14 Jan - 2020 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse courte piste

Quatre continents: il y a place à l’amélioration

Nouvelle

Montréal, 14 janvier 2020 (Sportcom) – « Pour une première, ç’a été très bon. On se donne la note de passage, mais on aurait espéré un peu plus », a confié le directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec, Robert Dubreuil, à propos des Championnats des quatre continents, qui ont eu lieu cette fin de semaine à Montréal.

« Deux compétitions d’envergure en deux mois, c’était peut-être trop ambitieux. » Au début du mois de novembre, Montréal a accueilli la deuxième Coupe du monde du calendrier, un événement qui a attiré environ le double de spectateurs que les Championnats des quatre continents, aux dires de Robert Dubreuil. Selon lui, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette plus faible popularité, à commencer par le manque de collaboration de Dame Nature.

« C’était un événement nouveau où on avait un peu plus à expliquer qu’une Coupe du monde ou des mondiaux. La blessure d’une tête d’affiche comme Kim Boutin a certainement eu une influence aussi, mais ça fait partie du sport. On doit vivre avec ça et trouver un moyen d’attirer des gens. »

Quelques jours avant les premiers départs, l’horaire a été modifié et la journée de vendredi a été retirée dû au désistement de certaines délégations, dont le Kazakhstan et l’Australie. « On avait une crainte concernant l’engagement des différents pays, mais en général, ils ont bien répondu et le noyau était présent », a analysé Robert Dubreuil, en référence au Canada, aux États-Unis, au Japon, à la Chine et à la Corée du Sud. La Colombie, les Philippines et Singapour étaient aussi représentés.

Malgré tout, les amateurs qui ont bravé la pluie et le verglas pour se rendre à l’aréna Maurice-Richard ont eu droit à un bon spectacle et à des courses enlevantes. Les patineurs sud-coréens ont dominé l’événement en raflant les dix médailles d’or et en mettant la main sur les premiers titres de champion des quatre continents, gracieuseté de Choi Min Jeong et Hwang Dae Heon.

« C’est sûr qu’on aurait aimé un duel entre Choi Min Jeong et Kim Boutin, mais ce n’est que partie remise pour les mondiaux. »

Une question d’équité

Depuis 1997, les patineurs provenant du vieux continent s’affrontent à l’occasion des Championnats européens, pendant que les autres compétiteurs poursuivent leur entraînement. Ces nouveaux Championnats des quatre continents viennent équilibrer la donne, une situation qu’attendait depuis longtemps Charles Hamelin, qui en est à sa 17e saison au sein de l’équipe nationale senior.

Après deux mois d’absence, ce dernier a profité de cette fin de semaine pour effectuer son retour et se remettre dans le bain en vue des Coupes du monde d’Europe. Un des nombreux points positifs soulevés par Hamelin avec la naissance de cet événement.

« J’adore le fait qu’on aille maintenant une équivalence aux Championnats européens. Peu importe l’entraînement, un patineur de vitesse devient bon en coursant », a souligné l’athlète de 35 ans.

L’aspect financier n’est pas à négliger non plus, puisque les Championnats du monde, européens et maintenant, ceux des quatre continents, sont les compétitions où les athlètes peuvent aller chercher le plus d’argent. « D’une certaine façon, c’était un peu injuste de savoir que les Européens pouvaient recevoir des bourses sans même avoir à nous affronter. »

De nombreux avantages

Il reste que les compétiteurs n’étaient pas à leur plein potentiel, eux qui se trouvent présentement en pleine phase intensive de leur programme d’entraînement. Si certains athlètes peuvent voir l’ajout des Championnats des quatre continents comme un obstacle en vue des mondiaux, Hamelin a aimé relever le défi.

« Ce n’était pas une situation optimale, mais on a su faire de bons résultats dans les circonstances. Tu sais que tu n’es pas à 100% de tes capacités, mais tu réussis à t’en sortir et c’est là que tu gagnes en confiance. »

Tous ces avantages font en sorte que le quintuple médaillé olympique trouve que la compétition a bel et bien sa place au calendrier. Après tout, cette journée s’est avérée moins exigeante qu’une journée d’entraînement, alors pourquoi ne pas en profiter? « On patine deux fois par jour habituellement et on a seulement 30 minutes de repos au total à l’entraînement. Cette fin de semaine, on avait environ 20 minutes entre chaque course pour récupérer. C’était le fun, ça roulait bien et je ne me suis pas senti brûlé. »

Reste à voir comment les Championnats des quatre continents se développeront au fil du temps, et ce, dès 2021. « Ça va permettre de développer le sport et c’est une nouvelle opportunité de présenter une compétition majeure. Ils ne sont pas encore pleinement établis et il faudra s’adapter pour les faire progresser », a dit Robert Dubreuil.

Le directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec affirme qu’un engouement se créera autour du titre de champion des quatre continents et que des ajustements pourront être apportés au cours des prochaines années pour assurer la pérennité de l’organisation, à l’image du patinage artistique.

Les patineurs de vitesse courte piste se prépareront maintenant pour les deux dernières Coupes du monde, qui auront lieu à Dresde, en Allemagne, puis à Dordrecht, aux Pays-Bas.

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