25 Fév - 2025 | par Mathieu Laberge

Ski acrobatique (sauts) – Coupe du monde

Pause forcée d’Émile Nadeau à un an des Jeux olympiques

Nouvelle

Photo: Ski acro Québec, Pierre Paradis

Montréal, 25 février 2025 (Sportcom) – Médaillé de bronze à la récente Coupe du monde des sauts de Lac-Beauport, le skieur acrobatique Émile Nadeau n’était pas présent aux épreuves de Beidahu, dimanche et lundi, en Chine. Il était aussi absent à l’étape précédente disputée à Deer Valley, en Utah.

La raison ? Une mauvaise chute à l’entraînement qui a mis un terme à sa saison.

Le skieur de Prévost a lourdement chuté à l’atterrissage d’un saut en prévision des Championnats canadiens à Lac-Beauport. Sur le coup, Nadeau n’a pas ressenti de douleur, sauf au trapèze droit, et il n’était pas inquiet quant à son état de santé. Qui plus est, les tests de mesure de commotion cérébrale s’étaient révélés négatifs.

C’est seulement après les radiographies que le diagnostic est tombé : son cou a encaissé le choc et sa vertèbre C7 s’est fracturée, ce qui l’obligera à porter un collier cervical pendant 12 semaines. À sa grande surprise, cela venait mettre fin prématurément à sa saison de compétition.

« Je n’arrivais pas à y croire, car je n’avais pas vraiment mal. Je capotais un peu et je ne comprenais pas trop ce qui se passait, a relaté Émile Nadeau. C’est une petite fracture et mon physiothérapeute pensait plus que la pause serait de six semaines. Au moins, j’aurai mon été complet d’entraînement comme tout le monde et je serai prêt pour l’année d’après. »

C’est un concours de circonstances qui a fait en sorte que l’athlète de 21 ans n’a pu atterrir sur ses deux skis. La sortie de son saut a été problématique, alors que son ski gauche est parti vers la gauche au moment de l’envol. Nadeau a donc été déporté de ce côté.

À cela s’ajoute le vent de face qui soufflait, ce qui s’est traduit par une vitesse moins élevée dans son approche.

« Je vrille du côté droit et étant donné que mon ski est parti du côté gauche, ça m’a ralenti. […] Ma double vrille a fini plus tard que prévu et c’est là que j’ai perdu mes repères (où était situé le sol). J’ai atterri sur le ventre, ma tête était rentrée parce que je ne savais pas où j’étais (dans les airs) », poursuit celui qui n’avait encore jamais perdu la carte de cette façon depuis qu’il pratique son sport.

Les athlètes en ski acrobatique apprennent comment tomber pour minimiser les risques de blessures, sauf que cette fois, cela n’a pu être utile à Nadeau.

« Si j’avais eu la bonne vitesse (d’approche), peut-être que ça ne serait pas arrivé. Ce sont plusieurs choses qui ont fait en sorte que ç’a donné ce résultat-là. »

En entrevue avec Sportcom, Nadeau n’était toutefois pas abattu par la situation. Quelques jours plus tôt, son médecin lui avait donné le feu vert pour reprendre l’entraînement en musculation du bas du corps.

À un an de l’échéance olympique

Cette blessure survient à un an presque jour pour jour des Jeux olympiques. Le Québécois avait déjà assuré un premier critère de préqualification olympique grâce à sa troisième place à la Coupe du monde de Lac-Beauport et cet arrêt forcé ne le stresse pas outre mesure, d’autant plus que son entraînement estival ne sera pas affecté.

« J’ai eu de bons résultats cette année, alors ça me met en bonne position pour me qualifier pour les Jeux. Il y a aussi des Coupes du monde l’année prochaine, avant les Jeux, où je serai présent. Je ne suis pas inquiet que je vais être capable de me qualifier. Cette saison, j’ai réussi à montrer ce que j’étais capable de faire avant ma blessure. »

D’ici là, il est suivi par un kinésiologue et demeure en contact avec son entraîneur Rémi Bélanger pour savoir ce que font ses coéquipiers en compétition et à l’entraînement.

« Tous les sauts de mes coéquipiers sont filmés et enregistrés, alors je vais pouvoir les suivre. »

En plus de s’entraîner en gymnase, il compte mettre les bouchées doubles dans ses études en sciences de la nature au Cégep à distance.

« Une fois que la vertèbre est réparée, il y a peu de chances que ça traîne. Je connais des gens en ski qui ont eu la même blessure et dès qu’ils ne portaient plus le collier cervical, ils étaient comme neufs. »

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