25 Mar - 2021 | par Luc Turgeon

Escrime - Qualification olympique

« On y a cru jusqu’au bout »

Nouvelle

De gauche à droite: Leonora Mackinnon, Alexanne Verret, Emma Von Dadelszen et Ariane Léonard (Courtoisie)

Montréal, 25 mars 2021 (Sportcom) – Le sort des épéistes québécoises Ariane Léonard et Alexanne Verret reposait entre les mains de leurs opposantes à la Coupe du monde par équipes de Kazan, en Russie. Les quelques scénarios qui auraient pu assurer leur participation olympique à Tokyo ne se sont toutefois pas concrétisés, les forçant ainsi à faire une croix définitive sur les JO de 2021.

Le premier espoir de l’équipe canadienne se trouvait du côté des Américaines. Si ces dernières réussissaient à conclure parmi les huit meilleures formations, elles terminaient aussi parmi le top-4 du classement mondial pour se qualifier, puis pavaient la voie des Canadiennes vers la place continentale des Amériques.

Les représentantes des États-Unis ont cependant amorcé leur tournoi avec une défaite décevante face à la Hongrie, au grand désarroi de Léonard, Verret et leurs coéquipières.

« Ç’a été une grosse surprise pour nous, a confié Ariane Léonard. Les Américaines ont vraiment mal fait, alors que tout au long de la saison passée, elles étaient parmi le top-8. »

« Quand elles ont perdu, ça m’a déchiré le cœur », a renchéri Alexanne Verret, de Québec. « Mais on nous a dit à ce moment-là qu’il nous restait encore des chances. »

Cette ultime possibilité résidait dans la réalisation d’un résultat bien précis lors de la deuxième journée d’activités. La Corée du Sud devait d’abord l’emporter contre l’Italie, ce qu’elle a réussi avec brio en quarts de finale. Elle devait ensuite perdre face à la Chine en demi-finale pour que les États-Unis finissent quatrièmes au monde. Une fois de plus, le combat n’a pas tourné en faveur des Canadiennes, alors que les escrimeuses sud-coréennes ont vaincu les Chinoises au compte de 33-29.

« C’était contre toute attente, parce que la Chine venait d’exploser la France au match précédent. Ce qui est regrettable, c’est que ce ne sont pas les trois meilleures Chinoises qui ont tiré. La meilleure est restée sur le banc et elles n’ont pas fait de changement durant le match », a souligné l’entraîneur de l’équipe canadienne, Dominique Teisseire. « C’est très décevant, parce que les filles ont beaucoup travaillé. Elles ont fait ce qu’il fallait faire et y ont mis beaucoup d’efforts, notamment pendant le confinement », a-t-il ajouté.

Grâce à leur performance bonne pour une médaille d’argent, les Sud-Coréennes ont privé les Américaines du top-4 mondial. La place continentale asiatique est revenue à Hong Kong.

De leur côté, Ariane Léonard, Alexanne Verret et Leonora Mackinnon ont d’abord eu le dessus sur les Espagnoles au compte de 45-41, puis se sont inclinées face aux Polonaises, futures médaillées d’or. Elles ont conclu la compétition au 16e échelon.

« Ça fait 2 ans qu’on est dans la qualification olympique et ça s’est joué jusqu’à la toute dernière journée. On y a cru jusqu’au bout ! Ça fait mal, mais on sait qu’on a donné notre 100% et c’était rendu hors de notre contrôle. » – Ariane Léonard

Une place garantie

Il s’agissait d’une première sortie internationale en plus d’un an à l’épée. En mars 2020, les Québécoises se préparaient pour une Coupe du monde à Tachkent, en Ouzbékistan, lorsque la pandémie a repoussé la fin du processus de qualification olympique de plusieurs mois.

Samedi, Alexanne Verret, Ariane Léonard et Malinka Hoppe Montanaro ont participé à la Coupe du monde individuelle, qui relevait tout de même d’une importance particulière dans leur route vers Tokyo.

Verret et Hoppe Montanaro se sont respectivement classées 73e et 74e, tandis que Léonard a fini 109e. À la suite de ces performances, Verret et Léonard occupaient les deuxième et troisième rangs nationaux. Elles étaient donc assurées d’être sélectionnées pour représenter le pays en cas d’une qualification olympique. Malinka Hoppe Montanaro avait également une chance de rejoindre ses coéquipières, alors que la quatrième escrimeuse allait être choisie à la discrétion de l’entraîneur.

L’issue de l’événement par équipes a ensuite fait perdre du lustre à cet élan prometteur.

« J’ai connu une belle compétition individuelle en faisant cinq victoires et une défaite en ronde préliminaire. J’étais contente d’assurer ma place avec l’équipe après la première journée, mais la fin espérée n’a pas suivi », a mentionné avec tristesse Alexanne Verret, qui est également membre des Buckeyes de l’Université Ohio State.

La déception était toute aussi forte pour Ariane Léonard, qui a perdu son premier duel du tableau de 128 contre la Japonaise Shiori Komata. Bien qu’il soit encore tôt et qu’elles prendront du repos à leur retour au pays, Ariane Léonard assure qu’elle et ses coéquipières se retrousseront les manches afin de revenir plus fort en vue des Jeux de 2024.

« On a fini la saison sur une note difficile. Il va falloir travailler fort au cours des prochaines années afin de qualifier notre équipe. Cette fois, sans avoir à dépendre des résultats des autres », a sagement conclu l’athlète de Saint-Lambert.

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