1 Juin - 2020 | par Mathieu Dauphinais

40 ans de tennis québécois

Un tournoi au parc Jarry, un projet visionnaire

Nouvelle

Montréal, 1er juin 2020 (Sportcom) – L’été dernier, Félix Auger-Aliassime jouait une première fois sur le court central du Stade IGA dans le cadre de la Coupe Rogers. Si la victoire du joueur originaire de Québec sur le Canadien Vasek Pospisil au premier tour a été suivie par des milliers de spectateurs, c’en était également une pour tout le tennis québécois.

Alors que les joueurs reviennent peu à peu sur les terrains, Sportcom revisite 40 années de tennis québécois. Cette série sera déclinée en différents thèmes. Lundi, nous revenons sur les débuts des Internationaux de tennis du Canada au parc Jarry. Le centre national d’entraînement de Tennis Canada, le réseau de Tennis Québec et les joueurs qui ont marqué la Coupe Rogers feront aussi le sujet d’articles.

« Je me souviens que dans les années 1990, on rêvait. On se disait : imagine que ça marche notre tournoi et que ça grimpe, et imagine quand on aura un Canadien ou un Québécois dans le dernier week-end ? » raconte Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers à Montréal.

Le Canadien Milos Raonic a atteint la finale à Montréal en 2013. Un an plus tard, la Québécoise Eugenie Bouchard a créé une commotion après s’être rendue en finale à Wimbledon. Denis Shapovalov a battu Rafael Nadal au troisième tour à Montréal en 2017. Et avec Félix Auger-Aliassime, classé dans le top-20 mondial à 19 ans, Eugène Lapierre pense qu'ils auront du succès pour encore plusieurs années.

Avant d’accueillir cet important tournoi de tennis international, Montréal et le Québec étaient déjà une terre fertile pour le tennis. La pratique de ce sport connaissait aussi un certain âge d’or dans les années 70 et 80 avec la création de plusieurs centres intérieurs à travers la province.

« Il y a toujours eu une grande tradition de tennis au Québec. Il y avait des rencontres de Coupe Davis à l’occasion et il y a eu de bons joueurs dès les années 1960 comme Robert Bédard et François Godbout », assure Réjean Genois, président de Tennis Québec depuis 1989 et meilleur joueur canadien à la fin des années 1970. « Ç’a continué ensuite et maintenant, on est rendu avec Félix (Auger-Aliassime). »

Néanmoins, en 1980, le parc Jarry était loin d’être directement associé au tennis comme il l’est aujourd’hui. Le stade était désaffecté après le départ des Expos pour le Stade olympique. C’était assez « visionnaire » d’y revenir pour un tournoi de tennis, rappelle Richard Legendre, directeur de Tennis Canada de 1988 à 2001. Cette idée qui pouvait paraître saugrenue se révèlera finalement le point de départ d’une formidable histoire.

« Pendant 15 ans, ç’a été ça. On déménageait dans le stade un mois ou un mois et demi avant pour organiser la place et on repartait le lendemain », se rappelle Eugène Lapierre.

Le Challenge Player’s avait ainsi été un premier pas au parc Jarry. Cette compétition qui rassemblait quelques-unes des meilleures joueuses au monde a été remportée par Martina Navratilova et cela devait être une répétition générale avant la venue du volet masculin des Internationaux de tennis du Canada l’année suivante, en 1981.

Et ce premier rendez-vous en 1980 a été considéré un succès… avec un total de 8000 spectateurs pour l’ensemble des matchs. Le volet féminin de cet important tournoi viendrait finalement à Montréal en 1982. Rapidement, il y avait un bel engouement pour cette compétition orchestrée par John Beddington.

« Dès le début, ç’a créé une espèce d’onde de choc. Montréal revenait soudainement sur la scène internationale avec les meilleurs joueurs du monde, affirme Richard Legendre. Quand je suis arrivé en 1988, c’était déjà un grand événement. »

L’influence des cigarettiers

Player’s, du Maurier, Rothmans. Le tournoi connu aujourd’hui sous le nom de la Coupe Rogers a longtemps été associé à des commandites de l’industrie du tabac. Par ailleurs, Montréal a présenté le tournoi lorsqu’Imperial Tobacco a succédé à Rothmans comme commanditaire principal de l’événement.

Imperial Tobacco, dont le siège social était à Montréal, et son président Paul Paré, étaient prêts à s’associer à condition que le tournoi soit tenu dans la métropole québécoise. C’est ainsi qu’est venue l’idée de l’alternance des tournois féminin et masculin entre Montréal et Toronto et elle a complètement changé l’image de l’organisation.

Demain, la rénovation du stade devenue nécessaire et un pari osé de Tennis Canada.

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