Un balayage historique des relais canadiens à Montréal
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Montréal, 26 mars 2020 (Sportcom) – Arthur Margelidon est passé par toute une gamme d’émotions au cours des derniers jours. Le judoka a d’abord vu son rêve olympique lui glisser entre les doigts une fois de plus, jusqu’à ce que le report officiel des Jeux de Tokyo vienne finalement lui redonner le sourire.
Tout a commencé dimanche lorsque le Comité olympique canadien a annoncé que ses athlètes ne participeraient pas aux Jeux s’ils avaient lieu en juillet 2020. De quoi remémorer de douloureux souvenirs à Margelidon, lui qui s’était fracturé le poignet droit à l’entraînement quelques jours avant de s’envoler pour le Brésil, en 2016. Il avait ainsi tiré un trait sur sa participation aux Jeux de Rio et avait assisté à la compétition du haut des gradins.
Cette même déception s’est emparée du Montréalais cette fin de semaine. « Mon cœur s’est arrêté quelques secondes et j’ai ressenti les mêmes sensations vécues en 2016 après ma blessure. Ç’a été un électrochoc », a décrit celui qui combat dans la catégorie des moins de 73 kg. « Je me suis dit: “Bon, encore une fois. Je me remets dedans et quatre années plus tard, ça me retombe dessus.” »
Le temps d’une journée, il a été difficile pour lui d’accepter l’annonce de son pays, d’autant plus que le Comité international olympique avait déclaré vouloir évaluer la situation avant de prendre une décision éclairée dans quatre semaines. À la fois étonné et déçu, le Québécois a réévalué le tout et a changé son fusil d’épaule pour se ranger du côté du Comité olympique canadien. « Ç’a vraiment été dur sur le coup, mais j’ai compris que c’était pour le mieux. Avec du recul, j’y ai vu un moyen de pression et la santé mondiale est plus importante que les deux Jeux manqués d’Arthur Margelidon. »
Le cauchemar de 2016 est revenu hanter son esprit brièvement, puis s’est volatilisé mardi matin. Moins de 48 heures après l’annonce d’Équipe Canada, le comité international est allé de l’avant et a officialisé le report des Jeux de Tokyo à l’été 2021, au grand bonheur du judoka canadien. « Ç’a remis de la joie dans ma vie ! » a-t-il précisé en riant, après avoir vécu de véritables montagnes russes d’émotions.
Nouvel adepte de l’actualité
Il faut dire que le sort des Jeux tracassait Arthur Margelidon depuis quelque temps. Il ne pouvait imaginer voir sa première expérience olympique s’envoler en fumée comme ce fut le cas il y a quatre ans.
« Je n’ai jamais été aussi à l’affût des nouvelles de ma vie. Chaque fois qu’un truc sort, je lis chaque ligne. Je suis ça de près à la télévision parce que c’est la première fois que je suis impliqué dans une telle situation et je veux m’assurer de comprendre. »
Selon lui, il ne faut pas négliger l’importance de s’informer en temps de crise afin de bien cerner l’ampleur que prend la COVID-19 dans le monde entier. « C’est grave et il faut vraiment respecter ce que disent les gouvernements provincial et fédéral. Il faut juste suivre les consignes pour que ça se règle le plus rapidement possible », a-t-il tenu à rappeler.
Arriver prêt
Bien qu’il n’ait plus à se soucier de son périple au Japon cet été, Margelidon fait tout en son pouvoir pour rester actif durant le confinement. Que ce soit en 2020 ou en 2021, l’objectif des Jeux de Tokyo demeure prioritaire.
« Je fais ce que je peux pour maintenir la forme et garder de bonnes sensations. Je vais courir, j’ai des élastiques pour des mouvements de répétition et une barre à chin-up qui risque de faire exploser mon mur à force d’en faire », a-t-il énuméré, tout en soulignant le défi que l’isolement représente pour les athlètes d’élite. « C’est plus difficile d’avoir le même niveau d’entraînement. Je peux faire un peu de judo dans mon salon, mais ce n’est pas aussi intense qu’à l’habitude. »
Outre pour des raisons médicales, le médaillé d’argent au dernier Grand Chelem d’Abou Dhabi n’a jamais été forcé à l’arrêt depuis le début de sa carrière. Avec le dojo de l’Institut national du sport du Québec qui ne risque pas de rouvrir ses portes de sitôt, Margelidon préfère se tenir prêt pour ne pas être à plat à son retour sur les tatamis. Il soulève aussi un aspect positif en cette pause obligatoire.
« Quand on voit le bon côté, on peut soigner les petits bobos ! Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu de période pour reposer le corps et l’esprit. On va reprendre de plus belle quand ce sera le moment de le faire », a souligné celui qui est classé 9e au monde chez les moins de 73 kg.
L’annulation de plusieurs événements et le report des Jeux olympiques forceront inévitablement la Fédération internationale de judo à réviser le processus de qualification. Pour le moment, Arthur Margelidon mise sur ce qu’il peut contrôler et le coronavirus n’en fait pas partie. « Je peux juste me préparer pour être à 100% quand ça va recommencer et aller chercher le titre en 2021. Je sais ce dont je suis capable et je l’ai prouvé à maintes reprises par le passé. La seule chose que je peux faire, c’est me préparer à toute éventualité. Je dois juste performer quand viendra le temps de performer. »
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