Patinage artistique – Championnats du monde
Montréal, 20 mars 2024 (Sportcom) – Soulevés par la bruyante foule du Centre Bell mercredi, Maxime Deschamps et Deanna Stellato-Dudek ont survolé le programme court en couple des Championnats du monde de patinage artistique, présentés à Montréal pour la première fois depuis 1932. Leur performance les rapproche d’un podium en vue du programme libre, où ils seront accompagnés des Québécois Loucas Éthier et Kelly Ann Laurin, 14es du jour.
Les écarts sont minces entre chaque duo, à l’exception de celui entre les meneurs, champions des Quatre Continents, et les Japonais Riku Mura et Ryuichi Kihara, champions du monde en titre.
Moins de deux points séparent Mura et Kihara (73,53) des Géorgiens Anastasiia Metelkina et Luka Berulava, au cinquième rang en raison de leur note de 72,02.
Quant à eux, Deschamps et Stellato-Dudek sont en tête, loin devant, grâce à leurs 77,48 points.
« Notre meilleur programme court de la saison », a vite lancé Maxime Deschamps, convaincu, en zone mixte. Est-ce la meilleure performance de sa carrière ? « Dur à dire, mais définitivement, la plus émotive. »
On s’en doutait en voyant les visages des deux patineurs sur l’écran géant du Centre Bell, au moment où les juges ont donné leur verdict. La routine offerte sous les paroles de la chanson Oxygène a également été acclamée par les spectateurs, nombreux à brandir l’unifolié du début à la fin.
« C’était très spécial ! On se préparait à ça depuis longtemps, on savait que ça allait être bruyant, a mentionné Deschamps, tout sourire devant les journalistes. C’est la concrétisation de notre année. On a travaillé fort toute l’année. Ça n’a pas toujours été parfait, mais on se mettait des objectifs et on réussissait à les atteindre. Aujourd’hui, on a réussi à tout mettre ensemble. »
Médaillés d’or à deux occasions en Grand Prix cette saison, Deschamps et Stellato-Dudek ont mérité le bronze à la Finale des Grand Prix, en décembre dernier. Cette performance avait laissé les champions nationaux sur leur appétit.
Satisfaits de leur prestation de mercredi, un programme libre les sépare désormais de leur objectif absolu : celui de devenir champions du monde.
« Il faut reprendre nos esprits. Demain, c’est une nouvelle journée et il faudra prendre une chose à la fois », a conclu Maxime Deschamps.
Sommet personnel pour Éthier et Laurin
Loucas Éthier et Kelly Ann Laurin ont aussi goûté à la frénésie du domicile des Canadiens pour souligner leur première participation à des Championnats du monde seniors. Les cris se sont fait entendre aussitôt qu’ils ont franchi la patinoire pour leur échauffement, à en donner la chair de poule aux deux athlètes.
« C’était malade ! » a dit Éthier à sa partenaire en terminant leur programme court.
« C’est la première chose qui m’est venue en tête », a-t-il poursuivi, quelques minutes après leur routine qui leur a valu 60,18 points, leur nouveau record sur la scène internationale.
« Je patinais et je me disais »reste concentré ! Vis le moment et utilise cette énergie-là’’. C’était vraiment très spécial d’avoir toute la foule derrière nous. […] On visait 60 points au programme court, objectif atteint, a précisé Éthier. Encore de petites choses à perfectionner, on aurait aimé que ce soit un peu plus clean à certains endroits, mais on ne peut vraiment pas être déçus de notre performance. Je suis très très satisfait. »
Un léger manque de coordination dans la poussée finale d’un saut a mené à un déséquilibre de Kelly Ann Laurin. Une erreur « somme toute mineure » qui n’a pas jeté trop d’ombre sur leur performance, davantage marquée par les cris des partisans.
« De voir tout le monde en train de nous encourager, c’était vraiment fou comme moment. J’ai essayé de rester concentrée. Ça n’arrive qu’une fois de patiner aux Championnats du monde chez nous, devant tous nos amis, notre famille. J’ai aussi des élèves dans les estrades qui sont venus encourager », a indiqué Kelly Ann Laurin, qui entraîne au club de Saint-Jérôme.
Cette dernière a fondu en larmes en soulignant que sa grand-mère, gravement malade, était présente pour l’encourager.
« Ça fait du bien de la voir dans les estrades pour me voir. »
L’inconnu a nourri la nervosité des deux patineurs mercredi. Ils sauront un peu plus à quoi s’attendre au programme libre prévu jeudi et, pour citer Loucas Éthier, seront « mieux équipés pour gérer cette pression. »
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