12 Nov - 2016 | par Audrey Clement-Robert

Escrime en fauteuil roulant – Coupe du monde

Pierre Mainville veille sur la relève québécoise

Montréal, 12 novembre 2016 (Sportcom) – À sa première Coupe du monde d’escrime en fauteuil roulant depuis les Jeux paralympiques de Rio, Pierre Mainville s’est dit satisfait de son retour au combat samedi. La compétition présentée à Pise, en Italie, était aussi une première sur le circuit international pour Camille Chai et Matthieu Hébert dans leur épreuve respective.

En action à l’épée dans le groupe B, Mainville a commencé sa journée avec une fiche de trois victoires et trois défaites. Dans le tableau des 16, le Canadien a fait face à l’élimination en s’inclinant 15-8 contre le Biélorusse Aliksei Sinkevich. L’épéiste de la province a donc terminé au 10e rang.

« Pour les poules, je n’ai pas été chanceux. Dans mes deux combats où j’ai perdu 5-3, je n’ai pas été capable de finir mes assauts, a commenté l’athlète de Saint-Colomban. Le Biélorusse je le connais bien. J’ai toujours eu de la difficulté contre lui. Je me suis amusé pendant le combat à essayer des trucs, mais je n’arrive pas à trouver la solution pour gagner. Je suis super content de ma journée même si j’ai perdu. »

Comme les escrimeurs sont en début de saison, les attentes ne sont pas très hautes encore pour Mainville. Le Québécois et sa famille passeront les 10 prochains mois en Espagne puisqu’il s’entraîne avec l’équipe de ce pays. Il a d’ailleurs adopté une vision un peu différente cette saison.

« Je ne pense pas changer mon style étant donné que je suis dans mes dernières compétitions. Je vais plus essayer de m’amuser et de prendre ça compétition par compétition. J’étais rendu avec beaucoup de frustration, surtout dans la dernière année. Je veux retrouver ce que j’ai perdu. J’essaie surtout de suivre Matthieu et Camille et de tranquillement laisser ma place », a ajouté Mainville, 43 ans.

Matthieu Hébert apprivoise le sabre

Matthieu Hébert, de Beauharnois, a pris part à l’épreuve du sabre dans le groupe A. Il s’agissait de sa première compétition en carrière sur le circuit international avec cette arme. Anciennement épéiste et fleurettiste, il a troqué le fleuret il y a deux mois pour cette épreuve afin que lui et Camille Chai aient des armes en commun.

Est-ce que l’adaptation a été difficile? « Le fleuret et le sabre sont deux armes avec une convention que tu ne peux pas toucher l’autre n’importe quand. J’ai déjà ce concept dans ma tête. La transition a été assez facile, a analysé Hébert qui s’entraîne à l’Institut national du sport du Québec. C’est bon de venir en compétition internationale pour voir le temps de réaction des autres et comment ils tirent pour pouvoir ajuster mes entraînements. »

Le sabreur a terminé sa ronde des poules avec une fiche d’une victoire et quatre défaites. Dans le tableau des 16, le Russe Viktor Dronov a vaincu le Québécois par la marque de 15-9. Hébert, 48 ans, a fini 12e.

« Je suis super content. Ça s’est bien déroulé. J’ai perdu contre le médaillé de bronze dans le tableau éliminatoire. Je n’avais pas vraiment d’attente pour une première fois, a indiqué le Canadien. C’est la première Coupe du monde après Rio, donc la compétition est plus détendue et il y a une bonne ambiance. Les enjeux sont moins élevés qu’il y a six mois. Je trouve ça super cool d’être à Pise. »

Nouvelle et déjà dans la cour des grands

Camille Chai était en action vendredi en épée dans le groupe A. Après avoir commencé l’escrime il y a seulement six mois, la Montréalaise joue déjà dans les grandes ligues. L’athlète aux origines française et cambodgienne a déjà été approchée par un maître d’armes au sabre lorsqu’elle était plus jeune. Toutefois, ce n’est que récemment qu’elle a décidé de s’y consacrer.

« Un ami m’a approché pour que je trouve un sport et que je tente d’aller aux Jeux paralympiques. En voyant l’escrime, je me suis dit que j’avais peut-être des chances de poursuivre ce rêve. Tout s’est fait très vite et les portes se sont ouvertes à moi. J’aime bien le sport de combat individuel, c’est un défi personnel. »

Dans la ronde des poules, elle a perdu ses quatre matchs avant de se faire montrer la porte de sortie au premier tour du tableau éliminatoire. La Russe Alen Evdokimova a gagné 15-9 et Chai a terminé au 14e rang.

« J’ai failli gagner deux matchs. Je suis fière de moi et du travail que j’ai fait dans les deux combats où j’ai perdu 5-4. C’est une petite victoire pour moi d’avoir réussi neuf touches contre Evdokimova. J’ai adoré ça. J’essaie tout simplement d’en profiter le plus possible. Je suis très chanceuse d’être là. C’est énorme d’être en Italie. »

La Coupe du monde en Italie représente bien plus qu’une compétition pour Camille Chai, 26 ans, qui a avoué que même si elle était là pour combattre, elle y était aussi pour vivre une expérience riche en émotions. « J’adore l’ambiance. J’oublie que je suis moi-même handicapée. De voir les autres escrimeurs avec leur différent handicap, ça m’a vraiment touchée. »

Dimanche, Mainville se battra au sabre, Hébert à l’épée et Chai au sabre.

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