Une fin de saison à fond de train en BMX
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Montréal, 2 mars 2022 (Sportcom) – Lyne-Marie Bilodeau s’apprêtait à quitter la compétition debout en ski paranordique avant de traverser un moment décisif de sa carrière. Un avenir prometteur lui était réservé dans les épreuves de ski assis de sa discipline, si bien qu’elle participera à ses premiers Jeux paralympiques à Pékin.
Bilodeau a entamé son parcours international en 2017, à Calgary.
Il s’agissait de sa première Coupe du monde dans les épreuves debout, mais ce fut aussi la dernière. Les mouvements étaient devenus trop exigeants pour la Québécoise et elle songeait à la retraite. La formation canadienne a alors proposé une transition vers la luge.
Une porte de sortie ? Plutôt un nouvel élan.
« Je l’ai bien vécu ! Je n’étais plus capable de skier debout de toute façon et j’allais mettre fin à ma carrière. Quand l’équipe nationale a vu la volonté que j’avais, on m’a montré qu’il existait une autre option. J’étais juste contente de continuer », raconte Lyne-Marie Bilodeau à Sportcom.
Cette seconde chance a ranimé son rêve de skier aux Jeux paralympiques. Un rêve qui s’était estompé aux épreuves debout et qui effectuait son retour dans l’univers des possibles. Beaucoup de travail restait cependant à faire avant qu’elle puisse crier victoire.
« Au début, ç’a été difficile de faire le changement, ça prend du temps avant de s’adapter à la luge et aux mouvements », explique-t-elle.
La plus jeune skieuse de la délégation canadienne a donc pris les grands moyens. Elle souhaitait rapidement faire sa place parmi l’élite mondiale, mais elle avait du pain sur la planche.
L’athlète de 20 ans a donc fait ses valises et a déménagé à Trois-Rivières pour s’entraîner aux côtés d’Yves Bourque, Paralympien des Jeux de Sotchi et de Pyeongchang.
« Je devais absolument apprivoiser le contrôle de la luge et Yves a beaucoup d’expérience. Il m’a aidé à comprendre comment manier la luge et comment elle peut se comporter sur la neige. C’est un sport complètement différent debout et assis. »
Ce premier déménagement allait lui servir de tremplin pour passer à l’étape suivante. Petit à petit, elle s’approchait du but et faisait tout en son pouvoir pour y arriver.
Le passage vers l’Ouest
Quitter le nid familial une première fois s’est avéré payant pour Lyne-Marie Bilodeau. Au cours des derniers mois, elle a plié bagage à nouveau, cette fois en direction de Canmore, à plus de 3000 kilomètres de son Sherbrooke natal.
« J’ai beaucoup appris auprès d’Yves et ça m’a aidée, alors j’ai fait le grand saut ! Je me suis éloignée de la maison pour rejoindre l’équipe nationale en Alberta et ç’a été le bon choix, mentionne-t-elle. Yves m’a inspirée et m’a démontré c’était quoi être une athlète. On reste en contact et on s’appelle une fois par mois. On est coéquipiers, mais aussi de bons amis. »
L’objectif paralympique a toujours été au cœur des préoccupations de Lyne-Marie Bilodeau. Plus les Jeux de Pékin approchaient, plus elle se sentait prête à relever les nombreux défis qui se dressaient devant elle.
« Avec l’encouragement et le soutien des entraîneurs, j’ai gagné en confiance et j’ai vu mes performances augmenter. Ç’a super bien été. J’y suis allée une année à la fois et là, je serai aux Jeux. »
« Ok »
Le quotidien de Lyne-Marie Bilodeau dans l’ouest du pays avait été planifié en fonction d’une éventuelle qualification. Peu importe ce que lui réservait la suite, elle n’aurait aucun regret.
Lorsque sa participation aux Jeux paralympiques de Pékin a été officialisée, Bilodeau ne s’est pas emportée, loin de là. En fait, elle a à peine réagi.
« J’ai juste dit ‘‘ok’’ ! » précise-t-elle en riant. « Je ne réalisais pas que je partais pour une autre aventure et ça m’a pris beaucoup de temps avant de l’annoncer sur mes réseaux sociaux. Je continuais ma vie comme si rien ne s’était passé ! »
Son horaire a joué pour beaucoup dans cette histoire. Entre les entraînements, les études à distance et les tests de dépistage à la COVID-19, Lyne-Marie Bilodeau n’avait pas pris le temps de s’arrêter. C’est en jetant un œil aux Jeux olympiques, au début du mois de février, qu’elle a saisi ce qui se dessinait à l’horizon. Elle touchait enfin à son rêve.
« J’ai regardé les JO le plus possible, surtout le ski de fond ! J’ai été très impressionnée par les Canadiens et c’est là que j’ai réalisé que dans quelques semaines, j’allais y être à mon tour. »
Lyne-Marie Bilodeau aborde ses premiers Jeux paralympiques comme une occasion en or de gagner en expérience. Bien qu’elle souhaite se démarquer, comme la majorité des athlètes qui seront sur place d’ailleurs, elle définit l’événement comme « un apprentissage » en vue de ceux qui suivront. Un état d’esprit qui se situe à des années-lumière de celui axé sur une possible retraite, en 2017.
Elle sera en action aux épreuves de sprint, de 7,5 km et de 15 km. Reste toujours à confirmer si elle prendra part à une course de relais.
« Ça représente un véritable rêve depuis un très jeune âge, mais c’est juste le début de ma carrière. On s’entraîne fort au début, puis on gravit les échelons. Là, je sens que ça commence pour vrai et qu’il en reste encore beaucoup devant moi. »
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