Anthony Hay et Émilien Langelier sont médaillés d’argent en double à Tokyo
Montréal, 27 octobre 2024 (Sportcom) – C’est avec des médailles d’argent en double SH6 qu’Anthony Hay et Émilien Langelier ont mis fin…
Montréal, 3 mars 2020 (Sportcom) – En Égypte pendant 7 jours, à la mi-février, les fleurettistes canadiens ont réussi à qualifier le pays pour les Jeux de Tokyo, une première en 32 ans au fleuret masculin. Ils n’auraient jamais pu obtenir leur laissez-passer olympique sans le dévouement exceptionnel d’un entraîneur qui a toujours cru en leur rêve olympique. Pourquoi? L’absence de soutien de la fédération nationale.
Les circonstances étaient pourtant loin d’être idéales. Le maître d’armes Julien Camus de même que plusieurs autres entraîneurs et athlètes ont dû piger dans leurs finances personnelles lors des derniers mois afin de couvrir des frais d’hébergement ou d’inscriptions. Les escrimeurs ont aussi payé de nombreux camps préparatoires, des repas et des billets d’avion pour pouvoir progresser et atteindre leurs objectifs sans toucher certaines primes de résultats.
« Le manque de soutien flagrant de la fédération, surtout financier, a représenté un gros défi. Nous avons été très chanceux d’avoir Julien (Camus), lui qui a sacrifié beaucoup pour nous », a dit le Québécois Maximilien Van Haaster, qui avait pris part au tournoi individuel des Jeux olympiques de Rio en 2016.
« J’attends mon salaire depuis décembre », a déclaré Camus, qui a pris les rênes du fleuret masculin après les Jeux de Rio. Il était hors de question pour l’entraîneur d’origine française d’être privé d’une présence olympique cette année, même si, selon lui, peu de personnes croyaient en son groupe. « Je ne voulais pas laisser tomber les athlètes qui ont tous fait beaucoup de sacrifices aussi. On a dormi dans des airbnb minables avant des Championnats du monde parce qu’on ne pouvait s’offrir mieux. On était tous dans la même galère et ça nous a soudés en tant qu’équipe. »
Le directeur de la Haute Performance d’Escrime Canada, Benjamin Manano, a confirmé que les derniers mois ont été plus difficiles pour la fédération. « On est dans un petit creux de vague et beaucoup de personnes ont déboursé de leurs poches », a-t-il admis, en ajoutant que les frais avancés par les entraîneurs seront remboursés au mois d’avril, tant au fleuret qu’à l’épée et au sabre.
Dans une telle situation, les qualifications olympiques obtenues au fleuret par les hommes et les femmes deviennent encore plus impressionnantes. Ce sera la première fois depuis 1988 que les deux formations seront du tournoi olympique.
Le faible soutien va au-delà des finances, aux dires de Julien Camus. Si M. Manano a toujours appuyé l’équipe aux compétitions, une seule autre personne de la fédération a félicité les fleurettistes pour avoir mis fin à cette disette de 32 ans, soit l’administrateur et ancien escrimeur Yann Bernard. « On n’était pas dans les plans de la fédération et on s’est senti bien seul par moment. On dirait que personne ne comptait sur nous pour la qualification olympique et j’aurais aimé que les athlètes soient reconnus à leur juste valeur. »
Fier des escrimeurs et conscient des sacrifices faits, M. Manano affirme pour sa part que la restructuration va bon train chez Escrime Canada et que les récents succès sont de bon augure pour le sport à l’échelle nationale. « Nous nous ajustons et nous espérons que ça va rentrer dans l’ordre dans les prochaines semaines. Nous avons réaligné le programme de performance et le sport va maintenant dans la bonne direction. »
Histoire et fierté pour Tokyo 2020
Il y a 32 ans, la dernière fois où les deux équipes canadiennes de fleuret étaient présentes aux Jeux olympiques, le salaire horaire minimum était de 4,75$ au Québec. Wayne Gretzky remportait sa quatrième Coupe Stanley avant d’être échangé aux Kings de Los Angeles et Ben Johnson semait la consternation en étant disqualifié pour dopage aux Jeux olympiques de Séoul. C’est également après ces Jeux que les normes de qualification ont changé en escrime, alors qu’il suffisait de posséder une équipe nationale par le passé pour pouvoir être du tournoi olympique. C’est donc la première fois que le fleuret masculin obtient son laissez-passer par ce processus beaucoup plus sélectif.
D’ici le 31 mars, les Canadiens tenteront de mettre la main sur d’autres places olympiques pour leur nation, en plus de celles acquises au fleuret. Jusqu’à maintenant, la délégation est assurée de compter sur au moins huit athlètes et espère posséder entre 10 et 15 billets d’ici la fin du processus. Aux Jeux olympiques de Rio, en 2016, le Canada avait envoyé cinq escrimeurs.
Si Maximilien Van Haaster a de bonnes chances de participer à ses deuxièmes Jeux consécutifs au fleuret, il faudra surveiller les Québécois Gabriella Page, Joseph Polossifakis et Shaul Gordon au sabre lors des prochaines semaines. Les épéistes Ariane Léonard et Alexanne Verret sont également en bonne posture pour qualifier la formation canadienne.
« C’est motivant de voir que le sport progresse depuis quelques années. Nous espérons que l’escrime sera plus pratiquée au niveau scolaire. La première étape est d’avoir une bonne représentativité, mais de bons résultats viendraient aider aussi », mentionne Benjamin Manano.
Pour sa part, Julien Camus souhaite que ces qualifications pour Tokyo 2020 suffisent afin d’envoyer un message clair à la fédération. « On veut que des solutions soient trouvées. Ça doit bouger, on a fait notre part du travail et maintenant, la balle est dans leur camp. »
Reste à voir si les équipes au fleuret sauront se démarquer et inspirer la relève à Tokyo pour leur grand retour aux Jeux olympiques depuis ceux de Séoul, en 1988. Cette fois, sans avoir l’Allemagne de l’Est, l’Allemagne de l’Ouest ou l’Union soviétique comme adversaires.
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