2 Juin - 2021 | par Luc Turgeon

Natation artistique

Rosalie Boissonneault, l’étoile montante

Nouvelle

Photo: Arianne Bergeron

Montréal, 2 juin 2021 (Sportcom) – Rosalie Boissonneault s’entraîne avec l’équipe nationale senior de natation artistique depuis août 2020. C’est donc dire qu’elle n’aurait jamais pu participer aux Jeux olympiques de Tokyo, n’eut été le report d’une année. La Québécoise a saisi cette occasion en or qui s’est présentée et sera de la formation canadienne qui se rendra au Japon cet été.

Boissonneault sera accompagnée de quatre autres Québécoises au pays du soleil levant, soit Andrée-Anne Côté, Camille Fiola-Dion, Audrey Joly et Jacqueline Simoneau. Les Albertaines Claudia Holzner et Halle Pratt ainsi que l’Ontarienne Emily Armstrong porteront également les couleurs de l’unifolié, tandis que la Saskatchewanaise Kenzie Priddell a été nommée à titre de remplaçante.

Elles tenteront de remporter une première médaille canadienne au concours par équipes depuis 2000.

« C’est une très bonne nouvelle. C’est sûr qu’en août 2020, je n’aurais pas pensé aller aux Olympiques de Tokyo », a admis Rosalie Boissonneault, seule membre de la formation à ne pas avoir participé aux Jeux panaméricains de Lima en 2019.

« C’est mon rêve depuis que je suis toute petite d’aller aux Jeux olympiques, c’est fou que ça se réalise ‘‘déjà’’. À mon arrivée, j’ai eu un boost de motivation. Je travaillais fort avant, mais là je voulais en donner encore plus parce que je voyais que c’était possible de me rendre à Tokyo », a partagé la Drummondvilloise, qui fêtera son 18e anniversaire ce vendredi.

« J’ai réussi à améliorer ma hauteur et j’ai beaucoup travaillé ma synchronisation et mes angles pour qu’ils soient identiques à ceux de l’équipe. Plus le temps avançait, plus j’étais capable de m’intégrer. »

Sa présence au sein de l’équipe olympique n’a rien pour étonner ses coéquipières, qui ont pu constater toute sa progression au cours de la dernière année.

Surprenante. C’est le mot qui vient à l’esprit d’Andrée-Anne Côté lorsqu’on lui demande de décrire sa jeune coéquipière.

« Rosalie est vraiment solide et réussit toujours à s’adapter, comme le reste de l’équipe. Elle est toujours là pour l’équipe et travaille super super fort. Elle me surprend, parce qu’elle est tellement forte mentalement et très bonne dans l’eau », a souligné l’athlète originaire de Saint-Georges.

« Toujours contente d’être là, elle rit dans des moments plus difficiles et reste positive, a poursuivi Audrey Joly. Tous les défis que tu peux lui donner, elle va les relever et ne va jamais dire non. Elle va le faire, et bien le faire. »

Les deuxièmes JO de Simoneau

L’annonce officielle de la nomination de l’équipe a enlevé un poids sur les épaules des nageuses après une année difficile. Une année marquée évidemment par une pandémie, mais aussi par des allégations d’abus et de harcèlement, menant à la fermeture du centre d’entraînement, à l’automne 2020.

« Ç’a été un immense soulagement. Juste de recevoir notre veste olympique, ça rend les choses plus réelles. On voit la lumière au bout du tunnel », a mentionné Jacqueline Simoneau, seule Canadienne du groupe à avoir vécu l’expérience olympique après avoir participé à l’épreuve en duo aux Jeux de Rio en 2016, aux côtés de Karine Thomas.

Bien entendu, la nageuse de 24 ans s’attend à une expérience qui n’aura rien à voir avec celle du Brésil.

« Je sais que ça va être différent et que ce sera impossible de comparer. On est bien préparées mentalement pour ce qui est des mesures qui seront mises en place, mais c’est difficile d’avoir des attentes spécifiques. »

La Montréalaise participera à l’épreuve par équipes, puis à celle en duo en compagnie de Claudia Holzner.

Fierté

Des doutes persistent chez certains quant à la tenue des Jeux olympiques de Tokyo. Ces doutes ont également traversé l’esprit des nageuses au cours des derniers mois et elles ont dû se serrer les coudes pour rester motivées. La sélection officielle de l’équipe nationale a représenté un moment important pour elles et leur a permis d’y croire davantage, à cinquante jours de l’allumage de la vasque olympique.

« Je suis vraiment fière et c’est un moment qu’on attendait depuis longtemps. Après le report, la motivation n’était pas dans le tapis, mais je me suis concentrée sur ce que je pouvais contrôler sans penser au reste. Ça m’a aidé à continuer et c’est pour ça que je suis ici aujourd’hui », a mentionné Camille Fiola-Dion, qui a décrit le dévoilement comme une journée très émotive pour elle. « J’ai réalisé que les choix faits à l’adolescence, soit de déménager à Montréal, de repousser des cours et tout le travail que j’ai fait, ç’a porté fruit. »

« C’est un rêve qui devient réalité. Comme toutes les filles de l’équipe, j’ai travaillé très fort pour y arriver, a enchaîné Andrée-Anne Côté. Ç’a été difficile et ça l’est encore, mais c’est une année pleine d’adaptation et on est rendues des pros de l’adaptation. »

Des Jeux différents

Personne ne sait à quoi ressembleront les Jeux olympiques de 2021. Ils seront loin de ceux rêvés par les athlètes depuis leur tendre enfance, mais toutes s’entendent pour dire qu’ils demeureront néanmoins gravés dans leur mémoire.

« Ce ne sera pas les Jeux que j’espérais et ceux que j’ai regardés à la télévision. Ça va tout de même être des Jeux spéciaux. Ceux auxquels je vais participer avec mon équipe, alors j’ai vraiment hâte d’y être », a déclaré Camille Fiola-Dion.

Les spectateurs internationaux ne seront pas admis dans la capitale japonaise, ce qui en déçoit plusieurs. Les parents d’Audrey Joly et ses deux sœurs plus jeunes, Camille et Koriane devaient s’y rendre en 2020.

« Je suis un peu triste qu’ils ne puissent pas venir, mais tout de même contente d’y être. Ça reste des Jeux olympiques et c’est quelque chose dont je serai très fière toute ma vie », a rappelé l’athlète de Saint-Eustache.

Jacqueline Simoneau compatit avec ses coéquipières en se remémorant sa première entrée à la piscine aux Jeux de Rio.

« Je ne suis pas une personne stressée, mais à Rio, quand j’ai vu les anneaux olympiques sur le bord de la piscine, j’ai eu des papillons dans le ventre. J’ai réellement vu ma mère dans les estrades et ça m’a rassurée. C’était important pour moi de le vivre à Rio, je sais que ça va me manquer. »

Jacqueline Simoneau estime qu’elle pourra sentir le soutien de ses proches malgré la distance, même si elle doute que toute sa famille soit à l’écoute en direct en raison du décalage horaire. « Mon père et mon frère risquent de dormir et d’attendre l’enregistrement, mais ma mère va regarder », a-t-elle conclu en riant.

D’ici là, les nageuses peaufinent leur préparation à Barcelone, en Espagne, en vue de la super-finale des Séries mondiales, qui sera présentée du 10 au 13 juin.

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