21 Août - 2024 | par Louis-Michel Lelièvre

Para-athlétisme – Or Série

Nathalie Séguin, complice dès le départ

Nouvelle

Or Série

Montréal, 21 août 2024 (Sportcom) – La foule du complexe sportif Claude-Robillard a fait sentir sa présence lorsque l’annonceur maison a introduit Anthony Bouchard aux Essais paralympiques canadiens, en juin dernier. L’ambiance idéale pour célébrer sa première qualification à des Jeux paralympiques, chose qui, selon l’athlète, n’aurait jamais été possible sans l’implication de son entraîneure Nathalie Séguin.

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C’était la troisième journée d’activités aux Essais paralympiques et la finale du 100 m était sur le point de commencer. Les cris et les encouragements ont rapidement laissé place au silence complet, en attente du coup de départ.

Même s’il savait qu’il n’avait pratiquement qu’à compléter la distance pour obtenir son billet pour Paris, Anthony Bouchard voulait tout donner. Il souhaitait profiter de cet instant d’accalmie pour se motiver une dernière fois avant de s’élancer. À ce moment, 100 mètres le séparaient des Jeux paralympiques de Paris.

Bouchard a parcouru la distance en 17,40 s, un temps bon pour la médaille de bronze et, plus important encore, une place dans l’équipe paralympique canadienne. Athlétisme Canada lui a alors remis une carte d’embarquement géante, symbole de cette grande réussite qu’il partage humblement avec Nathalie Séguin.

« Nathalie a été la première personne qui m’a aidé dans mon parcours et elle est toujours aussi importante aujourd’hui. On a développé une belle complicité dès le départ, elle cherche toujours des solutions, c’est une de ses grandes qualités. Elle a été une pièce primordiale à cette participation aux Jeux paralympiques », raconte Anthony, près du fil d’arrivée qu’il venait de franchir, quelques minutes plus tôt.

Il explique également que, pour lui, Nathalie est plus qu’une entraîneure. Elle n’hésitera jamais à mettre des heures supplémentaires et serait prête à effectuer n’importe quelle tâche pour l’aider.

« C’est la réalité du sport paralympique et des budgets reliés à nos disciplines. Anthony a peut-être besoin d’un coup de main supplémentaire dans la salle de musculation et je n’ai pas les moyens de payer un préparateur physique pour le suivre à temps plein », explique Nathalie Séguin.

« Je ne veux pas le limiter dans sa progression, alors je me fais un devoir d’être présente au maximum pour lui. Nous avons des objectifs communs et je vais faire les efforts nécessaires pour les atteindre avec lui. »


​​​​​​​Une progression inattendue… et fulgurante !

C’est en 2021, à l’âge de 28 ans, qu’Anthony Bouchard a amorcé sa carrière en para-athlétisme. L’un de ses premiers réflexes a été de se tourner vers Nathalie Séguin pour qui la réputation n’est plus à faire dans la région de Québec.

Nathalie dirige le para-athlétisme au club de l’Université Laval. Spécialiste des épreuves de gazon, elle en a également accompagné plusieurs sur la piste, en plus d’avoir entraîné l’équipe masculine canadienne de goalball aux Jeux paralympiques de Rio en 2016.

C’était toutefois la première fois que Nathalie allait entraîner un athlète T52, catégorie réservée aux athlètes ayant le mouvement du tronc et des jambes très limité.

« Anthony voulait essayer un sport compétitif et il s’est tourné vers le para-athlétisme. On travaille super bien en équipe. Au départ, on y allait par essais et erreurs, on testait plusieurs choses et on a appris ensemble ce qui était le mieux pour lui. C’est lui qui connaît le plus son corps, mais ensemble, on travaille fort pour connaître ses limites. »

Dès le début de son association avec Nathalie, Anthony a été très clair : il voulait absolument participer aux épreuves sur piste. Ce qui n’était pas prévu par contre, c’est la rapidité à laquelle il allait évoluer dans sa nouvelle discipline.

Après sa première course internationale au Grand Prix de Nottwil, en 2022, Anthony a participé à deux finales aux Championnats du monde en juillet 2023, avant d’être double médaillé aux Jeux parapanaméricains de Santiago. Il lui était alors permis de croire plus que jamais aux Jeux paralympiques de Paris.

« C’est complètement fou ce qu’il a réussi à accomplir en deux ans, il a été extrêmement surprenant. On se fixait tranquillement des objectifs réalistes, mais il a fallu rapidement les modifier et viser plus haut. On ne s’attendait pas à gagner des médailles dès les Jeux parapanaméricains », avoue Nathalie.

« En voyant sa progression, on a réalisé que les Jeux paralympiques étaient vraiment une possibilité. On savait que ça n’allait pas être facile, mais on y a cru et il est récompensé pour son travail aujourd’hui. »

Nathalie sera elle aussi présente à Paris, non pas en tant qu’entraîneure, mais bien comme spectatrice. Son billet d’avion pour la capitale française a été acheté il y a déjà très longtemps, elle qui rêvait de vivre des Jeux paralympiques dans un milieu francophone.

Pouvoir assister aux prouesses d’Anthony sur la plus grande scène d’entre toutes, ce sera pour elle la cerise sur le sundae.

« Athlétisme Canada amène sa propre équipe d’entraîneurs à Paris. Je vais être une spectatrice, mais c’est certain que je vais continuer d’aider Anthony sur place. Je vais peut-être pouvoir être présente dans la préparation. L’important, c’est que je vais être dans le stade ! »

« Je n’allais pas manquer l’occasion de vivre des Jeux paralympiques en français ! Ce sera l’occasion rêvée de vivre ça cet été, et en plus, Anthony sera là. Tout est réellement parfait », conclut Nathalie Séguin.

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