Karaté
Montréal, 31 mars 2020 (Sportcom) – Les frères Rivest, tous champions canadiens dans leur catégorie respective, tentaient de s’approcher du rêve olympique en parcourant le monde d’une compétition de karaté à une autre. De retour à la maison en cette période de crise, n’allez pas croire que leur moral est affecté.
Maxym-Olivier, 20 ans, Alexandre-Benjamin, 22 ans, et Nicholas-Patrick, 23 ans, poursuivent leur entraînement tant bien que mal dans la résidence familiale à Gatineau.
« On contrôle ce qu’on peut contrôler, notre entraînement. Dans le sous-sol, on tasse les meubles. On fait ce qu’on peut avec la place qu’on a. On garde le moral, c’est la seule chose qu’on peut faire », résume l’aîné, qui assure qu’il n’y a pas eu de dommages jusqu’ici. Dans le pire des cas, un trou dans le mur, ça se répare.
Avant les annulations et les reports en chaîne des compétitions à travers le monde, les Rivest se préparaient pour les Championnats canadiens prévus à Calgary. Ne pas y aller a été une véritable déception.
Les gagnants de chaque catégorie devaient obtenir leur billet pour le tournoi de qualification olympique à Paris, en mai. Le report des Jeux de Tokyo à 2021 repousse ainsi leur prochain but à atteindre.
« Notre premier objectif, c’était d’être champions canadiens tous les trois, ensuite de voyager à travers le monde. Faire des compétitions internationales ensemble, c’est toujours vraiment, vraiment spécial, dit Nicholas-Patrick Rivest. On a réussi à réaliser ce rêve-là depuis quelques années. Maintenant, l’objectif serait d’aller aux Jeux olympiques ensemble ou aux Championnats du monde séniors. »
« Il faut tourner ça en positif. On se dit qu’il nous reste une autre année pour travailler fort. Ça nous permet juste d’être plus prêts encore pour les Jeux olympiques l’année prochaine », ajoute celui qui combat chez les moins de 75 kg.
Retour de l’étranger
Cet hiver, Nicholas-Patrick Rivest revenait d’une tournée de trois semaines en Europe où il s’entrainait spécifiquement pour se préparer en vue du tournoi de qualification olympique.
« J’avais pris une année de pause à l’école avant de faire une maîtrise. J’ai appris beaucoup, je me suis beaucoup amélioré cette année. Il faut juste que je me dise que c’est l’année prochaine que ça va avoir des effets. C’est un gros coup, mais c’est un facteur incontrôlable », assure-t-il, en ajoutant qu'il pourrait aussi consacrer la prochaine année à l'entraînement.
Vivre un rêve
« C’est encore plus cool de voyager à travers le monde avec sa famille et de faire le sport qu’on adore. On n’y avait pas pensé quand on était jeunes, mais au fur et à mesure que les années avançaient, on y pensait un peu plus », dit Maxym-Olivier (- 84 kg), fier de voir ses frères et lui en compétition avec une feuille d’érable sur leur karate-gi.
Ils ne se doutaient pas non plus que le rêve olympique puisse être possible. En effet, le karaté sera du programme des JO pour une première fois à Tokyo.
« Je me rappelle quand le karaté a été accepté, les trois avons eu un gros sourire, sachant que nous deviendrions peut-être un olympien un jour », se rappelle-t-il.
Redonner à la communauté
Les Rivest, en collaboration avec l’entraîneur Denis Beaudoin, sont propriétaires d’un dojo à Val-des-Monts. Même si le local est fermé, ensemble ils continuent de donner des cours aux jeunes en ligne. Depuis que leur mère les a initiés lorsqu’ils étaient enfants, leur amour pour le sport ne s’est jamais estompé et ils ont beaucoup de plaisir à enseigner le karaté aux plus jeunes.
Les Rivest forment une véritable petite équipe dans une discipline individuelle et les nouvelles mesures ne les empêcheront aucunement de vivre et de partager leur passion pour le karaté.
« La majorité des athlètes sont seuls et ça peut être difficile de se motiver », conclut Alexandre-Benjamin (+ 84 kg), conscient de leur chance de pouvoir être trois confinés à la maison. « On garde le moral. On est tous dans la même situation. »
Crédit photo : Excellence Sportive Outaouais