20 Oct - 2015 | par Mathieu Laberge

Para-athlétisme - Championnats du monde

Les Québécois, sérieux prétendants au podium

Montréal, 20 octobre 2015 (Sportcom) – Alors que l’hiver approche à grands pas, les meilleurs athlètes en para-athlétisme ont rendez-vous à Doha, au Qatar, du 22 au 31 octobre, dans le cadre des Championnats du monde. Au sein de la délégation canadienne, on retrouvera les Québécois Alexandra Dupont (T54), Ilana Dupont (T53), Brent Lakatos (T53), Jean-Philippe Maranda (T53) et Guillaume Ouellet (T13). Les quatre premiers concourront dans des épreuves en fauteuil roulant, tandis que le cinquième sera des épreuves de course pour les malvoyants.

Brent Lakatos pleinement confiant

Détenteur des titres de champion du monde aux épreuves de 100 m, 200 m et 400 m dans la catégorie T53, Brent Lakatos sera assurément des têtes d’affiche de l’équipe canadienne. L’athlète de Dorval qui s’entraîne maintenant en Grande-Bretagne aura un horaire occupé à Doha où il prendra part à cinq épreuves. À l’aube du dernier grand rendez-vous avant les Jeux paralympiques de Rio, Lakatos veut envoyer un message clair à ses adversaires afin que ceux-ci sachent qu’il sera l’homme à battre à Rio en septembre 2016.

« Je suis tellement prêt et très confiant pour ces mondiaux. Qu’ils oublient la médaille d’or et qu’ils se battent pour l’argent », lance Lakatos sans détour. « Si tout va comme je le veux aux mondiaux, je vais entrer dans la tête de mes adversaires et montrer à tout le monde que personne n’a de chance de me battre. »

Est-ce une attitude trop prétentieuse que de lancer un tel message à ses concurrents? Le principal intéressé explique qu’au niveau mondial, c’est dans l’aspect mental que la différence entre les meilleurs se fera.

« Si tu ne penses pas être capable de battre quelqu’un, ce sera difficile de le devancer. Par contre, si tu as cette confiance d’être le plus fort, tu es capable de battre n’importe qui. Même si je tire de l’arrière, je vais encore y croire et pousser plus fort. »

Une préparation retardée

Le triple médaillé d’argent des Jeux paralympiques de Londres a fait face à quelques obstacles le printemps dernier. Ennuyé par des problèmes de santé, il a participé à un nombre limité de compétitions. À son retour en piste, il a brillé aux Jeux parapanaméricains de Toronto où il a mis la main sur trois médailles d’or.

« Je ne savais pas quel serait mon état de forme et j’ai été à seulement 2 ou 3 centièmes de seconde de mon meilleur temps au 400 mètres », commente le vétéran athlète qui visera des records du monde au 100 m et 200 m.

Plus tard cette saison, il a enregistré son deuxième meilleur temps à vie au 100 mètres, lui qui détient la marque mondiale à cette épreuve. Le 800 mètres est désormais dans sa mire, car il ne s’est jamais imposé sur cette distance.

Guillaume Ouellet veut poursuivre sa lancée

Guillaume Ouellet sera lui aussi un prétendant au podium. À Doha, il s’élancera au départ des épreuves de 1500 m et de 5000 m. Le coureur originaire de Victoriaville avait terminé quatrième au 1500 m des mondiaux de Lyon, en 2013, à sa première présence à des Championnats du monde.

« J’ai progressé beaucoup au cours des deux dernières années, notamment avec l’expérience acquise aux Jeux parapanaméricains de l’été dernier. Mes attentes sont donc élevées », indique celui qui a obtenu l’or au 1500 m dans la Ville Reine, en août.

La présentation tardive des Championnats cette saison représente un défi supplémentaire pour les athlètes qui doivent rester motivés. Pendant que ses partenaires d’entraînement du Rouge et Or sont passés aux compétitions de cross-country, Ouellet est demeuré sur la piste.

« Je me suis entraîné seul plus souvent et c’était un peu plus dur pour demeurer motivé. Au moins, j’ai eu quelques pauses durant l’année et cela m’a permis de recharger mes batteries, tant pour la motivation que pour la forme physique. »

Rio en tête

Les critères de sélection pour les Jeux paralympiques ne sont pas encore connus sauf que le Québécois voudra évidemment obtenir les meilleurs classements, plutôt que d’avoir un chrono comme objectif précis.

Le 6 juin dernier, Ouellet avait réalisé une marque mondiale de 14 minutes 36,35 secondes au 5000 mètres dans la catégorie T13. Le record n’avait toutefois pas pu être homologué, car il n’y avait pas d’agent du Centre canadien pour l’éthique dans le sport présent au PEPS de l’Université Laval pour lui faire passer un test antidopage.

« C’est dommage, mais je ne voudrais pas non plus que des gens louches ailleurs dans le monde réalisent des records. Ce n’est que partie remise. Le printemps prochain, il y aura des courses qui seront plus propices pour réaliser de bons chronos. Les conditions de chaleur à Doha ne seront pas idéales, surtout pour le 5000 mètres. L’hydratation et la récupération entre les courses seront très importantes. »

C’est donc avec un objectif de préparation pour les Jeux paralympiques que Ouellet s’élancera en piste.

« Oui, c’est ambitieux (NDLR : deux épreuves et un possibilité de quatre course en six jours), mais c’est un défi qu’il faut que j’apprenne à relever, car il y a de bonnes chances que l’horaire de compétition soit semblable à Rio. Ce sera donc une bonne préparation. La stratégie sera de passer en finale avec un minimum d’effort. »

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