16 Déc - 2020 | par Mathieu Fontaine

Cyclisme sur route

Le feu vert attendu de Magdeleine Vallières-Mill

Nouvelle

Montréal, 16 décembre 2020 (Sportcom) – Le 26 septembre dernier, Magdeleine Vallières-Mill réalisait un rêve en représentant le Canada au départ de la course en ligne des Championnats du monde d’Imola, en Italie. Les réjouissances ont toutefois été de courte durée pour la cycliste québécoise, victime d’une chute aux lourdes conséquences.

Les souvenirs de ses premiers mondiaux seniors demeurent nébuleux, mais tout de même bien réels.

« Je ne me souviens pas tout à fait comment ça s’est passé, mais j’ai chuté dans la descente, à la fin du premier tour. Je me rappelle que j’ai rapidement remis ma chaîne en place pour repartir et qu’on m’a retirée un peu plus tard parce que l’écart était trop grand », raconte-t-elle.

Épuisée et déçue de l’issue de sa dernière compétition de la campagne, la membre de la formation de développement U23 de l’Union cycliste internationale (UCI) est ensuite retournée en Suisse, sans effectuer de suivi médical concernant son état de santé.

La récurrence des symptômes s’apparentant à ceux d’une commotion cérébrale l’a toutefois poussée à passer divers tests qui ont finalement confirmé ce qui devenait de plus en plus évident.

« Je pensais que c’était normal et que ça allait passer, mais quand j’ai fait les tests, j’ai compris que c’était ça, une commotion cérébrale », révèle l’athlète de 19 ans qui a également subi des blessures au crâne, au cou, de même qu’à la mâchoire.

« Je pensais que j’étais juste fatiguée et que c’était dû aux compétitions et aux émotions » – Magdeleine Vallières-Mill

La Sherbrookoise s’est d’ailleurs dite heureuse de l’implantation d’un protocole de prise en charge des commotions cérébrales qui s’appliquera à l’ensemble des disciplines de l’UCI dès 2021. « J’étais vraiment contente en voyant l’annonce. Ce sera plus sécuritaire pour tout le monde et j’espère que ça permettra d’éviter les situations comme la mienne. »

Sur la touche

Des temps pénibles ont suivi la période de quarantaine obligatoire de la triple championne canadienne junior qui, en raison de l’intensité des symptômes, a dû mettre toutes ses activités sur pause pendant plus de huit semaines.

« Disons que j’ai regardé mon mur assez souvent, confie-t-elle. J’avais des maux des têtes, j’étais fatiguée et j’étais incapable de me concentrer. Pas d’école, pas de lecture, pas d’écrans, je ne pouvais vraiment rien faire ! »  

Rien n’a toutefois été laissé au hasard pour Vallières-Mill qui a bénéficié d’un suivi rigoureux et personnalisé en neurologie, en physiothérapie, en massothérapie et plus encore. Près de trois mois plus tard, elle peut enfin reprendre ses occupations sportives de manière « normale », même si des inconforts non reliés à la commotion cérébrale persistent.

« Je me sens beaucoup mieux, assure-t-elle. Ç’a été difficile, mais j’ai été très bien entourée et je me considère vraiment chanceuse d’avoir pu compter sur tous ces spécialistes. »

Une étape à la fois

C’est le 9 décembre dernier, après avoir passé un test de fréquence cardiaque à l’effort (test de Buffalo), que Magdeleine Vallières-Mill a officiellement pu mettre ce mauvais souvenir derrière elle et donner ses premiers coups de pédales.

Au cours des six prochaines semaines, elle s’entraînera sous la supervision de Chris Rozdilsky, à vélo, et d’Olivier Bissonnette, en musculation, afin de préparer son retour avec son équipe de l’UCI prévu le 1er février prochain. La prudence sera cependant de mise pour Vallières-Mill qui devra d’abord et avant tout « écouter son corps ».

« C’est assez court comme délai, mais il faut y aller graduellement pour voir comment elle réagit. Elle sera certainement fatiguée, mais la clé sera dans la récupération », explique le kinésiologue Olivier Bissonnette.

Celui-ci travaillera en étroite collaboration avec les autres professionnels impliqués dans le dossier, pour assurer un retour sécuritaire. « Tous les entraînements sont préparés après consultation avec les autres experts. Ensemble, on s’assure que tout soit adapté à sa condition actuelle et qu’on ne tombe pas en surentraînement », précise M. Bissonnette.

« Mon objectif, c’est d’être de retour au top de ma forme pour le début de la saison à la fin février, mais je ne veux rien précipiter non plus. J’ai confiance en mes entraîneurs, je travaille bien et je sais que c’est possible », ajoute Vallières-Mill.

Cette dernière s’adonnera hebdomadairement à cinq sessions d’endurance à vélo en plus de trois séances de musculation en force et en puissance. De quoi combler la jeune prodige qui ne pouvait demander plus beau cadeau à l’approche des Fêtes.

« J’attends ça depuis un bout ! Même si c’est à l’intérieur, ça fait du bien et je suis vraiment contente de pédaler. Le vélo, c’est ma passion et c’est ce que j’aime faire, alors ce n’est pas difficile pour moi de m’entraîner autant. Je suis prête à travailler fort et j’ai hâte de retrouver la compétition. »

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