Pogacar fait du Pogacar et s’impose à Montréal pour une deuxième fois
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Montréal, 10 juillet 2020 (Sportcom) – Certains athlètes vivent une période d’incertitude ou de remise en question lorsqu’ils arrêtent la compétition. Et c’est tout à fait normal. Maxime Dufour-Lapointe, elle, n’a pas eu de période de flottement lorsqu’elle a annoncé, en mai 2018, qu’elle quittait les parcours des bosses de la Coupe du monde de ski acrobatique.
Trois mois plus tard, elle retournait sur les bancs d’école à plein temps pour entamer son année préparatoire au doctorat en médecine. Un choix qu’elle embrasse encore pleinement aujourd’hui.
« Je sens que je suis à la bonne place et suis extrêmement reconnaissante d’avoir réussi à être admise dans ce programme, car c’était tout un défi. Dans ma tête, je vois ça comme un cheminement qui sera aussi long que ma carrière sportive. J’ai tellement d’apprentissages à faire présentement et chaque jour, je découvre de nouveaux défis », constate celle qui s’est classée 12e aux Jeux olympiques de Sotchi.
L’aînée des trois sœurs Dufour-Lapointe amorcera à la fin de l’été sa deuxième année régulière à l’Université de Montréal. Si elle touche enfin à son rêve d’étudier dans ce programme, elle s’est aussi sentie déstabilisée à ses débuts, elle qui avait obtenu son diplôme d’études collégiales en suivant ses cours à distance.
Contrairement à plusieurs, c’est pendant la période de confinement qu’elle a retrouvé ses vieilles habitudes d’étude en y allant à son rythme.
« J’avais moins de dates de tombée et cette flexibilité m’a fait du bien. J’ai vu à quel point j’ai pu m’adapter rapidement, et ça, je le dois clairement à mon passé d’athlète, car c’est ça qu’on passe à faire : s’adapter et en retirer des opportunités. Mes amis me manquaient, mais j’avais du temps pour m’entraîner. J’ai pu tirer profit de la situation et ça, c’est une qualité qu’il faut avoir en médecine. »
Ce retour en classe à l’aube de la trentaine s’est aussi révélé un avantage pour elle qui est parmi les plus âgées de sa classe.
« J’ai été chanceuse, car j’ai trouvé trois amies avec qui ça connecte super bien, même si elles ont 10 ans de moins que moi ! Avec la maturité, je suis capable de faire ça et je n’aurais pas nécessairement eu cette capacité et cette réflexion si j’avais commencé ma médecine il y a cinq ou six ans. D’avoir commencé tard, c’est ma plus grande richesse finalement, car ça m’a amené une expérience de vie », ajoute celle qui croit que ce retour tardif aux études teintera positivement sa future pratique.
Le sport comme école de vie
Maxime Dufour-Lapointe a décroché quatre médailles de bronze pendant ses dix ans en Coupe du monde. Elle a su structurer son horaire pour s’entraîner, étudier et avoir une vie sociale. Aujourd’hui elle constate à quel point cette décennie sur les pentes a été formatrice pour elle.
« J’ai acquis des aptitudes de vie grâce au sport : apprendre à communiquer, travailler en équipe, persévérer, se faire un horaire, s’engager. (Dans le sport), on connaît les échecs et la réussite. C’est ça la vie et en vraiment plus gros », dit-elle en riant.
Celle qui s’est classée quatrième aux Championnats du monde de 2015 mentionne vouloir se donner encore un peu de temps avant de vivre la même exaltation dans sa profession que lorsqu’elle dévalait les pistes.
« Je n’ai pas encore les connaissances. Le fun et l’adrénaline, je vais l’avoir quand je vais comprendre les problèmes et avoir des solutions. Là, je n’ai que des morceaux du casse-tête. Je suis en période de découverte et suis encore à tâtons. […] À chercher quelque chose que l’on a déjà vécu, on vit dans le passé. C’est donc quelque chose de nouveau qui va se bâtir et je suis consciente que ça va prendre du temps. C’est comme dans le sport. Ce sont les cinq ou six dernières années où c’était tout le temps le fun, sauf que ça m’a pris 20 ans pour me rendre là. »
Avoir la chance de bouger
Si elle avoue ne pas s’ennuyer des compétitions et de certains entraînements spécifiques, voir ses sœurs Justine et Chloé quotidiennement est ce qui lui manque le plus. « Passer du temps avec mes sœurs, c’était une grosse partie de mon plaisir dans le sport ! »
Les trois sœurs ont l’occasion de se revoir dans les causes qu’elles soutiennent, dont Procure (lutte au cancer de la prostate) et Fillactive, qui a comme mandat de faire bouger les adolescentes.
Maxime Dufour-Lapointe explique pourquoi elle est ses sœurs ont choisi Fillactive parmi les nombreuses demandes de partenariat qu’elles reçoivent.
« Nous avions participé à un de leurs premiers événements au mont Saint-Sauveur. C’était du surf à la piscine à vagues et nous avons toujours trouvé le concept tellement brillant ! Le sport a moulé toutes nos vies et c’est parce que nous avons commencé jeunes et que nos parents nous ont incitées à être actives. Nous sommes conscientes que ce n’est pas partout pareil et que toutes n’ont pas eu la même chance. Le sport, c’est une école de la vie et nous ne pouvions pas passer à côté de ça. C’était une trop belle cause pour nous ! »
Une fois qu’elle aura le droit d’émettre des ordonnances, gageons que Maxime Dufour-Lapointe prescrira l’activité physique à ses futurs patients.
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