18 Oct - 2019 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse courte piste

Quel retour Charles Hamelin nous réserve-t-il?

Nouvelle

Montréal, 18 octobre 2019 (Sportcom) – C’est sans surprise que Charles Hamelin a profité d’une exemption de la fédération nationale de patinage de vitesse courte piste pour mener la jeune délégation canadienne en Coupe du monde cette année. Blessé depuis quelques mois, le retour tardif du quintuple médaillé olympique se fait attendre, à savoir quel sera le prochain chapitre de cette illustre carrière.

Charles Hamelin a rejoint l’équipe nationale senior en 2003, lorsque Danaé Blais et William Dandjinou, tous deux membres de la formation actuelle, n’étaient âgés que de quatre et deux ans. C’était tout de même la première fois de sa carrière que le vétéran ratait le début de la saison aux Championnats canadiens en septembre.

Hamelin a été ennuyé par deux blessures consécutives cet été et c’est pour cette raison qu’il brillait par son absence à l’aréna Maurice-Richard. La « Locomotive de Sainte-Julie » a d’abord eu droit à une injection de cortisone pour une bursite à un genou, ce qui l’a tenu à l’écart de la patinoire pour quatre semaines. Tout juste avant de revenir à l’entraînement, le Québécois s’est fait une entorse interne et externe à une cheville en sortant des sacs d’épicerie de sa voiture. Quatre tendons ont été touchés et le principal concerné est retourné en réadaptation.

« Je vais me concentrer sur mon retour plutôt que sur ce que je vais manquer à l'entraînement. Les énergies que je mets pour revenir de ma blessure me serviront à m’améliorer et à devenir un meilleur athlète sur la glace », avait-t-il précisé.

Malgré deux blessures, le départ à la retraite de deux coéquipiers et amis en Samuel Girard et Charle Cournoyer, sans oublier un changement d’entraîneur de l’équipe nationale masculine, les plans du patineur de 35 ans restent inchangés. Du moins, il vise toujours les Jeux olympiques de Pékin en 2022. Il confie toutefois que ses objectifs ont été modifiés pour cet hiver et qu’il réévaluera la situation au fur et à mesure pour voir s’il accrochera ses patins d’ici là.

« Mon objectif est encore de participer aux Jeux olympiques de 2022. Les blessures représentent seulement d’autres obstacles auxquels je dois faire face pour m’y rendre »

Plusieurs scénarios possibles

Peu d’athlètes de haut niveau ont évité des blessures graves en 17 ans de carrière comme l’a fait Charles Hamelin. Les retours à la compétition peuvent être à l’origine d’histoires inspirantes ou de conséquences regrettables, comme l’ont prouvé Cédrik Blais et Camille De Serres-Rainville dans les dernières semaines. Les deux patineurs sont passés sous le bistouri après leur toute première saison en Coupe du monde, mais n’ont pas connu des résultats similaires en lever de rideau.

Blais a décroché une médaille d’argent et deux de bronze aux derniers Championnats canadiens pour se classer au quatrième rang du classement général. Blessé à l’aine, il est allé sur la table d’opération pour subir une cure de hernie inguinale au printemps. « Ils ont réparé le trou qui s’était formé et ça m’a pris un bon mois avant de pouvoir marcher à nouveau et être confortable, puis deux autres avant de ne plus sentir de douleur, a expliqué l’athlète de Châteauguay. Dès que je suis revenu, j’ai été en mesure de reprendre mon niveau assez vite. »

Après avoir mis la main sur deux médailles de bronze en Coupe du monde en 2018-2019, Cédrik Blais a pour objectif d’en ramener autant, sinon plus, à la maison cet hiver, en plus de participer aux premiers Championnats du monde de sa carrière.

Embûches onéreuses

Le retour a été plus difficile pour Camille De Serres-Rainville, qui ne représentera pas le pays dans le circuit des Coupes du monde cette année après s’être classée dixième au classement général des Championnats canadiens.

Ses déboires ont débuté en février dernier, à la Coupe du monde de Dresde, en Allemagne, lorsqu’elle s’est fait une entorse à la cheville droite. La décision de poursuivre la compétition jusqu’en mai a eu des conséquences importantes pour l’athlète : elle a développé une tendinopathie au tibia. Au printemps, la douleur est devenue insupportable et une opération a eu lieu pour enlever un bout d’os qui contribuait à ce mal. La Montréalaise avait aussi reçu une injection de cortisone pour assurer la guérison complète de sa cheville.

« Je n’ai pas eu un été d’entraînement optimal étant donné que j’ai recommencé à patiner avec les filles en août seulement. Cela a paru aux Championnats canadiens et j’ai fait des erreurs coûteuses qui m’ont reléguée au classement général », a-t-elle admis. La médaillée de bronze au relais des derniers mondiaux estime que la réadaptation a été le défi le plus difficile auquel elle a dû faire face au cours de sa jeune carrière. « Ç’a été un long processus éprouvant, mais j’en sors tout de même gagnante. J’ai grandi en tant que personne et en tant qu’athlète. »

De quelle façon Charles Hamelin va-t-il se relever de ses premières blessures et quels impacts cette réadaptation aura-t-elle sur sa prolifique carrière? Chose certaine, la planète du courte piste aura les yeux rivés sur le champion du monde de 2018 au cours des prochains mois, qui patinera aux côtés des Québécois Cédrik Blais, Pascal Dion, Maxime Laoun, William Dandjinou et Steven Dubois. La première Coupe du monde sera présentée à Salt Lake City le 1er novembre et sera suivie de la Coupe du monde de Montréal, qui aura lieu du 8 au 10 novembre.

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