Un balayage historique des relais canadiens à Montréal
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Montréal, 28 juillet 2020 (Sportcom) – De retour en selle avec ses coéquipiers de Groupama-FDJ, le cycliste Antoine Duchesne se sent d’attaque pour relancer sa saison. Il sera de la Route d’Occitanie à compter de samedi, où sa performance risque de déterminer s’il sera envoyé au Tour de France dans un mois.
S’il réussit à épauler ses coéquipiers et à livrer la marchandise, Duchesne pourrait être des huit cyclistes de son équipe à prendre part au 107e Tour de France, qui doit être lancé le 29 août. Ils sont dix à se disputer une place. Pour l’instant, rien n’est coulé dans le béton en ce qui concerne le calendrier du Québécois.
« C’est assez nébuleux pour moi. Peu importe ce qui m’attend cet été, les programmes vont être intéressants, que ce soit le Tour ou non. Ça ne change pas grand-chose quelle course je fais, mon rôle reste le même », estime celui qui a été du Tour de France en 2016.
Une grande préparation
Après avoir passé trois mois au Québec ce printemps, Duchesne est retourné en Europe le 1er juillet et s’est rendu à Tignes, en France, pour s’entraîner dix jours en montagne avec d’autres membres de l’équipe. « Ce n’était pas vraiment organisé, il y avait seulement un entraîneur et un massothérapeute avec nous et chaque personne décidait combien de temps elle restait. C’était convivial et agréable de se revoir et de ressentir que c’était reparti », raconte-t-il.
Ensuite, la formation a été divisée en trois groupes d’entraînement dans les Alpes afin de tout mettre en place pour le début des compétitions, qui risquent d’être très relevées. « Les derniers mois ont été très intenses et on nous dit depuis avril qu’il faudra être à 100 % quand ça va repartir. On n’a pas le droit à l’erreur », explique Duchesne.
Le Québécois n’a donc pas ralenti durant le confinement et en a profité pour travailler plusieurs aspects qu’il ne prenait pas le temps de développer spécifiquement. « C’est dur de rester sérieux à l’entraînement, seul en confinement, quand la carotte est assez loin devant. Ça s’est quand même bien passé. »
Les derniers mois ont également été l’occasion idéale pour compléter sa réadaptation après s’être fait opérer à l’artère iliaque, l’été dernier. Celui qui sentait encore des tensions et des douleurs au muscle fessier lors du Paris-Nice en mars a effectué plusieurs exercices et affirme être maintenant revenu à 100 %. Une grande réussite, selon lui.
« Depuis l’an passé, je n’avais pas été capable de revenir à mon niveau et j’étais toujours un peu freiné par ça, tant physiquement que mentalement. Ça fait du bien de finalement revenir et d’être capable de pousser mes limites », confie le cycliste de 28 ans.
« La saison va être longue »
Selon Duchesne, le message a été le même pour toutes les équipes et les coureurs seront gonflés à bloc sur la ligne de départ. Plusieurs ont soif d’adversité et sont en grande forme afin de connaître du succès. Un atout qui pourrait se transformer en couteau à double tranchant si certains ne ménagent pas leurs efforts.
« La saison va être longue et à partir de la semaine prochaine, on n’aura pas beaucoup de temps pour récupérer. Toutes les courses s’enchaînent pendant trois mois et elles sont toutes importantes, alors si tu pousses trop, tu vas vite te péter le nez. »
De son côté, Antoine Duchesne a préféré préparer les mois de juin et de juillet comme s’il s’agissait de ceux de décembre et de janvier. « Je ne voulais pas être en grosse forme à la fin du mois de juin. Dans une saison normale, c’est comme si t’étais à ton peak à Noël. Ces derniers temps, je me sens bien et ça fait juste monter », confie le Saguenéen d’origine.
À quoi s’attendre ?
Plusieurs questions sans réponse persistent à l’aube des premières courses du calendrier et différentes mesures ont été prises pour limiter la propagation de la COVID-19. Les coureurs et le personnel de chaque formation devront obligatoirement passer un test naso-pharyngé six jours et trois jours avant les courses auxquelles ils comptent participer et remettre les deux résultats négatifs. Des questionnaires devront aussi être remplis tous les matins concernant l’état de santé de chacun.
Un véritable casse-tête pour les équipes qui devront assumer les frais pour remplir ces critères et s’ajuster si des athlètes sont atteints en cours de route.
« Ça risque d’être compliqué à gérer avec toutes les courses et les moyens de transport que chaque personne prendra pour s’y rendre après avoir fait son test de dépistage, souligne Antoine Duchesne. Je ne sais pas comment ça va se passer et personne ne le sait. »
De plus, des doutes demeurent en ce qui a trait aux possibles conséquences que pourrait avoir la maladie chez un cycliste professionnel. Si des problèmes cardiaques se développent après l’avoir contractée, l’athlète pourrait ainsi perdre sa licence et mettre fin à sa carrière, aux dires de Duchesne. « En général, je ne suis pas stressé ni inquiet de tout ça, mais ce sont des choses qui peuvent changer ta vie. »
Chose certaine, Antoine Duchesne se prépare à toute éventualité. « Mon confinement s’est bien passé et je suis arrivé là où je voulais arriver. On va voir ce que ça va donner en fin de semaine, si mes sensations sont effectivement bonnes ou si les autres ont travaillé plus fort que moi. »
La Route d’Occitanie – La Dépêche du Midi se déroulera du 1er au 4 août, en France.
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