2 Nov - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse sur courte piste – Circuit mondial

Quatre fois médaillée en une journée, l’équipe canadienne impose son rythme à Montréal

Nouvelle

Photo: Patinage de vitesse Canada / Antoine Saito

Montréal, 2 novembre 2024 (Sportcom) – Des quatre médailles d’or distribuées samedi à l’Aréna Maurice-Richard, trois sont revenues à des patineurs de vitesse courte piste de l’équipe canadienne. William Dandjinou et Steven Dubois en ont chacun remporté une, tandis que le relais féminin est sorti victorieux d’une finale spectaculaire, de quoi faire plaisir au public montréalais.

Dandjinou n’a pas tardé à retrouver le podium de l’Aréna Maurice-Richard, sur lequel il est monté deux fois plutôt qu’une, samedi. Il a été médaillé d’or au 1500 m, puis il a été devancé par Steven Dubois en finale du 500 m afin d’offrir un doublé à l’unifolié.

William Dandjinou avait fini tout juste devant son coéquipier à cette deuxième épreuve, sept jours plus tôt. Cette fois, les places ont simplement été interchangées sur le podium.

« C’est la médaille d’argent la plus dorée que je n’ai jamais eue. Vraiment, elle a la saveur d’or », a-t-il déclaré aux journalistes, lui qui possède désormais une importante avance dans la course au globe de cristal.

« Je m’entraîne avec Steven chaque jour, je sais que pour lui, avec un bonnet 1, la course était gagnée d’avance. En étant deuxième, je m’assure que personne ne peut me passer, je garde la position et on fait le doublé. C’est vraiment juste ça. »

Le médaillé d’argent avait vu juste. Steven Dubois a pris la tête de cette finale dès le départ et il s’est donné une confortable avance sur ses adversaires. Dandjinou a tout fait pour fermer la porte et protéger sa deuxième place.

Rapidement, les deux Québécois ont célébré ensemble après avoir franchi la ligne d’arrivée. Derrière, l’Italien Pietro Sighel arrivait à vive allure et est passé bien près de faucher le vainqueur.

« Il est passé vraiment proche, j’ai eu peur ! », a raconté Steven Dubois. « J’ai regardé en arrière et j’ai vu l’Italien s’en venir, j’ai dit à Will ‘’lâche-moi, s’il te plaît, il s’en vient sur nous autres ! On va célébrer plus tard”. »

« J’ai décidé que j’allais commencer avec un gros départ, a-t-il expliqué quant à sa stratégie de course. J’ai ralenti un peu et ç’a ouvert la porte à Will. On était 1 et 2 et on était en business ! Rendu là, c’était juste de bien courser et ne pas faire d’erreurs, parce que Will est très bon pour en profiter et faire des dépassements. J’ai bien planifié et bien exécuté (le plan). »

Jordan Pierre-Gilles a atteint la finale de B de cette distance, où il a été pénalisé pour un dépassement illégal en toute fin de course.

Succès canadien d’entrée de jeu

La victoire convaincante de William Dandjinou au 1500 m a mis la table pour les succès des locaux qui ont suivi. Le champion canadien en titre a résisté aux attaques de Sighel afin de l’emporter et d’y aller de ses fameux battements d’ailes, sa célébration signature. Quelques partisans l’ont rapidement imité dans les gradins pour lui rendre hommage.

« Avec 4 ou 5 tours à faire, il y avait l’Italien devant et je voyais dans son tracé qu’il n’était pas très défensif. Je ne pense pas qu’il voulait tirer pour les 5 derniers tours », a précisé Dandjinou à propos de cette première finale de la journée.

« J’en ai profité pour me mettre devant et en créant un petit gap, je lui ai mis de la pression. J’ai vu l’opportunité du fait qu’il allait vouloir protéger sa deuxième place. Je pense que ç’a fonctionné, parce que le Néerlandais (Jens van’t Wout), mon compétiteur principal, a essayé une manœuvre qui a mené à sa disqualification. J’ai fait une bonne lecture de course et ce n’était définitivement pas conservateur. C’était à fond Léon à la fin ! »

Félix Roussel a quant à lui fini troisième de la finale B du 1500 m pour conclure en 10e place. Médaillé de bronze de cette épreuve la semaine dernière, Steven Dubois a été stoppé en demi-finale et pointe au 19e rang.

Le patineur originaire de La Chenaie a été accroché à la mi-course, mais les officiels ont jugé que l’impact n’était pas assez significatif pour réviser la séquence.

« C’est ce que j’ai entendu dire, que les officiels ne trouvaient pas ça assez substantiel. Je suis passé de deuxième à huitième, je trouvais ça assez substantiel ! Ce sont des choses qui arrivent. On m’a tiré vers l’arrière et j’ai perdu une seconde de vitesse. […] Je m’attendais vraiment à une révision et ce n’est pas arrivé, mais ce n’est pas la fin du monde. Ça m’a donné des jambes pour le 500 m, alors c’est correct ! »

Photo: Patinage de vitesse Canada / Antoine Saito

Deux dépassements en or

La dernière médaille canadienne est allée au relais féminin composé de Danaé Blais, Kim Boutin, Florence Brunelle et Rikki Doak.

Le quatuor s’est donné une bonne frousse en demi-finale quand Doak a chuté dans un virage. Une pénalité octroyée aux Polonaises a cependant ouvert la porte aux Canadiennes afin d’accéder à la finale A.

« Quand on a vu que c’était révisé, on savait qu’on avait une petite chance, alors c’était excitant et on était contentes, mais on se concentre toujours sur nous et sur ce qu’on a à faire », a partagé Danaé Blais en zone mixte.

Les quatre formations se sont disputé la tête durant cette finale très serrée. La plus belle manœuvre de cette course a été l’œuvre de Florence Brunelle avec cinq tours à faire. Elle a réussi un dépassement intérieur sur une adversaire italienne, puis elle en a aussitôt ajouté en devançant une patineuse sud-coréenne par l’extérieur pour prendre les devants. La vétérane Kim Boutin a complété le travail comme dernière relayeuse.

Les Italiennes et les Chinoises ont respectivement obtenu l’argent et le bronze, tandis que les Sud-Coréennes ont été pénalisées.

« C’est vraiment un truc d’équipe, un beau relais ! Après la pénalité qui nous a permis d’avancer en finale A, on était toutes contentes d’avoir droit à cette opportunité, parce qu’on sait qu’on mérite cette place, a mentionné Florence Brunelle. On est rentrées dans ce relais-là et on n’avait peur de rien. On a été très intelligentes et c’est ce qui fait en sorte qu’on finit avec l’or aujourd’hui. »

« On savait qu’on partait quatrièmes et avec le gros départ de Florence, ça nous mettait en bonne position, a ajouté Kim Boutin. Tout le monde a saisi chaque opportunité et ça nous a menées à une belle course ! »

Un peu plus tôt, Danaé Blais et Florence Brunelle ont pris part à la finale B du 1000 m, terminant deuxième et troisième de la course. Des résultats qui leur laissent les 7e et 8e places au classement.

Les athlètes canadiens, qui trônent au sommet du classement par équipe avec 2152 points, ont pu célébrer à la maison une fois de plus, puisqu’ils accueillent leurs rivaux pour une deuxième semaine de suite à l’Aréna Maurice-Richard. Les visiteurs ont repoussé leur départ d’une semaine après que la deuxième étape de la saison ait été déplacée à la dernière minute, faute de coussins réglementaires autour de la glace de Salt Lake City.

La compétition reprendra donc dimanche au coin de la rue Viau et de l’avenue Pierre-de-Coubertin.​​​​​​​

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