10 Nov - 2022 | par Luc Turgeon

Triathlon

Sept victoires qui donnent des ailes

Nouvelle

Photo: Anil Mungal

Montréal, 10 novembre 2022 (Sportcom) – Cette saison, Mathis Beaulieu n’avait plus assez d’une seule main pour compter sa série de victoires en triathlon. Ses sept médailles d’or consécutives obtenues à des courses individuelles en ont impressionné plus d’un, à commencer par le principal intéressé.

La séquence a débuté le 9 juillet dernier, aux Championnats canadiens sprint, chez les élites. Beaulieu venait tout juste de se classer septième des Championnats du monde juniors, aussi en format sprint, à Montréal. Il s’agissait du meilleur résultat canadien chez les garçons.

Ont suivi, en l’espace d’un mois, deux victoires en Europe et deux autres aux Jeux du Canada, où il a d’ailleurs été porte-drapeau de la délégation québécoise à la cérémonie d’ouverture.

« Ç’a été un gros morceau. On a pris ensemble le pari risqué d’un calendrier condensé en juillet, parce qu’on voulait qu’il gagne de l’expérience en Europe », explique l’entraîneur Nicolas Proulx-Bégin, qui supervise Beaulieu depuis maintenant trois ans.

C’est toutefois le ruban déchiré à la ligne d’arrivée de la Coupe des Amériques disputée à Stockton, au Missouri, qui aura été le fait saillant de cette brillante campagne. Il l’a emporté dans un peloton plus relevé, notamment composé du champion panaméricain élite Crisanto Grajales.

Beaulieu, âgé de 18 ans, a ainsi atteint un critère – celui de signer un top-5 à une Coupe continentale – qui lui permettra de soumettre son nom aux prochaines Coupes du monde.

« Ma saison m’a vraiment mis en confiance pour la suite des choses. Je ne vais pas connaître le même succès en Coupe du monde, mais c’est un rêve de jeunesse de participer à ces courses-là, alors j’ai vraiment hâte », confie Mathis Beaulieu à Sportcom.

L’athlète de Québec a bouclé sa saison individuelle aux Championnats des Amériques juniors, à Montevideo, avec une avance de 36 secondes sur son plus proche poursuivant.

« Je ne pensais pas progresser à ce point cette année. Je n’avais jamais la série de victoires en tête sur la ligne de départ, mais je gagnais en confiance. Je me disais que si j’avais trouvé un moyen de gagner les fois précédentes, j’allais sûrement réussir encore. »

Victoires individuelles de Mathis Beaulieu
9 juillet : Championnats canadiens sprint, élites
16 juillet : Coupe européenne junior de Tiszaujvaros
24 juillet Coupe européenne junior de Tabor
8 août : Jeux du Canada, sprint
11 août : Jeux du Canada, supersprint
15 octobre : Coupe des Amériques à Stockton, au Missouri, élite
29 octobre : Championnats des Amériques à Montevideo, juniors

Un coureur né

La plupart du temps, Mathis Beaulieu a affiché le temps le plus rapide de la course à pied avant de l’emporter. Ses aptitudes à finir les courses lui permettent d’être plus conservateur dans les autres disciplines et d’user de stratégie. Il sait pertinemment que s’il se trouve parmi les meneurs lors de la deuxième transition, il risque de distancer ses adversaires et de célébrer au fil d’arrivée.

« Avant, j’allais devant et je prenais plus de tours à vélo pour essayer de casser les autres. Là, je voulais la jouer low profile, rester frais et m’assurer d’avoir de bonnes jambes à la fin », explique-t-il.

Dès ses débuts en triathlon, il y a de cela huit ans, Beaulieu s’est démarqué au troisième volet de ses courses. Moins habile dans les deux autres disciplines, il savait qu’il serait en mesure de finir en force et c’est ce qui l’a motivé.

« J’ai toujours été un bon coureur. Avant, je jouais au soccer et je courais, puis j’ai décidé de m’inscrire en sports-études triathlon », raconte celui qui a étudié à l’école secondaire des Seigneuries et qui est maintenant membre du Rouge et Or de l’Université Laval.

« Je savais à peine nager et je roulais avec un vélo de montagne, ce n’était pas l’idéal ! Je me suis amélioré par la suite. En secondaire 5, ç’a débloqué et j’ai réalisé que je pouvais passer à un autre niveau. »

Le triathlon est alors devenu une priorité. En 2020, une fracture de stress lombaire l’a cependant ralenti. Il est demeuré au repos durant plusieurs semaines et a repris l’entraînement progressivement.

« Ç’a été un long processus durant l’année scolaire et tout un défi pour lui, en plus de la pandémie », souligne Nicolas Proulx-Bégin.

La saison 2021 a écopé de cette réadaptation et a laissé Beaulieu sur sa faim. Sa détermination est toutefois ce qui le différencie des autres compétiteurs, aux dires de son entraîneur.

« C’est quelqu’un qui veut énormément et la plupart du temps, mon rôle est de calmer ses ardeurs pour qu’il garde les deux pieds sur terre, poursuit-il. Il a tendance à en donner plus que le client en demande ! Il est passionné, intense et ne pense qu’à foncer. Il a cette capacité à se placer dans sa zone, en mode compétition. »

Beaulieu effectuera sa dernière saison chez les juniors l’an prochain et participera probablement à sa première Coupe du monde. L’objectif aux Championnats du monde juniors sera rien de moins que de monter sur le podium.

Malgré ses performances spectaculaires, son entraîneur ne perd pas de vue le « développement à long terme » du jeune triathlète. À court terme, il tentera de prolonger son impressionnante séquence.

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