12 Fév - 2018 | par Émilie Bouchard Labonté

Ski acrobatique - Jeux olympiques

Marc-Antoine Gagnon (encore) quatrième

Pyeongchang, 12 février 2018 (Sportcom) – Marc-Antoine Gagnon a eu de l’espoir jusqu’à la toute fin. Provisoirement troisième après une descente impériale de son coéquipier Mikaël Kingsbury menant à son premier sacre olympique, il espérait pouvoir l’accompagner sur le podium, lundi, en super finale de bosses des Jeux de Pyeongchang. Dernier à s’exécuter, le Japonais Daichi Hara a contrecarré ses plans.

Hara, 20 ans, n’avait qu’un top-10 en Coupe du monde depuis le début de la saison, mais en voyant sa descente, Gagnon savait que ce serait suffisant pour le déloger du trio de tête. Pour une deuxième fois, ses Jeux olympiques se scellaient sur une quatrième place.

Kingsbury (86,63 points), l’Australien Matt Graham (82,57 points) et Daichi Hara (82,19 points) ont fini tous les trois devant Gagnon qui a suivi avec 77,02 points.

 « Je suis content, mais j’ai eu un moment quand j’ai vu ma famille. Je me suis dis, pas encore ! J’ai réalisé que c’était la deuxième fois d’affilée que je finissais quatrième dans une compétition qui durait 20 secondes. »

« À Sotchi, j’étais vraiment content, a-t-il poursuivi. C’était mes premiers Jeux olympiques, j’avais bien performé. Cette fois-ci, ce n’est pas nécessairement le fait que je sois quatrième qui me dérange, mais c’est que c’est la deuxième fois d’affilée. »

De petits détails

Onzième des premières qualifications vendredi, Marc-Antoine Gagnon avait raté la coupure par une place pour un accès direct à finale. Il devait donc passer par une deuxième manche de qualifications lundi où il a fini cinquième, décrochant ainsi l’un des dix derniers laissez-passer pour la ronde suivante.

Neuvième de la première finale, il a pris le sixième rang de la deuxième, ce qui fut tout juste suffisant pour atteindre la super finale.

« La piste était vraiment difficile et je n’ai pas réussi à la maîtriser, a admis Gagnon. J’ai fais de petites erreurs, mais pas trop. C’était juste assez pour passer à chaque ronde suivante. En super finale, il y a trois personnes qui ont bien dominé la piste et ils sont sur le podium. »

Cette quatrième place influencera le cours des choses pour Marc-Antoine Gagnon qui songe fortement à se retirer de la compétition au terme de la saison de Coupe du monde. « Je n’ai pas encore pris de décision finale, mais ça s’enligne pour qu’il me reste quatre courses »,  a expliqué celui qui se consacrera ensuite à ses études en économie.

« Je vais me rappeler d’aujourd’hui et de mon expérience de façon très positive. De représenter mon pays, de voir Mikaël gagner, c’est merveilleux. C’est un de mes meilleurs amis et il mérite sa médaille d’or. »

Le roi du jour a aussi eu de bons mots pour son coéquipier et son grand ami. « J’aurais tellement aimé être sur le podium avec lui. Il le mérite tellement. C’est l’une des meilleures personnes que je connaisse », a souligné Kingsbury.

Philippe Marquis : le genou ne tient plus

Philippe Marquis savait que son temps était compté sur des skis. En décidant de poursuivre sa saison après avoir déchiré son ligament antérieur croisé du genou droit en janvier dernier, il se savait vulnérable. Il aurait cependant préféré que son genou lui donne une descente de plus ou deux, en finale des bosses des Jeux de Pyeongchang.

Huitième des qualifications vendredi, le skieur acrobatique de Québec avait obtenu sa place automatiquement pour les rondes finales. L’atterrissage difficile de son premier saut a cependant scellé le sort de son aventure olympique.

« J’ai atterri juste un peu en extension et je savais que c’était le mouvement qu’il fallait que j’évite à tout prix, car ça mettait beaucoup de pression. Quand c’est arrivé, j’ai senti mon genou glisser. Il n’était plus capable de supporter mon poids », a raconté Marquis qui a dû se contenter du 20e rang au classement final.

« C’est triste, mais c’était le pari que j’avais fait en venant ici. Je savais que ça pouvait arriver à chaque descente », a ajouté le skieur de 28 ans. « Je vais me rappeler de la journée de vendredi comme une journée extraordinaire et miraculeuse. Aujourd’hui (lundi), j’ai poussé un peu plus et c’était le risque. »

Les dernières semaines à l’entraînement ont été difficiles pour le Québécois. « Ç’a été dur mentalement et physiquement. Depuis que j’ai recommencé à skier après ma blessure, j’ai l’estomac dans la gorge chaque fois que je suis en haut de la piste, car je ne sais pas si je vais me rendre en bas. »

Ses Jeux olympiques terminés, Philippe Marquis passera sous le bistouri le 28 février pour réparer son ligament. « J’avoue que j’ai hâte un peu puisque depuis un mois, ç’a été une montagne russe d’émotions. J’ai hâte de prendre du temps pour moi. »

Il prendra une décision quant à son avenir sportif à l’automne, une fois sa réadaptation terminée.

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