18 Fév - 2016 | par Éric Gaudette-Brodeur

Escrime – Qualifications pour les Jeux olympiques

Toute une épopée vers Rio pour Joseph Polossifakis

Montréal, 17 février 2016 (Sportcom) – Joseph Polossifakis serait parmi les 22 sabreurs retenus en vue des Jeux de Rio de Janeiro si le processus de sélection s’arrêtait aujourd’hui. Avec 3 compétitions encore à disputer avant l’échéance, la lutte pour les laissez-passer olympiques s’annonce toutefois enlevante.

En l’absence de l’épreuve par équipe au sabre chez les hommes au Brésil, les 14 premiers sur l’échiquier international au 4 avril prochain, selon un maximum de 2 escrimeurs par pays, se qualifieront pour le prestigieux événement. S’ajouteront à eux les 2 meilleurs de chacune des 4 zones continentales, avec un quota de 1 athlète par nation.

Le classement retiendra les points amassés aux Championnats du monde, aux championnats continentaux et à cinq autres compétitions parmi les Grands Prix, les Coupes du monde et les tournois satellites présentés depuis avril 2015.

En comptant uniquement les points récoltés des événements éligibles, les Américains Daryl Homer et Eli Dershwitz se retrouvent parmi les 14 meilleurs sabreurs. Le Brésilien Renzo Agresta serait le premier représentant des Amériques et Joseph Polossifakis le second.

Rien n’est cependant joué pour le tireur d’Outremont, qui pourrait ne pas être sélectionné si jamais Dershwitz glissait au classement.

« C’est sûr que je ne dois pas attendre après quelqu’un d’autre pour me qualifier, mais c’est la réalité actuellement. J’espère qu’il restera dans le top-14, mais je dois aller chercher des points afin de dépasser Renzo pour que, peu importe ce qui arrive, je me qualifie », avoue celui qui accuse un retard de 2,5 points sur Agresta.

Beaucoup de boulot

S’il veut améliorer sa récolte de points, Polossifakis doit finir parmi les 32 premiers à la Coupe du monde de Varsovie, en Pologne, samedi, être finaliste au tournoi satellite de Copenhague, au Danemark, ou terminer parmi les 64 premiers au Grand Prix de Séoul, en Corée du Sud.

Pour espérer dépasser le Brésilien, il doit obtenir au moins deux de ces résultats, alors que son adversaire doit être exclu du tableau principal à Varsovie et Séoul et ne pas accéder aux demi-finales à Copenhague.

« Je ne veux pas trop penser à ça, pour ne pas être trop découragé de ne pas me qualifier directement et ensuite aller faire mon boulot au tournoi de zone s’il y a lieu. Peu importe la façon, ce qui est important à la fin, c’est de se qualifier. »

Les Championnats de qualification panaméricains d’avril prochain, au Costa Rica, seront l’ultime chance de se rendre à Rio pour les escrimeurs des Amériques. Ils réuniront des athlètes de pays non qualifiés pour les Jeux et deux laissez-passer seront disponibles chez les sabreurs.

« Il y a deux bons tireurs derrière moi, un Argentin et un Vénézuélien, qui ne sont pas faciles à battre. C’est une compétition où tu ne veux pas vraiment aller, d’autant plus que l’arbitrage est trop souvent un problème (à l’extérieur de l’Amérique du Nord). J’espère éviter ce chemin. »

Polossifakis souhaite également ne pas avoir à se rendre au satellite de Copenhague. « J’aimerais ne pas le faire parce que ça handicaperait ma préparation pour le Grand Prix en Corée. J’aimerais pouvoir revenir à la maison après la Coupe du monde de Varsovie et me préparer au centre national avec notre entraîneur Benjamin Manano. »

Faute de budget, le Montréalais doit par ailleurs choisir entre les conseils de l’entraîneur national et l’entraînement avec des tireurs de haut niveau en Europe. « Parmi les meilleurs au monde, personne présentement ne vit une situation semblable. Je persévère malgré tout, c’est juste un obstacle de plus à surmonter. »

Il a du coup enchaîné le tournoi satellite d’Istanbul, en Turquie, un stage à l’INSEP de Paris et la Coupe du monde de Padoue, en Italie, en janvier. Après cinq jours de congé aux îles Canaries avec sa copine, qui lui ont « permis de recharger (ses) batteries », il a pris la direction de Dormagen, en Allemagne, pour un camp d’entraînement.

« Plusieurs des meilleurs sabreurs au monde s’y entraînent, j’ai été vraiment chanceux de pouvoir tirer avec les Allemands », admet celui qui qui y a aussi côtoyé les membres de l’équipe nationale chinoise.

Parcours du combattant

Commotion cérébrale, maux de dos, blessures à un genou et à une cheville, tumeur à un fémur, les deux dernières années n’ont pas été de tout repos pour Polossifakis. « C’est un amalgame de problèmes qui m’ont empêché de m’entraîner plus de trois semaines de suite sans que quelque chose arrive. Ç’a été complètement fou. »

Au cœur de la tourmente, l’escrimeur de 25 ans a tout de même réussi à obtenir quelques bons résultats, dont une 8e place au Grand Prix de Moscou en avril 2015, un 23e rang aux Championnats du monde et un titre de vice-champion aux Jeux panaméricains.

« Ç’a changé une atmosphère lourde, où les déceptions et les mauvaises nouvelles s’accumulaient. »

Outre sa victoire au satellite d’Amsterdam et sa finale à celui d’Istanbul, il a toutefois connu un peu moins de succès depuis. « Ç’a été un peu difficile pour moi de percer en Coupe du monde. Je dois juste rester constant et ne pas trop me mettre de pression dans les prochaines compétitions. »

« Je veux finir mon parcours olympique en beauté. Je travaille encore à la fin de cette histoire », conclut un Polossifakis confiant, posé et serein.

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