9 Déc - 2015 | par Émilie Bouchard Labonté

Ski acrobatique (bosses)

L’histoire à portée de ski

Montréal, 9 décembre 2015 (Sportcom) – Un podium ne compte peut-être que trois marches, mais elles risquent d’être souvent occupées par des Québécois cette saison, en Coupe du monde de ski acrobatique de bosses. Menée par le roi des bosses Mikaël Kingsbury, la formation canadienne promet d’être à nouveau dominante lors de la campagne 2015-2016 qui s’amorce samedi pour une épreuve de duels, à Ruka, en Finlande.

Tous médaillés sur le circuit la saison dernière, Kingsbury, Marc-Antoine Gagnon, Philippe Marquis et Simon Pouliot-Cavanagh sont prêts à en découdre, tout comme Pascal-Olivier Gagné qui effectue un retour.

Kingsbury et les chiffres

« Olympiques, Mondiaux ou rien du tout, je prends la saison avec autant de sérieux. Je ne veux pas trop changer ma stratégie et commencer la saison du bon pied », affirme Mikaël Kingsbury, champion du monde en titre en duels et vice-champion du monde en simple.

Auteur de 46 podiums en Coupe du monde depuis ses débuts en 2010, le Québécois s’apprête à réécrire l’histoire. Le codétenteur du nombre record de victoires en Coupe du monde de ski acrobatique aux côtés Edgar Grospiron, avec 28 premières places, compte s’inscrire seul en tête du palmarès.

Celui qui a remporté l’or sept fois d’affilée la saison dernière (un record!) espère ne pas patienter trop longtemps. « Ce sera quelque chose qui sera incroyable à réaliser cette année! »

Si Kingsbury aime bien les statistiques, il les oublie facilement lorsqu’il est en haut de la piste.  « J’aime les records et à la fin de ma carrière, j’aimerais avoir des chiffres qui seront presque intouchables, mais pour l’instant, ce n’est pas mon objectif principal cette saison. Je veux surtout me concentrer sur ma constance et faire les descentes que je veux en compétition. Si je fais ça, le record va arriver. »

En quête d’un cinquième globe de cristal consécutif, le roi des bosses doit poursuivre le travail s’il veut conserver sa supériorité. Et la compétition ne cesse de croître, à commencer par ses coéquipiers. Tous trois de retour cette saison, Philippe Marquis, Simon Pouliot-Cavanagh et Marc-Antoine Gagnon se sont aussi classés parmi le top-10 au classement général de la Coupe du monde de bosses la saison dernière.

« J’ai la chance de m’entraîner avec la meilleure équipe au monde. Mes coéquipiers me poussent constamment pour que je sois à mon meilleur. Ce ne sera pas une année facile! » admet le skieur de 23 ans.

Kingsbury poursuit sa progression, un détail à la fois. « J’ai pris une coche sur le moi-même de la saison dernière et je veux continuer cette lancée », explique celui qui a changé quelques éléments dans son ski et ses virages. « J’ai pris un peu de poids, alors je sens que je suis plus fort dans les bosses et que j’ai une meilleure stabilité. Je suis aussi plus rapide sur mes skis. »

Fini le déni pour Philippe Marquis

Hésitant l’an dernier à s’engager pour un nouveau cycle olympique complet, Philippe Marquis ne se fait maintenant plus de cachettes. Celui qui a fini troisième au classement général fera tout en son pouvoir pour être au sommet de sa forme aux Jeux de Pyeongchang en 2018.

