10 Août - 2024 | par Mathieu Laberge

Jeux olympiques – Natation artistique

Perdre et gagner en équipe pour une belle dernière danse

Nouvelle

Natation artistique Canada

Paris, 10 août 2024 (Sportcom) – Elles ont commencé leur présentation main dans la main et elles l’ont terminée de la même façon. Comme si c’était pour dire : on gagne et on perd en équipe.

Samedi soir au Centre aquatique Saint-Denis, Jacqueline Simoneau et Audrey Lamothe ont obtenu la troisième meilleure note (290,9103) du programme libre du duo pour ainsi conclure la compétition de duo de natation artistique au neuvième rang avec un total de 492,4270.

Les Chinoises Wang Liuyi et Wang Qianyi (566,4783) ont été sacrées championnes olympiques devant les Britanniques Kate Shortman et Isabelle Thorpe (558,5367) et les Néerlandaises Bregje de Brouwer et Noortje de Brouwer (558,3963).

Avant ce dernier passage, les Canadiennes étaient provisoirement 15es (201,5167). La veille, Audrey Lamothe a manqué de synchronisme dans son jeu de jambes à la toute fin du programme technique. Elle avait difficilement encaissé le coup avant même sa sortie de la piscine pour ensuite être consolée par sa coéquipière et ses entraîneures. Le duo n’avait jamais connu un tel contrecoup depuis ses débuts sur la scène internationale.

Vingt-quatre heures plus tard, Lamothe a su rebondir de belle façon.

« Je pensais tourner la page facilement ce matin et faire comme si de rien n’était et repartir à neuf. Malheureusement, ce n’était pas le cas. La défaite d’hier (vendredi) a fait plus mal que ce que j’avais envisagé. J’ai été vraiment chanceuse. Jackie a vu que ça ne fonctionnait pas même en arrivant à la piscine et comme je dirais en bon québécois, elle m’a donné un bon coup de pied dans le derrière ! », a commenté la nageuse de 19 ans, s’empressant de minimiser le ton de l’expression sous les yeux de sa coéquipière qui pouffait de rire en la voyant rétropédaler de la sorte.

Simoneau a agi en leader dans les circonstances et sa jeune coéquipière lui en est reconnaissante. Une passation du témoin, car la vétérane va tirer un trait sur sa carrière sportive.

« (Son aide), ce n’était pas comme une partenaire d’entraînement, mais comme une grande sœur, a poursuivi Lamothe. Le résultat n’allait pas changer et on n’allait pas atteindre le résultat que l’on s’était fixé, mais on avait quand même de la nage et nous y sommes allées pour nous. C’est mission accomplie pour aujourd’hui et nous pouvons faire une belle dernière danse ensemble. »

Simoneau a parlé des erreurs de la veille en faisant un parallèle avec les twisties (blocages mentaux) de la gymnaste américaine Simone Biles aux Jeux de Tokyo.

« Se remettre sur la bicyclette, c’est difficile à faire, mais on l’a fait ensemble et d’une manière très smart. Ça prend une immense force mentale », a-t-elle ajouté, en précisant qu’elles ont présenté leur routine avec un niveau de difficulté moins élevé, question de réaliser une prestation à la hauteur de leurs attentes.

Les Jeux de la propulsion

Audrey Lamothe a souvent mentionné que faire équipe avec Jacqueline Simoneau, c’était nager avec son idole. Vendredi, elle a eu l’impression de la laisser tomber, mais en contrepartie, elle a pu compter sur elle pour l’aider à surmonter le coup le plus dur de sa carrière sportive.

« Notre but, c’était de faire ça en équipe, que ça fonctionne ou pas. J’ai senti que je n’avais pas performé à la hauteur de notre saison. Nager avec son idole, ça vient avec une certaine pression. Elle est triple Olympienne, moi, c’est ma première expérience. Mais ça vient aussi avec un savoir que personne n’aurait pu me donner. Il n’y a pas un coach, pas une athlète qui aurait pu me donner tout le savoir et l’expérience que j’ai vécus cette année avec Jackie. Je vois ces Jeux comme une propulsion vers le prochain niveau de ma carrière. J’ai plus appris dans les 24 dernières heures que si j’avais obtenu une médaille dans la prochaine heure. »

À la gauche d’Audrey Lamothe, Jacqueline Simoneau avait le regard admiratif à l’écoute des propos de sa jeune coéquipière.

« Partager des expériences, des connaissances et aider les gens, c’est ce que j’aime faire et je suis vraiment contente d’entendre qu’elle a grandi comme personne. Dans les 24 dernières heures, nous avons grandi ensemble comme une paire. »

L’entraîneure Kasia Kulesza a qualifié des dernières 24 heures de montagnes russes.

« Les filles, ce sont des guerrières. On a fait notre plan et elles l’ont exécuté comme des guerrières. […] Être ici, c’est un accomplissement, car c’est le duo le plus récent sur la scène internationale. Ce soir (samedi), nous sommes troisièmes au programme libre, alors pour nous, c’est comme une médaille. »

Pendant que Jacqueline Simoneau poursuivra sa quête d’excellence en médecine podiatrique, les fondations de l’équipe nationale se sont solidifiées un peu plus pour le nouveau cycle qui vient de s’amorcer dès la cérémonie de remise de médailles terminée.

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