Montréal, 26 février 2024 – Présent à une étape des Séries mondiales Red Bull Cliff Diving il y a quelques semaines en Nouvelle-Zélande, Stéphane Lapointe, l’entraîneur de l’équipe canadienne de plongeon de haut vol, a bien souri lorsque l’annonceur maison de l’événement a décrit Montréal et le Québec comme étant « la capitale internationale du plongeon de haut vol ».
Et force est d’admettre que cette définition est véridique. La popularité du plongeon de haut vol est en constante ascension au Canada et principalement au Québec. Selon Stéphane Lapointe, ce sont les installations et la force du programme national de plongeon canadien qui font de Montréal un pôle d’attraction de la discipline.
« À Montréal, nous avons la chance d’avoir le seul centre intérieur au monde avec une plateforme de 20 m. C’est incroyable ! Le Canada est avant-gardiste dans le développement du sport. Notre programme est reconnu comme le meilleur au monde. C’est un mélange des excellents athlètes, des installations et des efforts de Plongeon Canada qui font que le sport est aussi important sur la scène internationale », a expliqué Lapointe, qui aussi entraîneur-chef du club de plongeon CAMO.
À la base, c’est Lysanne Richard qui a été l’une des pionnières du sport non seulement dans la province, mais aussi à travers le monde. C’est en grande partie grâce à elle qu’une plateforme de 20 m a s’est ajoutée aux infrastructures de la piscine du Parc olympique.
« C’est elle qui a poussé pour avoir les installations à Montréal et maintenant, les athlètes viennent de partout dans le monde pour s’entraîner ici. Lysanne a eu une influence énorme dans le passé, mais on la ressent encore aujourd’hui », a poursuivi l’entraîneur.
La force du pilote
Les athlètes du Québec se sont particulièrement démarqués aux Championnats du monde des sports aquatiques disputés à Doha, au Qatar, il y a quelques jours à peine. Molly Carlson et Jessica Macaulay ont pris d’assaut le podium du côté féminin, terminant respectivement deuxième et troisième. Notons également la sixième place de Simone Leathead, qui participait à ses deuxièmes mondiaux.
Le Québec a également eu sa part du gâteau sur le podium masculin alors que le médaillé d’or, le Britannique Aidan Heslop, s’entraîne à temps plein à Montréal avec Stéphane Lapointe.
Ce que l’entraîneur canadien n’avouera pas, c’est que l’une des forces du pays, c’est lui-même ! C’est du moins l’avis de deux jeunes plongeurs québécois qui font partie de la relève du sport au pays, Simone Leathead et Frédéric Gagné.
« Stéphane est un atout tellement important pour le plongeon au Canada. Il est excellent pour voir le potentiel d’un athlète en haut vol et personnellement, c’est 100 % grâce à lui que je pratique maintenant le sport. Stéphane sème la piqûre chez les athlètes et il veut assurer une profondeur dans l’équipe », a affirmé Simone Leathead, une protégée de longue date de Stéphane.
Une relève encourageante
Si la place du Canada et du Québec est déjà importante sur la scène internationale, la relève se veut également prometteuse avec la présence de plusieurs beaux espoirs qui ont touché au haut vol très tôt dans leur carrière.
Cette relève est d’autant plus importante avec l’annonce de la retraite de Jessica Macaulay après les Championnats du monde des dernières semaines.
Simone Leathead et Frédéric Gagné font partie de ce bassin d’espoirs qui fait rêver les entraineurs canadiens.
Simone, 20 ans, originaire de Laval, a fait la transition vers le plongeon de haut vol, sous les recommandations de Stéphane Lapointe, à la fin de l’année 2022 lorsqu’elle a vu l’occasion de participer aux Championnats du monde juniors de la discipline qui se déroulaient à Montréal cette année-là.
Lapointe avait vu juste en proposant ce changement à son athlète, elle qui a remporté la médaille d’or aux mondiaux juniors et qui depuis, a participé à deux Championnats du monde seniors, se classant notamment quatrième à Fukuoka, en juillet 2023.
