20 Jan - 2022 | par Luc Turgeon

Surf des neiges

Un hiver inoubliable à l’horizon

Nouvelle

Montréal, 20 janvier 2022 (Sportcom) – Les cyclistes ont le Tour de France, les planchistes et les skieurs acrobatiques eux ont les X Games. Pour Elizabeth Hosking, âgée de 20 ans, ce sont toutefois les Jeux olympiques qui ont la cote dans son palmarès.

« Je regardais les X Games plus jeune et un jour, je souhaitais tant y aller, mais pour moi, le top du top, ce sont les Olympiques. Faire les deux dans la même année, c’est juste incroyable ! » a mentionné Hosking, à l’aube de ses premiers X Games qui auront lieu à Aspen, cette fin de semaine.

Cette compétition représente un moment charnière dans la carrière des planchistes et des skieurs. La spécialiste de demi-lune estime néanmoins que les Jeux olympiques s’immiscent de plus en plus dans les objectifs des athlètes.

« C’est récent que les Olympiques ont un gros impact en freestyle. On voit le shift dans la vision des meilleurs au monde, qui pensent aux JO qui ont lieu aux quatre ans. La mentalité semble changer et ils veulent une médaille olympique. Reste que chaque année, tout le monde est excité d’aller aux X Games ! Ça, ça ne changera jamais. »

Un rêve différent

Les X Games ont ainsi conservé au fil du temps l’aura prestigieux qui les caractérise.

« Je ne peux pas dire non à une invitation aux X Games » tranche Laurie Blouin, qui sera aussi en action au Colorado, puis à Pékin dans quelques semaines.

Contrairement à Elizabeth Hosking, Blouin ne pouvait viser les JO lorsqu’elle avait 12 ans, puisque son sport favori n’y était pas présenté. La planchiste de 25 ans se souvient très bien de la première fois où elle a été accueillie aux X Games en 2019. C’était la consécration, l’atteinte d’un véritable rêve pour elle.

« C’était fou ! Je n’en revenais pas et j’étais vraiment contente juste de recevoir l’invitation. C’était malade. Plus jeune, je ne rêvais pas aux Olympiques, les X Games étaient la plus grosse compétition », se rappelle celle qui avait été couronnée championne du grand saut (Big Air) lors de cette édition.

La médaillée d’argent des Jeux olympiques de Pyeongchang reconnait que depuis 2014, année où les épreuves acrobatiques ont été ajoutées au programme olympique, il est de plus en plus important pour les planchistes de se qualifier aux Jeux lorsqu’ils en sont capables. Après tout, l’occasion ne se présente qu’une fois tous les quatre ans…

D’un autre côté, le format sous invitation des X Games apporte un aspect honorifique très gratifiant.

« Les X Games vont toujours avoir une place spéciale dans notre sport. C’est la plus grosse compétition des sports extrêmes et c’est dur d’y être invitée. L’organisation fait ce qu’elle veut et invite qui elle veut. Aux Olympiques, c’est un peu comme une Coupe du monde, où il faut des gens qui représentent plus de pays. Les deux sont importants, mais simplement différents. »

La Québécoise ne ressentait pas le besoin de participer à la plupart des Coupes du monde cet automne. Elle préférait se concentrer sur son entraînement, au Centre Maximise, comme dans sa cour arrière, tout en limitant les déplacements.

Elle ne pouvait cependant tourner le dos aux X Games, où elle tentera d’y décrocher une cinquième médaille.

« J’y ai pensé, aux risques, j’ai d’ailleurs évité de faire d’autres voyages, mais il y a moyen de faire attention et d’être très vigilante. »

Par la grande porte

Elizabeth Hosking avait aussi reçu une invitation au Dew Tour plus tôt cette saison, mais à titre de deuxième remplaçante. Elle a refusé et a préféré se concentrer sur les Coupes du monde.

Pour son entraîneur Brian Smith, il était primordial que sa protégée vive ses premiers X Games en étant plongée dans le feu de l’action.

« Je voulais vraiment qu’elle mérite sa place comme compétitrice. Recevoir la reconnaissance des organisateurs, c’est très apprécié et ça démontre qu’ils souhaitent réellement qu’elle y participe », explique-t-il, soulignant au passage les frais qu’implique un séjour à Aspen.

« Elizabeth est jeune. Si elle ne l’avait pas cette année, c’était sûr qu’elle allait l’avoir l’année prochaine. Avec tout le travail qu’elle a fait, elle méritait sa place. »

« J’attendais mon moment et je savais que ça allait arriver. Ce n’était pas une question de “si”, mais bien une question de “quand’’. »
– Elizabeth Hosking

Plus jeune Olympienne de la délégation canadienne à Pyeongchang, Elizabeth Hosking aborde les Jeux de Pékin d’un autre œil cette fois. Parmi le top-5 à ses trois dernières Coupes du monde et classée septième aux Championnats du monde 2021, elle a gagné en confiance et compte se démarquer aux X Games comme aux Jeux. Surtout grâce à son 1080, qu’elle maîtrise depuis l’automne et qui lui a permis d’atteindre toutes ces finales.

« Le sentiment d’imposteur (que j’avais) en 2016 disparaît peu à peu. Je sais que j’ai ma place parmi les meilleures. Participer aux Jeux, c’est quelque chose, mais gagner une médaille est une autre coche. J’ai réalisé que j’avais le droit de me démarquer, de bien performer et d’avoir mon moment. »

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