Marjorie Lajoie et Zachary Lagha montent sur le podium à Halifax
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Montréal, 26 septembre 2019 (Sportcom) – Minuit, le vendredi soir, c’est une heure à laquelle dorment habituellement les athlètes d’élite. Vendredi, ce ne sera toutefois pas le cas de la coureuse montréalaise Melanie Myrand qui s’élancera au marathon des Championnats du monde d’athlétisme de Doha.
La chaleur et l’humidité du Qatar ont forcé les organisateurs à présenter les épreuves sur route, marathon et marche, de nuit. Les athlètes en action dans le stade profiteront quant à eux de la climatisation.
« On annonce environ 32 degrés, mais avec l’humidité, ce sera l’équivalent de 44 degrés », explique Myrand en riant, à un peu plus de 24 heures du départ.
La coureuse a multiplié les entraînements lors des épisodes caniculaires de l’été dernier en vue de ses premiers Championnats du monde. Elle a ensuite enchaîné avec un camp préparatoire d’un peu moins de trois semaines dans l’altitude de Saint-Moritz, avec quelques coéquipières, pour finalement aller rejoindre l’équipe canadienne au dernier camp qui a pris fin cette semaine à Barcelone.
Si son horaire de sommeil a été modifié pour ces mondiaux, pas changement du côté de son alimentation.
« Trois heures avant ma course, ce sera comme pour un marathon du matin : deux toasts au beurre d’arachide et banane et un café ! Je ne suis pas stressée que la course soit disputée la nuit. C’est plus la chaleur qui me fait peur. »
Les conditions climatiques de l’épreuve de vendredi seront bien entendu un obstacle pour battre son record personnel de 2 heures 33 minutes 20 secondes, réalisé le printemps dernier à Rotterdam, mais aussi pour atteindre les standards de qualification olympique : un chrono de 2 heures 29 minutes 30 secondes ou bien finir dans les 10 premières du peloton de 71 inscrites.
« Si j’essaie de courir à cette vitesse (de mon record personnel), je vais frapper le mur. Je vais donc courir 10 secondes plus lent au kilomètre et rester conservatrice pour les 30 premiers kilomètres. Ensuite, pour les 12 autres kilomètres, je vais essayer de battre les filles qui seront avec moi. J’ai environ le 47e meilleur temps de la saison, alors si je peux finir dans la première moitié, je serais contente. »
C’est plutôt au printemps prochain que Myrand visera son standard de qualification olympique.
« Si je vois que j’ai la forme pour faire le temps de qualification, c’est sûr que je vais essayer ! J’ai 33 ans, mais je suis encore jeune dans mon sport, alors j’ai des années devant moi. »
Les avantages d’une éclosion tardive
La progression de Melanie Myrand se poursuit et cette fois, ce sera face à l’élite internationale. Pas mal pour une athlète qui va seulement courir le quatrième marathon de sa carrière ! Ce succès tardif comporte son lot d’avantages, dont celui d’avoir une vie équilibrée comme elle le constate.
« Je veux faire une course qui me rendra fière, mais en même temps j’ai un emploi, un mari, une famille et des amis. C’est donc différent de ceux qui n’ont que le sport dans leur vie. Ça m’aide à contrôler mes émotions et avec l’âge, on s’identifie moins au résultat. Mais attention : je suis là pour repousser mes limites, même si la course à pied est ma passion plutôt que ma profession. »
Celle qui travaille trois jours par semaine à titre d’infirmière praticienne au groupe de médecine familiale du CLSC de Saint-Polycarpe aime le côté altruiste de son métier. Une qualité qu’elle ne retrouve pas dans le sport de haut niveau qui est compétitif, par définition.
« La course me permet de repousser mes limites physique, mentale, émotive et même spirituelle, ajoute-t-elle. Ça touche toutes les facettes de l’être humain et je suis quelqu’un de plus fort grâce à la course à pied. Ça me donne des outils. J’aime cet équilibre et mon employeur me permet de faire les deux. »
Melanie Myrand sera donc bien outillée pour attaquer le marathon des Championnats du monde. Reste à voir si son corps tiendra le coup dans la nuit chaude qatarienne.
Et c’est probablement la même question que se poseront ses 70 concurrentes dans ce 42,195 kilomètres rempli d’inconnu.
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