y a encore beaucoup de boulot à faire, mais ça va dans le bon sens. L’avenir est bon et il faut continuer à promouvoir », conclut Georges Germanos.
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