23 Oct - 2023 | par Luc Turgeon

Jeux panaméricains

L’importance des Jeux panaméricains de Santiago selon Eric Myles

Nouvelle

Photo: Comité olympique canadien

Santiago, 23 octobre 2023 (Sportcom) – Certes, les enjeux et les objectifs diffèrent pour chaque athlète aux Jeux panaméricains de Santiago, où un nombre record de qualifications olympiques est en jeu. Au final, qualification ou pas, tout le monde y trouve son compte selon Eric Myles. Entrevue avec le chef du Sport au Comité olympique canadien.

Parlez-nous de l’importance qu’ont les Jeux panaméricains de Santiago pour l’équipe canadienne en prévision des Jeux olympiques de Paris.

« Ces Jeux sont vraiment importants ! Premièrement pour les athlètes, dans l’ensemble des disciplines, mais il y a quand même 21 sports où c’est une qualification directe pour Paris. Il y en a certains pour lesquels ça représente une occasion importante de se qualifier, comme la boxe, le breaking, l’escalade, la natation artistique, etc. Parmi les 21 disciplines, il y en a qui ont été plus ciblées par certaines équipes du Canada. Il y a aussi une dizaine de sports où ce sont des points cumulés au classement de leur processus de qualification olympique.

C’est un record à l’international d’avoir des Jeux avec autant de qualifications directes pour Paris. Il y a une belle ouverture avec le Comité international olympique, alors je ne pense pas que ça va diminuer dans le futur. »

Selon vous, est-ce qu’une participation à des Grands Jeux comme ceux de Santiago aura un impact considérable sur les performances des athlètes, une fois qu’ils seront à Paris ? Est-ce que ça les aide à se familiariser dans un tel format ?

« Ce n’est pas scientifique, mais j’y crois énormément. Je l’ai vu dans mon rôle avec le Comité olympique canadien. L’impact des Jeux panaméricains de 2015 à Toronto sur nos performances à Rio a été crucial.

On a abordé Lima de la même façon en 2019, sans savoir ce qui nous attendait avec la pandémie, mais tous les défis rencontrés nous ont aidés dans nos décisions à Tokyo. C’est un gros défi, mais la beauté de tout ça, c’est que le timing est bon afin de s’ajuster pour Paris.

Au lieu d’y voir une pression, on le prend comme un avantage. Ce n’est pas anodin, c’est énorme la mécanique derrière (pour le COC)! Pour donner une idée, des Grands Jeux comme ceux de Paris, c’est jusqu’à 7 ans de préparation.

En plus, les Jeux de Santiago ont beaucoup de similarités avec Paris. On compte plusieurs sites répartis à travers le pays, sur de longues distances. Je suis présentement à Conception pour les épreuves d’aviron et c’est à 1h30 d’avion. Ça nous permet de constater comment gérer la distance en équipe. »

Certaines fédérations mettent l’accent sur la qualification olympique, d’autres ont misé sur une équipe de développement, ou encore sur un mélange entre l’expérience et la relève. Il y a donc plusieurs façons d’entrevoir cette compétition ?

« Les Jeux panaméricains sont de beaux Jeux à tous les niveaux. Si ce n’est pas pour Paris, c’est la nouvelle génération qui se prépare pour Los Angeles (en 2028). La compétition est forte avec 41 pays et près de 7000 participants.

Ce ne sont pas seulement les performances et les résultats qui comptent. Certains visent une médaille ou une qualification, d’autres s’en servent plutôt comme une étape de développement. Chaque personne définit son programme selon ses objectifs, que son sport soit présenté à Paris ou non.

En canoë-kayak de vitesse, tous ceux qui ont qualifié des embarcations aux Jeux olympiques lors des Championnats du monde sont présents au Chili. Pour eux, c’est une étape importante pour Paris.

Autres exemples, la boxeuse Tammara Thibeault vise la qualification olympique, tandis que les nageuses Katerine Savard et Maggie Macneil ont ajouté l’événement à leur calendrier, même si la qualification olympique n’est pas en jeu.

C’est une belle pratique pour l’équipe globale et pour tester les méthodes dans un contexte de Grands Jeux. La préparation se fait partout, peu importe où tu es rendu et c’est ce qui est spécial aux Jeux panaméricains. »

En plus des athlètes, que représentent ces Jeux dans la préparation de la délégation canadienne ?

« À l’arrière-scène, c’est important pour les équipes, les entraîneurs et le personnel de chaque discipline, pour toute la délégation canadienne! C’est une bonne pratique en ce qui concerne la logistique, le transport, le médical, la sécurité, etc. C’est sûr qu’il faudra reprendre tout ça et le réadapter pour le contexte parisien, mais somme toute, l’équipe derrière l’équipe est la même qui sera présente à Paris, alors c’est extrêmement important pour nous. »

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