3 Oct - 2025 | par Louis-Michel Lelièvre

Haltérophilie – Championnats du monde

Rébéka Groulx, 10e à ses premiers mondiaux seniors

Nouvelle

Weightlifting Canada, Joel Kingston

Montréal, 3 octobre 2025 (Sportcom) – Rébéka Groulx a pulvérisé tous ses records personnels et s’est classée 10e des moins de 48 kg aux Championnats du monde d’haltérophilie, à Førde, en Norvège. Un résultat bien au-delà de ses attentes initiales, un an après une opération à la cheville droite et quelques mois après le décès de son père.

Au lendemain de sa performance, la Québécoise a judicieusement souligné que les mondiaux représentaient « quand même un bon moment » pour briller de la sorte. D’autant plus qu’elle participait seulement à la deuxième compétition internationale de sa carrière.

En action dans le groupe C, Groulx a soulevé 74 kg dès sa première tentative à l’arraché, soit 1 kg de plus que sa précédente marque, avant d’en ajouter lors de son deuxième passage sur la plateforme, réussissant cette fois une charge de 77 kg. Elle a raté son troisième essai à 80 kg, terminant tout de même au premier rang de son groupe.

L’athlète de 19 ans a poursuivi sa lancée à l’épaulé-jeté. Elle a réussi ses trois levés à 90, 95 et 98 kg pour prendre encore une fois le premier rang et établir une nouvelle marque personnelle de 175 kg au total.

« Je pense que c’était quand même un bon moment pour sortir une bonne performance comme celle-là ! J’avais fait 73 kg à l’arraché et 90 à l’épaulé-jeté aux Championnats canadiens juniors, ce qui était déjà une bonne progression par rapport à mes précédents records. Et là, je bats mon record de 12 kg au général, c’est quand même gros », a lancé Rébéka Groulx à Sportcom.

« On a suivi notre plan de match à la lettre, mais j’aurais aimé réussir mon 80 kg à l’arraché. À l’épaulé-jeté, je n’avais pas réussi 98 kg à l’entraînement et ç’a finalement vraiment bien sorti pendant la compétition ! Tout le monde dans l’équipe trouvait qu’on partait fort, mais j’étais vraiment sûre de réussir », a-t-elle ajouté.

Groulx est demeurée en tête du classement provisoire après le groupe B et s’est finalement installée en 10e place en fin de compétition. Elle est la plus jeune athlète du top-12 de la catégorie.

« Je me concentrais seulement sur moi-même, mon objectif était de réussir mes barres et j’oubliais tout le reste. Je m’attendais à finir quelque part entre le 15e et le 25e rang, je ne pensais vraiment pas faire un top-10. »

Rébéka Groulx

La Nord-Coréenne Ri Song Gum, championne du monde des moins de 49 kg l’an dernier, a remporté la médaille d’or à nouveau grâce à des records du monde à l’épaulé-jeté (122 kg) et au cumulatif (213 kg). Elle a été accompagnée sur le podium par l’Indienne Chanu Saikhom Mirabai (199 kg) et par la Thaïlandaise Thanyathon Sukcharoen (198 kg).

Une préparation intense et émotive

Rébéka Groulx était émotive avant ses premiers mondiaux seniors, auxquels elle comptait participer aux côtés de son père et entraîneur, Sébastien Groulx. Celui qui a participé aux Jeux olympiques de Sydney en 2000 est décédé dans un accident d’hélicoptère en juin dernier.

« Mon père et moi, on voulait aller aux Championnats du monde ensemble. Il s’était relancé dans l’haltérophilie à cause de moi. C’était un objectif de faire des compétitions internationales ensemble. Je suis certaine qu’il aurait été fier de moi. Il aurait voulu que je m’amuse et que je fasse de mon mieux, c’est ce que j’ai fait et je pense que ça m’a aidée de penser comme ça pendant la compétition », a confié la jeune haltérophile.

Photo : Weightlifting Canada, Joel Kingston

Elle a concentré tous ses efforts dans sa préparation pour les Championnats du monde, malgré des circonstances difficiles. L’entraînement est devenu une source de motivation. Elle a aussi profité du soutien de l’entraîneur Guy Hamilton durant cette étape éprouvante, lui qui a travaillé d’arrache-pied pour offrir des conditions optimales à son athlète.

« Ma dernière compétition avant les mondiaux, c’était aux Championnats canadiens juniors en juin. J’ai eu l’été au complet pour me préparer. Je n’ai pas pris de vacances et j’étais toujours au gym. Je voulais augmenter ma force générale et technique, ç’a paru sur le plateau. »

« Grâce à un changement de salle de gym cet été, j’ai pu m’entraîner sept fois par semaine et faire des entraînements doubles, ce qu’on ne pouvait pas faire avec notre ancien local qui avait des disponibilités plus limitées. Ça m’a permis d’en faire un peu plus. C’était l’idée de mon père de changer d’endroit et Guy a rendu le tout possible après son départ »

Ancienne gymnaste, Rébéka Groulx a traîné certaines blessures de son ancien sport dans sa transition vers l’haltérophilie. Elle a notamment dû subir une opération à la cheville droite en octobre 2024, ce qui l’a tenue à l’écart de la compétition pendant plusieurs mois.

« Les blessures à ma cheville m’ont un peu forcée à changer de sport et après un an en haltérophilie, j’avais une bonne progression, mais encore beaucoup de douleurs qui me limitaient. J’ai subi l’opération, ce qui me permet d’avoir plus de mobilité, ç’a pris du temps avant de revenir à 100%. Je vais toujours devoir gérer ma cheville, mais ça va beaucoup mieux. Un an après l’opération, j’ai été capable de livrer une performance qui démontre ma force et mon travail des derniers mois », a-t-elle conclu.

Groulx profitera de quelques jours de congé en Norvège avant son retour au Québec. Elle était d’ailleurs dans les estrades vendredi matin pour encourager sa compatriote Rose Harvey qui a terminé au troisième rang du groupe C chez les moins de 58 kg avec un total de 188 kg (83 kg à l’arraché et 105 kg à l’épaulé-jeté).

Maude Charron et Anne-Sophie Taschereau seront les prochaines Québécoises en action à Førde, dimanche, chez les moins de 63 kg.

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