« Les choses ont changé. Je ne m’attendais pas à avoir une saison aussi explosive et à être aussi constant, explique le bosseur, auteur la saison dernière de deux podiums en Coupe du monde et médaillé d’argent en duels aux Mondiaux.  « J’ai décidé d’arrêter de me raconter des mensonges et de m’engager pour skier jusqu’aux prochains Jeux. »

« C’est moins de pression et plus de pression en même temps, mais ça m’a permis de faire face à ce que je désire vraiment », ajoute le bosseur de 26 ans qui dit être en pleine forme. « La santé va super bien et c’est ce qui sera le plus important pour moi dans les trois prochaines années. »

L’athlète de Québec avait remporté la première Coupe du monde de la saison dernière, à Ruka. « Renouer avec Ruka, c’est le fun. Ça ne me rajoute pas de pression, mais c’est une piste dans laquelle je suis confortable et en confiance. »

Marc-Antoine Gagnon ralenti

Médaillé de bronze en bosses en parallèle aux Championnats du monde de janvier dernier, Marc-Antoine Gagnon a vu son entraînement s’alléger ces derniers mois à la suite de la dislocation de son épaule gauche lors d’un camp d’entraînement en Australie.

De retour sur ses skis en octobre, il n’a recommencé à faire des sauts qu’il y a une semaine seulement. « Je ne suis pas à 100%, mais ça s’approche. Je suis confiant d’être capable de bien skier et je suis assez en santé pour viser un podium dès samedi », soutient l’athlète de Terrebonne.

Si sa confiance était un peu ébranlée lors de l’exécution de ses premiers sauts la semaine dernière, Marc-Antoine Gagnon a été rapidement rassuré. « J’ai essayé de pousser mes limites pour voir si ça allait faire mal, mais je n’ai pas eu beaucoup de douleurs alors la confiance est revenue assez rapidement. C’est le fun, car ça m’inquiétait un peu plus, mais je suis content. »

S’il avait travaillé cet été sur un nouveau saut, il reportera l’exécution de son back double full à plus tard. « Je vais évaluer ça plus tard en saison lorsque je serai de retour à 100%», précise-t-il.

« J’avais aussi profité de l’été pour améliorer mon haut du corps dans les bosses et ça tombe bien, car en raison de ma blessure, ce sera encore plus important d’être stable. Il va y avoir du positif qui va sortir de tout ça! »

Pascal-Olivier Gagné, un an plus tard

Samedi, l’étape finlandaise marquera le retour à la compétition de Pascal-Olivier Gagné, à l’endroit même où un an plus tôt, le Montréalais avait subi une commotion cérébrale qui l’a mis à l’écart pour le reste de la saison. « Mon retour à Ruka démontre que ce cycle est terminé », se réjouit l’athlète de 26 ans.

Gagné a dû s’armer de patience lors de la première moitié de l’année 2015 alors qu’il était suivi par un kinésiologue et un neuropsychologue. «Ça ne servait à rien de précipiter les choses », explique-t-il.

Au camp physique de l’équipe canadienne en mai dernier, il ne parvenait à faire que 50% du volume que ses coéquipiers réalisaient. Sans symptôme toutefois. «Sauf quand je m’entraînais trop, j’avais un peu mal à la tête. »  Puis, l’attente a fini par payer puisqu’au début du mois de juillet, « tout a disparu! »

Il n’y a pas de doute, Pascal-Olivier se sent prêt à renouer avec le circuit de la Coupe du monde et aspire à terminer parmi le top-10 mondial au classement de la Coupe du monde. « Je suis prêt à y aller à 100%. Si ça n’avait pas été le cas, je ne serais pas ici », assure-t-il.

Frères de skis

Ils s’encouragent entre eux à se dépasser. Les gars de l’équipe nationale ne sont pas simplement des coéquipiers et des adversaires, mais bien des «chums» comme le rappelle Philippe Marquis.

« C’est la clé de notre succès, explique-t-il. Sans ça, nous ne serions pas la même équipe. Ça aide à forger notre caractère et nous utilisons cette arme à notre avantage. »

« À grands succès revient grandes responsabilités. Nous avons l’impression que nous avons un peu plus de pression, mais nous avons l’expérience pour y faire face et nous avons eu du succès. Être d’aussi bons amis, ça nous garde les deux pieds sur terre et personne ne s’enfle la tête. Nous savons ce que nous avons à faire et avec le début de la saison, tout est à recommencer. Nous avons bien l’intention de montrer que la première place nous appartient. »

Reste à voir si le succès sera du premier rendez-vous, samedi.

Vous pourriez aussi aimer...

Nos partenaires