15 Avr - 2020 | par Mathieu Dauphinais

Soccer

S’exiler pour se rapprocher de l’équipe nationale

Nouvelle

Montréal, 15 avril 2020 (Sportcom) – Représenter son pays passe parfois par l’étranger. C’est le cas de joueuses de soccer du Québec qui rêvent de jouer pour le Canada aux Jeux olympiques ou en Coupe du monde. Gabrielle Carle est présentement la seule athlète originaire de la Belle Province au sein de la formation nationale et celles qui veulent la rejoindre doivent presque toujours faire leurs preuves dans une ligue américaine.

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À l’âge de 18 ans, la joueuse originaire de Lévis faisait déjà partie de l’équipe nationale et il n’y avait aucun doute qu’elle poursuivrait son parcours au sud de la frontière. Il s’agissait du cheminement typique pour cette joueuse remarquée par Canada Soccer dès l’adolescence. Depuis, elle y a fait sa place et a même choisi de rester en Caroline du Sud pour s’entraîner en attendant que les activités sportives reprennent après la pandémie de la COVID-19.

La Montréalaise Rhian Wilkinson était l’une des joueuses québécoises de l’équipe nationale senior lorsque Gabrielle Carle y a fait ses débuts. Aujourd’hui, Wilkinson dirige les équipes canadiennes féminines des moins de 17 ans et des moins de 20 ans.

Elle se souvient avoir été elle-même très nerveuse à l’idée de quitter le Canada pour ses études universitaires. Si elle admet qu’il s’agit d’une décision personnelle très difficile, il n’en demeure pas moins que jouer dans la NCAA (réseau universitaire américain) est l’une des meilleures façons de se faire remarquer.

« Il y a beaucoup de talent chez les jeunes joueuses du Québec. Elles devraient toutes avoir la chance d’aller dans la NCAA et d’évoluer au plus haut niveau possible », dit Wilkinson qui, en tant que fière Québécoise, reconnait qu’il devrait tout de même y avoir plus de représentantes de la province dans l’équipe senior.

Elle rappelle que la grande majorité des Québécoises qui ont joué plusieurs années pour le Canada ont choisi d’étudier dans une université américaine. Wilkinson et Marie-Ève Nault jouaient à l’Université du Tennessee, par exemple. Isabelle Morneau et Amy Walsh, toutes deux intronisées au Temple de la renommée du soccer canadien, étaient au Nebraska. Josée Bélanger est l’une des rares athlètes qui était membre du programme national tout en jouant au Canada, pour l’Université de Sherbrooke.

Sortir de leur zone de confort

Rudy Doliscat, à la tête du Centre national de haute performance de Soccer Québec, estime que les Québécoises qui rêvent de jouer en équipe nationale doivent sortir davantage de leur zone de confort et rechercher des circuits avec plus d’intensité et d’adversité.

« Souvent, les joueuses ont l’ambition d’étudier et de jouer au Québec. Elles ne partent pas toutes avec l’idée de jouer aux États-Unis. Tandis que quand on parle à des filles des autres provinces, c’est identifié très tôt qu’elles voudraient pouvoir partir pour vivre la NCAA », explique-t-il.

À 21 ans, Gabrielle Carle poursuit ses études à l’Université Florida State et prévoit jouer sa quatrième et dernière saison avec les Seminoles l’automne prochain. Au sein de cette formation, elle a rempli un rôle important dans la conquête du championnat national universitaire en 2018, faisant même partie de l’équipe d’étoiles de ce tournoi de première division.

« Gabrielle est quand même un talent à part et elle a été identifiée très tôt, rappelle Doliscat, l’un de ses mentors. C’est pour cette raison qu’elle s’est retrouvée dans une université d’un très haut niveau. En plus du talent, elle a le programme qui la garde très performante. »

Aujourd’hui, les Québécoises Wayny Balata, Marika Guay, Lara Kazandjian et Léonie Portelance sont des exemples de joueuses de l’équipe canadienne des moins de 20 ans qui choisissent de jouer et d’étudier chez nos voisins du Sud.

« Elles se rendent dans de bonnes écoles et je crois que ça les poussera au niveau suivant. Je pense que ce sera bientôt une période excitante pour les joueuses du Québec », indique Rhian Wilkinson.

Gabrielle Carle assure suivre de près les succès des autres joueuses du Québec, même si elles ne jouent pas toutes dans sa conférence.

« C’est quand même une grande fierté d’être Québécoise et d’en voir d’autres qui jouent dans la même ligue de haut niveau », ajoute-t-elle en soulignant qu’il y a toujours eu un bon nombre de joueuses de la province dans ce circuit.

Plusieurs joueuses originaires du Québec seront ainsi à surveiller au cours des prochaines années et pourraient faire leur place en plus grand nombre dans l’équipe nationale de soccer.

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