« Simone a fait du plongeon toute sa vie ! Je l’ai entraînée depuis qu’elle avait 10 ans en plongeon régulier, mais je voyais en elle un potentiel en haut vol. On a d’abord essayé au 12 m dans une compétition locale et elle a gagné pour se qualifier pour les Championnats du monde juniors, où elle elle s’est imposée. Elle a un parcours impressionnant, c’est beau à voir », a commenté Lapointe.
« Le plongeon a toujours fait partie de ma vie, mais je ne pensais pas faire du haut vol honnêtement. Stéphane m’a un peu poussée et ç’a été une décision incroyable d’accepter. Les occasions se sont présentées à moi après les mondiaux juniors et en à peine six mois, je suis passée d’être une plongeuse de 3 m à une plongeuse de 20 m ! » a expliqué Leathead.
De son côté Frédéric Gagné, lui aussi âgé de 20 ans, avait pris une pause de quelques années de plongeon avant de découvrir le haut vol. Cette nouvelle discipline a rapidement donné un second souffle à sa carrière d’athlète, lui qui a aussi participé aux Mondiaux de Doha, terminant 21e à la plateforme de 27 m.
« Frédéric a lui aussi un parcours intéressant. Il a monté une liste de plongeon très rapidement pour se classer aux Championnats du monde. Il était extrêmement à l’aise aux mondiaux avec des plongeons qu’il ne faisait que depuis quelques mois. Je suis très fier de lui ! », a décrit l’entraîneur.
« Pendant ma pause de la compétition, j’ai commencé à travailler dans un camp de jour de plongeon. Je faisais des sauts du 10 m, un peu n’importe comment pour amuser les enfants et on dirait que ça m’a redonné le goût de sauter à partir de hautes plateformes. Je pense que je suis un peu casse-cou aussi et j’aime la liberté qu’offre le haut vol », a raconté Gagné.
Faisant tous les deux parties des athlètes les plus jeunes à avoir participé aux mondiaux de Doha, Simone et Frédéric voient tous les deux d’un bon œil le fait d’avoir commencé à pratiquer le sport très tôt et croient bien que cela leur permettra de connaître une belle progression dans les années à venir.
« On le voit avec Aidan Heslop qui est champion du monde à seulement 21 ans : les jeunes athlètes sont importants pour le sport. Ça va certainement être un avantage pour moi dans le futur. En commençant plus jeune, tu gagnes rapidement de l’expérience. Lorsque je vais être plus vieux, toutes mes années d’expérience vont parler et ça fera peut-être la différence en ma faveur. Mon corps va peut-être être magané, mais je suis prêt à prendre le risque », a avancé Gagné.
Stéphane, Simone et Frédéric ont tous un rêve en tête, celui de voir le plongeon de haut vol faire son entrée aux Jeux olympiques. Tant pour eux que pour les futures générations.
« Tous les athlètes de haut vol croisent les doigts pour que ça se rende aux Olympiques ! Ce serait tellement un bel ajout et ça ajouterait à la visibilité et au prestige du sport. On se doute que ce ne sera pas en 2028, alors peut-être en 2032. Je ne sais pas si je vais être encore là, mais on l’espère tellement pour tous les athlètes », a indiqué Simone Leathead.
« On espère fort, il y a beaucoup de gens qui mettent de la pression. Le comité olympique est au courant de la popularité du sport. Ce n’est pas facile d’intégrer un nouveau sport aux Jeux, mais on continue de pousser pour que ça arrive. Le plongeon de haut vol le mérite amplement, je crois ! » a ajouté Stéphane Lapointe.
Pour les gens qui sont moins familiers avec le plongeon de haut vol, Frédéric Gagné vous lance une invitation toute simple à être curieux et jeter un coup d’œil aux différentes compétitions du circuit, que ce soit en ligne, ou en personne.
« Venez nous voir ! C’est impressionnant et spectaculaire ! Vous allez voir des manœuvres vraiment cools, ça en vaut la peine », a conclu le jeune plongeur.
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