14 Sep - 2019 | par Audrey Clement-Robert

Paracyclisme – Championnats du monde

« Une guerre de chaque instant », Jean-Michel Lachance

Nouvelle

Montréal, 14 septembre 2019 (Sportcom) – Après une saison où ils ont dû faire face à beaucoup de défis, Daniel Chalifour et le pilote Jean-Michel Lachance ont conclu leurs Championnats du monde de paracyclisme au 13e rang de la course sur route classe B, samedi, à Emmen, aux Pays-Bas.

Les Néerlandais Tristan Bangma et Patrick Bos ont remporté l’épreuve de 103,6 kilomètres au sprint devant quatre duos. Les Espagnols Adolfo Bellido Guerrero et Noel Martin Infante ont récolté l’argent et les Polonais Marcin Polak et Michal Ladosz le bronze.

Les Canadiens ont franchi la ligne d’arrivée avec un retard de 2 minutes 38 secondes sur les champions du monde. Les coureurs du pays se sont tenus en tête de peloton dans les premiers tours, mais ont pris du retard sur les meneurs au fil des kilomètres.

« Nous devions miser sur le positionnement, ce qui était une bataille continuelle. Quand le groupe de cinq est parti à l’avant, nous étions derrière deux autres tandems qui ont laissé un écart. À la vitesse que ça roule, nous n’avons pas pu le combler. Après, ç’a été une chasse avec les autres pays qui n’étaient pas dans l’échappée. Nous misions sur un bon sprint. Ç’a vraiment été une course difficile du premier au dernier tour. Une guerre de chaque instant! » a expliqué Lachance.

De son côté, Chalifour a fait savoir qu’il a tout donné, mais que l’énergie n’y était pas en raison du rhume qu’il a attrapé aux Pays-Bas. « Je ne me cherche pas d’excuses, mais depuis hier, ma récupération n’est pas optimale. »

Les deux coureurs ont confié que la dernière année a été assez difficile, notamment à cause des blessures qui leur ont mis des bâtons dans les roues. D’ailleurs, ils avaient fait l’impasse sur les deux premières Coupes du monde de la saison.

« J’ai eu un grave accident dans une compétition individuelle au Mexique où je me suis cassé le coude. Arrivé au Canada, il y a eu des complications avec une deuxième fracture et une erreur médicale, a mentionné Lachance. Ma préparation n'était pas la même que dans les saisons précédentes. Ici, nous avons fait ce que nous pouvions avec les moyens que nous avions. C’est sûr que nous nous attendions à mieux. »

Son coéquipier Chalifour a poursuivi en indiquant que, depuis deux ou trois ans, la chance n’était pas de leur côté en ce qui concerne leur état de santé. En 2017, le cycliste de Mont-Laurier s’est fracturé la hanche en Italie, ce qui l’a mis à l’écart de la compétition pendant un an.

« Je suis revenu l’an passé et ça s’était quand même bien passé. Cette année, Jean-Michel a eu trois opérations. Ce n’est pas arrivé souvent que nous soyons tous les deux en super forme. Nous n’avons pas à être gênés de ce que nous avons fait ici avec les circonstances dans lesquelles nous nous sommes présentés face à ces athlètes de pointe », a-t-il dit.

L’art de la communication

Partenaires depuis l’automne 2015, Daniel Chalifour et Jean-Michel Lachance ont développé un système de communication bien à eux lorsqu’ils roulent. Comme la synchronisation est primordiale, le pilote utilise les chiffres pour indiquer à son coéquipier à quelle intensité il doit pédaler afin de s’assurer qu’ils aient le même rythme sur le vélo.

« Parfois, il y a des limites. Nous devons ajuster notre pression sur les pédales presque constamment pour rester dans la roue de notre adversaire à l’avant », a dit le Québécois Lachance.

« S’il me dit 10, c’est le maximum et 8, c’est très fort. Ça m’aide à doser mon effort à l’arrière et à lui donner le bon niveau d’énergie sur les pédales. Beaucoup de coureurs paralympiques roulent seuls parce qu’ils ont encore assez de vision pour ça. Alors, quand ils sont en tandem et que le pilote n’est pas obligé de leur donner toute l’information pour rester dans les roues des autres, ils peuvent réagir instantanément à ce qui se passe dans le peloton », a ajouté Chalifour, qui est pratiquement aveugle.

Sur le circuit international, la vision des para-athlètes est très variée. « Certains voient beaucoup plus que moi. Je ne vois vraiment plus assez pour voir quand nous approchons d’un autre tandem. Jean-Michel doit communiquer encore plus avec moi contrairement à d’autres équipes. Parfois, j’essaie d’utiliser les ombrages pour voir si nous sommes dans la roue d’un autre tandem. »

Tokyo 2020?

Pour ce qui est des Jeux paralympiques de Tokyo, rien n’est encore certain pour le duo québécois. Pour l’instant, Chalifour et Lachance préfèrent se concentrer sur leur état de santé afin de revenir en force.

« L’équipe nationale demande certains standards pour faire partie d’un groupe d’athlètes qui peut être sélectionné pour Tokyo. Malheureusement, nous ne les avons pas encore. C’est loin d’être fait. Je cours depuis 2007 à l’international et c’est un calibre de compétition qui ne cesse jamais d’augmenter », a conclu Daniel Chalifour.

Dimanche, ce sera au tour de Marie-Ève Croteau (T2) et de Charles Moreau (H3) de prendre part à la course sur route.

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