Ski acrobatique (bosses) - Coupe du monde
Ski acrobatique (bosses) - Coupe du monde
Montréal, 3 décembre 2020 (Sportcom) – C’est sans Mikaël Kingsbury que la saison 2020-21 de la Coupe du monde débutera cette fin de semaine à Ruka, en Finlande. Le « Roi des bosses » s’étant blessé à l’entraînement, son coéquipier Laurent Dumais ressent désormais une pression supplémentaire à l’approche de cette première compétition.
Co-chambreur de Kingsbury en Finlande, Laurent Dumais a été parmi les premiers à apprendre la nouvelle. « Ç’a été un choc », a admis le skieur de 24 ans à Sportcom. « Mik a été très intelligent tout au long de sa carrière pour éviter les blessures, mais il a eu une malchance. »
Détenteur de 18 globes de cristal et auteur de 63 victoires en Coupe du monde, Kingsbury s’est fracturé les vertèbres T4 et T5 et sera à l’écart de la compétition de quatre à six semaines.
Classé sixième à l’issue de la dernière saison écourtée par la pandémie, Dumais a été le deuxième meilleur skieur canadien et ressent maintenant la pression d’élever son jeu d’un cran.
« Mik avait une place sur le podium presque toujours confirmée. Avec le bassin de bons athlètes qu’on retrouve dans toutes les équipes, les places ne sont pas prédéterminées. On va tous essayer de combler sa place sur le podium et ça m’ajoute un peu plus de pression », a expliqué le Lévisien.
« C’est un bon coéquipier et il y a bien sûr un petit vide qui s’est créé, mais on garde tous le moral quand même » – Laurent Dumais
« Au cours des dernières années, nous avons gagné la Coupe des nations à titre de meilleur pays des bosses chez les hommes et les femmes. Je ne serai pas avec eux en début de saison, mais j’ai confiance en mes coéquipiers et coéquipières et j’ai hâte de les regarder », a déclaré Kingsbury.
Laurent Dumais est monté sur la troisième marche du podium à deux reprises l’hiver dernier et espère reprendre là où il avait laissé. Le Québécois préfère cependant commencer la saison plus progressivement.
« On n’a pas eu un été standard et on a été très limité niveau ski. Je n’ai pas de doute que je peux revenir au même niveau ou même plus haut que l’année passée, mais en ce moment, je ne veux pas précipiter les choses », a affirmé Dumais.
Une préparation pas comme les autres
Les skieurs ont passé une bonne partie de l’été à la rampe d’eau du centre AcrobatX Yves-Laroche pour peaufiner leurs sauts, puis ont pris part à un camp à Zermatt, en Suisse, au mois d’octobre. À leur arrivée en Finlande, les athlètes devaient profiter de neuf jours d’entraînement sur la piste. La chaleur a toutefois fait en sorte qu’ils ont dû se contenter de trois journées.
« Cette année, on dirait qu’on est habitué aux situations hors de notre contrôle. Il y a plusieurs sports où la saison a été annulée, mais nous, ça fonctionne quand même. On est extrêmement chanceux de pouvoir s’entraîner et compétitionner », a souligné Valérie Gilbert.
Cette dernière se dit « au sommet de sa forme » en vue de la première Coupe du monde du calendrier, elle qui a mis beaucoup de temps sur l’entraînement physique au cours des derniers mois. Au début du confinement, une baisse de motivation et une période de questionnement l’ont menée à contacter une psychologue sportive, qu’elle consulte toujours et qui l’aide grandement dans sa préparation.
« Je me sens bien, je me sens calme, je me sens prête et je suis heureuse de pouvoir être ici et faire ce que j’aime » – Valérie Gilbert
En 2018-19, Gilbert avait pris une pause complète de son sport, elle qui « n’avait plus de plaisir à skier ». Si son retour d’année sabbatique avait nécessité beaucoup de rattrapage, celui de cette année a été beaucoup plus simple. « Je me sens définitivement plus prête que la saison passée. On a tellement sauté ! Les sauts m’ont toujours plus préoccupée et là, je suis à l’aise sur la neige, je me sens forte sur mes skis et les jambes sont moins fatiguées », a expliqué celle qui aimerait atteindre une finale cette fin de semaine.
« Plus fort que l’an dernier »
C’est à la Coupe du monde de Ruka l’an dernier que Kerrian Chunlaud a signé le meilleur résultat de sa carrière dans le circuit en participant à une première super finale et en se classant sixième. « Je peux peut-être m’attendre encore à mieux cette année, mais j’évite d’y penser et je préfère me concentrer sur mon ski. »
L’athlète de Sainte-Foy est maintenant prêt à se démarquer malgré une semaine d’entraînement écourtée. « On n’a peut-être pas eu la préparation à laquelle on est habitué depuis cet été, mais quand il faut y aller, il faut y aller ! J’ai eu un bon camp et je suis confiant. Je suis le genre d’athlète qui s’améliore chaque année et je suis plus fort que l’an dernier à pareille date », a-t-il confié.
Le premier rendez-vous de la saison souligne aussi le début du processus de qualification olympique en vue des Jeux de Pékin, prévus pour 2022. Un processus qui risque cependant d’être chamboulé au cours des prochaines semaines, alors que l’emplacement des mondiaux risque de changer, selon certains médias.
« On ne veut rien tenir pour acquis concernant les prochaines compétitions et des efforts sont faits des deux côtés pour assurer la sécurité de tous. Ça reste excitant de commencer le processus en santé et ça va être une belle expérience pour les deux prochaines années. »
Valérie Gilbert sera accompagnée des sœurs Chloé et Justine Dufour-Lapointe pour lancer cette saison, tandis que Gabriel Dufresne et Elliot Vaillancourt seront de l’épreuve masculine aux côtés de Dumais et de Chunlaud.