27 Sep - 2020 | par Mathieu Laberge

Cyclisme sur route – Championnats du monde

« Une grosse course d’usure » – Guillaume Boivin

Nouvelle

Montréal, 27 septembre 2020 (Sportcom) – Sur un parcours cycliste des plus sélectifs, le Français Julian Alaphilippe a usé de ses qualités de puncheur et de descendeur pour enlever le titre de champion du monde. Le leader désigné de l’équipe canadienne, l’Ontarien Michael Woods, s’est classé 12e (+53 secondes) au terme de l’épreuve 258 kilomètres présentée à Imola, dimanche, en Italie.

Dans cette journée de plus de 6 heures et demie de course où seulement 88 coureurs des 177 inscrits ont rallié l’arrivée, Hugo Houle s’est classé 61e (+19 minutes 42 secondes), alors que Guillaume Boivin et l’Ontarien Alexandre Cataford ont posé pied avant la fin.

Wout van Aert (Belgique) et Marc Hirschi (Suisse) ont été les autres médaillés.

« On savait que c’était un parcours vraiment difficile et que Michael (Woods) allait probablement se retrouver tout seul dans le final, alors on a essayé de prendre soin de lui du mieux qu’on pouvait pendant toute la journée afin qu’il soit le plus frais possible à la fin. C’était vraiment une grosse course d’usure », a expliqué Guillaume Boivin, décroché du peloton avec deux tours à faire, mais qui demeure satisfait de sa journée.

Celui qui participait à ses cinquièmes mondiaux seniors ajoute qu’il se sentait bien, mais qu’il savait aussi que ce parcours de 5000 mètres de dénivelé ne lui convenait pas.

« Ç’a vraiment monté en crescendo toute la journée et il ne restait que les plus forts à la fin. Cette journée était extrêmement difficile. C’était une course de costauds et il n’y avait pas grand place pour se cacher », a ajouté le cycliste de 31 ans.

Le film de la course

L’équipe française a donné le ton avec 70 kilomètres à faire dans la montée principale du circuit, la Cima Gallisterna. Mené par Nans Peters, vainqueur d’étape au dernier Tour de France, le peloton est revenu sur les derniers survivants de l’échappée du jour. Si les favoris ont tenu le coup, plusieurs coureurs ont dû puiser dans leurs réserves pour y garder leur place et certains, dont Boivin, ont été décrochés à ce moment.

« Ç’a fait mal aux jambes ! » a concédé le Montréalais.

Dans l’avant-dernier tour, la Belgique a pris les commandes, sauf le récent vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar est venu jouer les trouble-fêtes. Parti en solo avec 42 kilomètres à faire, le Slovène a attaqué au même endroit que Anna van der Breggen, victorieuse en solo, la veille, à l’épreuve féminine. Les avant-bras sur le guidon et en position de contre-la-montre, Pogacar est rapidement passée à près d’une trentaine de secondes d’avance.

L’organisation de la chasse a mis du temps à se faire, mais Woods était toujours dans groupe de tête, alors que Houle accusait désormais un retard de près de 5 minutes. Pogacar a finalement été rattrapé une vingtaine de kilomètres plus tard, non sans avoir vidé quelques cartouches à l’équipe belge qui a dû travailler fort pour combler l’écart.

Plusieurs attaques ont fusé une fois la jonction faite et le bon coup a été celui de Julian Alaphilippe qui a profité du ménage fait par le Polonais Michal Kwiatkowski au sommet de la montée finale pour se creuser une avance de 5 secondes.

Alaphilippe a agrandi l’écart jusqu’à une quinzaine de secondes dans les dix derniers kilomètres, mais on l’a vu nerveux de ne pas savoir précisément son avance en l’absence d’oreillette, comme c’est le cas aux Championnats du monde. Il croisera la ligne d’arrivée soulagé et heureux d’offrir à la France un premier titre mondial masculin en 23 ans.

Le repos sera de courte durée pour les Québécois. Guillaume Boivin sera au départ de la course par étapes du Binck Bank Tour qui se mettra en branle mardi. Quant à Hugo Houle, James Piccoli et Karol-Ann Canuel, ils seront à la Flèche wallonne, mercredi, en Belgique.

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