Taekwondo
Taekwondo
10 mars 2016. Marc-André Bergeron est dans l’autobus avec son entraîneur Alain Bernier en direction du plateau de compétitions où se déroulent les Qualifications panaméricaines olympiques de taekwondo, à Aguascalientes, au Mexique. La radio est ouverte. À quelques minutes de leur arrivée, Alain Bernier dit à son protégé : « Cette chanson que nous entendons aura un tout autre sens maintenant. Nous allons nous en rappeler comment étant LA chanson. »
C’était Hello, d’Adele.
De l’autre côté
Vaincu 2-1 en demi-finale des plus de 80 kg, il s’en est fallu de peu pour que Marc-André Bergeron se retrouve en finale et obtienne l’un des deux seuls laissez-passer olympiques. L’athlète de Québec devra se contenter de regarder les Jeux de Rio à travers son téléviseur.
« Cette journée a changé ma vie. J’ai vu exactement ce que ça me prenait pour aller jusqu’au bout », se rappelle l’athlète de Québec près de cinq mois plus tard. « J’étais à quelques centimètres de la ligne d’arrivée et je sais maintenant c’est quoi le feeling. »
S’il a un mot pour décrire cette journée de combat, c’est l’intensité. « Le dépassement physique, les émotions que tu vis, les discussions, la préparation physique, tout est intense. »
Malgré la déception, Marc-André Bergeron n’a pas de regrets. « J’ai l’impression que j’ai tout donné, tout essayé. Il n’y avait rien que je n’avais pas fait pour me préparer. Je savais que le combat serait relevé et j’ai tout essayé. Si ça n’a pas passé, ce n’est pas parce que j’aurais dû tenter quelque chose d’autre, mon adversaire a tout simplement été meilleur », indique-t-il.
« Je suis fier de mon parcours, poursuit le taekwondoïste. Évidemment comme tous les athlètes, nous voulons atteindre la victoire et les plus hauts niveaux. Les JO, c’est un rêve énorme, mais ce sera à Tokyo. »
De retour à l’entraînement
Le calendrier de compétitions est peut-être réduit pendant l’été, mais depuis son retour du Mexique, il ne s’est accordé que trois semaines de vacances. Il a mis les bouchées doubles à l’entraînement afin de préparer la prochaine saison et le prochain cycle olympique.
« C’est quatre années, mais chaque année a son importance. Il y a des points à amasser », indique l’athlète de 25 ans.
S’il évoluait chez les moins de 87 kg, sauf en période olympique puisque cette catégorie de poids n’est pas au programme, Marc-André Bergeron fera le saut chez les plus de 87 kg. « Il y aura une période d’adaptation et quelques ajustements à faire dans mon style de combat, mais je n’aurai plus besoin de faire le poids », explique-t-il.
Pendant les JO, Marc-André Bergeron sera rivé devant son écran de télévision. « C’est sûr et certain que je serai devant la télé pour voir tous les combats. Je vais apprécier regarder les athlètes qui compétitionnent dans ma catégorie. »
Il sera donc téléspectateur, mais non sans un pincement au cœur. « Surtout lors de la cérémonie d’ouverture lorsque les athlètes canadiens entreront dans le stade, croit-il. Je me demande comment je vais me sentir… »
