Valérie Maltais et les vertus du processus
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Montréal, 19 mars 2020 (Sportcom) – Contrôler ce que l’on peut contrôler. C’est ce que mettent souvent en pratique les athlètes de haut niveau afin de réduire le stress et de maximiser leur performance sportive au moment opportun.
C’est dans ce même état d’esprit que la nageuse artistique Jacqueline Simoneau aborde les prochaines semaines sans savoir quand, ou si, elle sera dans la piscine olympique de Tokyo. Elle est déjà qualifiée pour ce grand rendez-vous, sauf que la présentation des Jeux dates prévues est assombrie par la pandémie mondiale de la COVID-19.
« C’est certain qu’il y a beaucoup d’incertitude, pas juste avec nous (les athlètes), mais aussi avec tout le monde entier. Nous devons mettre l’emphase sur ce que l’on contrôle. On ne sait pas quand nous retournerons à l’INS (Institut national du sport du Québec, le site d’entraînement) et les Séries mondiales sont annulées. Ce que l’on contrôle en ce moment, c’est notre préparation et notre mental. C’est ce qui fera la différence lorsque nous retournerons à l’entraînement. Je dois juste mettre l’emphase sur ce que je peux faire aujourd’hui pour me rendre un peu plus proche de mes objectifs. »
Le choc suivi de la compréhension
L’athlète de 23 ans et ses coéquipières sont revenues d’Hawaii à la fin février où elles ont passé un mois et demi en camp préparatoire olympique.
Depuis ce temps, comme partout sur la planète, tout s’est bousculé à la suite des mesures prises pour aplanir la courbe de la progression du virus. L’entraînement des nageuses se poursuit, mais pas en piscine, car les installations de l’INS Québec ont fermé leurs portes lundi dernier.
« J’étais un petit peu choquée, un peu comme tout le monde, car j’avais les Jeux olympiques en tête comme tous les athlètes qui s’entraînent », explique celle qui est membre de l’équipe nationale depuis 2012.
« Par contre, je crois que c’est la bonne décision. La santé des athlètes, c’est ce qui est le plus important avant les Jeux olympiques. Si on n’est pas en santé, c’est certain qu’on ne peut pas compétitionner aux Jeux olympiques. Ils ont pris la bonne décision en gardant (l’intérêt) des athlètes en tête. »
Simoneau et ses coéquipières doivent relever le défi de s’entraîner individuellement dans un sport d’équipe, comme c’est le cas pour les joueuses de l’équipe canadienne de rugby à sept.
« C’est sûr que notre approche olympique est complètement changée. Nous restons en contact avec les entraîneurs et l’équipe scientifique. Nous suivons un plan d’entraînement et avons des appels chaque jour où nous parlons de nos stratégies. Nous restons en bonne santé mentale, positives et optimistes que les Jeux vont avoir lieu. On se dit qu’il est mieux que tout le monde soit en santé avant de retourner à l’entraînement », mentionne-t-elle en prenant soin d’ajouter que ses coéquipières se portent bien.
Afin de conserver leur motivation, les coéquipières gardent contact par les médias sociaux afin de faire des entraînements en groupes virtuels.
« Le matin, c’est une session de cardio qui est suivie d’une session de musculation, de flexibilité ou de ballet. On peut faire des conférences vidéo, mais en fin de compte, pour nous améliorer, nous avons besoin de nager une à côté de l’autre et de corriger les erreurs de précision. On fait du mieux qu’on peut. »
Jacqueline Simoneau siège au conseil des athlètes de sa fédération nationale et elle assure que les craintes et questions des athlètes.
« Nous partageons nos idées à la fédération qui prend compte de notre opinion. Nous avons aussi une conseillère aux athlètes à l’INS Québec qui nous écoute et qui peut partager nos craintes avec le Comité olympique canadien. »
Du côté de la concurrence
Sur les médias sociaux, la nageuse jette un œil pour voir ce qui se passe chez ses compétitrices internationales. Si les Russes poursuivent leur entraînement en piscine, les Espagnoles et les Italiennes, qui n’ont pas encore leur billet pour Tokyo, sont en quarantaine.
« J’ai de la sympathie pour elles, car elles ne sont pas qualifiées, alors ça doit être encore plus stressant », précise l’athlète, en ajoutant que la dernière compétition de qualification olympique qui devait avoir lieu en avril a été reportée en juin.
Les Canadiennes ont donc le souci de la qualification olympique en moins.
L’Olympienne des Jeux de Rio a récemment obtenu son DEC en sciences de la santé et avant même sa période de confinement, elle s’était inscrite à un cours de neuroscience en ligne. Elle compte donc poursuivre sa formation entre deux séances d’entraînement.
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