21 Nov - 2024 | par Louis-Michel Lelièvre

Plongeon

Fière de sa résilience, Pamela Ware tire sa révérence des tremplins

Nouvelle

Montréal, 21 novembre 2024 (Sportcom) – Après ce qu’elle considère comme les 24 plus belles années de sa vie où le plongeon aura tout représenté pour elle, la double olympienne Pamela Ware a officiellement annoncé sa retraite jeudi matin.

La Québécoise est heureuse de cette décision réfléchie depuis un bon moment déjà.

« Tout le monde pense que je suis triste parce que c’est un gros chapitre qui se ferme dans ma vie. Oui, ça ferme, mais je suis prête à ça. Ça fait trois ans que je suis prête. Je suis bien avec ma décision et je suis heureuse avec ma carrière, c’était mon temps », a-t-elle confié depuis nouveau domicile de Kennetcook, en Nouvelle-Écosse, où elle demeure avec son conjoint Wyatt Sanford depuis cet été.

La dernière saison de la carrière de Ware ne se sera évidemment pas déroulée exactement comme elle l’aurait souhaité. Elle n’a pas été en mesure de se qualifier pour ses troisièmes Jeux olympiques, ce qui aurait été selon elle une façon extraordinaire de mettre un terme à sa carrière.

Comme une seule place canadienne était disponible au 3 m féminin dans la capitale française, l’athlète de Greenfield Park était consciente qu’elle pourrait rater ce rendez-vous olympique, ce qui a facilité son acceptation lorsque le billet a été remis à Margo Erlam.

« Je sais que c’est vraiment bizarre à dire, mais même avant les essais olympiques de Windsor, je m’étais un peu préparée à cette réalité-là. Je savais que, si jamais je ne me qualifiais pas, j’allais être correcte avec ça parce que je ne voulais pas revenir de mauvaise humeur. Je ne voulais pas rendre la préparation de Wyatt plus difficile non plus. Je pense que c’est pour ça que j’étais correcte avec ça », a-t-elle expliqué, alors que son conjoint, membre de l’équipe canadienne de boxe, a décroché une médaille de bronze à Paris, quelques semaines plus tard.

Une année 2023 nécessaire

La période qui a suivi les Jeux olympiques de Tokyo a représenté tout un défi pour Pamela Ware. À son dernier plongeon des demi-finales, elle avait simplement sauté à l’eau sans effectuer de figure, bousillant du même coup ses chances de passer en finale.

La plongeuse a ensuite eu une longue remise en question quant à sa carrière. Elle a finalement pris la décision de se lancer dans un ultime cycle olympique qui n’a pas été de tout repos.

Ware a repris son erre d’aller à l’Invitation Bolzano, en juillet 2022, où elle a été en mesure de mettre la main sur trois médailles en autant d’épreuves. Puis, un peu moins d’un an plus tard, à la Coupe du monde de Montréal, elle a démontré qu’elle était de retour parmi l’élite mondiale.

« Ça m’a pris au moins un an pour revenir de Tokyo, c’était difficile ! Je n’avais pas confiance et je ne savais pas si j’allais pouvoir remonter tout ça. À Montréal, en 2023, tout est revenu en place. Je me suis amusée et je suis retombée en amour avec le plongeon, c’était le meilleur feeling au monde. Il y avait beaucoup de gens qui sont venus me voir, en sachant que c’était peut-être la dernière fois qu’ils me voyaient plonger en personne », s’est-elle remémorée.

« La Coupe du monde de Montréal a été ma compétition préférée de toute ma carrière. »

– Pamela Ware

C’est d’ailleurs à Montréal qu’on a pu voir les premiers plongeons de la nouvelle équipe composée de Ware et de Mia Vallée. Une expérience enrichissante pour la vétérane Ware qui a pu partager son expérience avec sa jeune coéquipière.

« J’ai adoré plonger avec Mia même si nous avons connu certains moments difficiles. On a vécu de belles choses, dont notre médaille de bronze à Montréal. Je suis contente de l’avoir aidée à gérer un peu son stress, elle semblait plus calme avec moi. On me surnommait “Mama Pam”, tout le monde venait me voir quand il y avait des problèmes, j’aimais ce rôle-là. »

Si elle n’a pas obtenu son billet pour participer aux Jeux olympiques, Pamela Ware a tout de même eu l’occasion de vivre la frénésie des Jeux en accompagnant Wyatt Sanford dans sa conquête d’une médaille chez les 63,5 kg.

« Je ne devais pas aller à Paris à la base, mais quand Wyatt s’est retrouvé dans les combats pour des médailles, je me disais que je n’avais pas le choix et que je ne pouvais pas manquer ça. J’étais presque contente d’être là sans avoir le stress de la compétition. C’était une belle expérience et je suis contente d’avoir vu les deux côtés de l’événement », a raconté Ware, ajoutant qu’elle n’a pas pu assister aux compétitions de plongeon, déjà présentées à guichets fermés.

Sa carrière a été marquée par deux participations aux Jeux olympiques, quatre médailles à des Championnats du monde, six aux Jeux panaméricains, une aux Jeux du Commonwealth et plusieurs autres à des compétitions internationales. Au-delà des résultats, Pamela Ware souhaite par-dessus tout qu’on se rappelle de la résilience dont elle a fait preuve durant sa carrière.

« En 2023, ç’a été la meilleure année de ma carrière, ce qui est quand même particulier à 30 ans. J’ai été de mon plus bas à mon plus haut dans la même année, c’est quelque chose. Je pense que ça prend quelqu’un de très résilient et je crois que c’est assez spécial », a-t-elle conclu.

Pamela Ware assure qu’on ne la reverra pas de sitôt sur un tremplin, mais sa passion pour le sport est encore bien présente et elle se fera un plaisir d’assister aux futures Coupes du monde de plongeon qui se tiendront en sol canadien. D’ici là, « Mama Pam » sera sur les bancs d’école puisqu’elle s’est lancée dans un monde complètement différent, celui de la pâtisserie.

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