11 Mar - 2021 | par Luc Turgeon

Surf des neiges

Une saison en VR, loin des hôtels

Nouvelle

Photo: Miha Matavz / FIS

Montréal, 11 mars 2021 (Sportcom) – Ça fait un peu plus de quatre mois que le planchiste Arnaud Gaudet et son père Patrik, qui porte également le chapeau d’entraîneur, vivent sous le même toit en Europe : celui d’un véhicule récréatif loué en prévision d’une saison particulière qui tire maintenant à sa fin.

« On a passé toute la saison dans un campeur, juste mon père et moi. On a voulu créer une petite bulle et limiter les contacts avec les hôtels, qui sont un vecteur important (de la COVID-19) », a expliqué Arnaud Gaudet d’entrée de jeu, en entrevue avec Sportcom.

La formule n’aurait pas fonctionné pour tout le monde, aux dires de son père Patrik. « Ça ne se fait pas n’importe comment et avec n’importe qui. On en riait cette semaine, mais avec mon fils aîné, je ne suis pas sûr que ça aurait marché ! » a-t-il lancé.

Cette idée a pris tout son sens à l’automne avec les différentes restrictions en place pour éviter la propagation de la COVID-19. En pleine année préolympique, la location d’un véhicule allait faciliter l’hébergement du duo, mais aussi certains déplacements et la logistique des bagages au besoin.

Outre le volet pratique de l’expérience, le père et le fils ont tout de même eu à s’adapter au cours des quatre derniers mois et faire des efforts pour cohabiter loin du reste de la famille.

« On a notre petit chez nous avec lequel on se promène, mais ç’a ses défis », a raconté Patrik en riant, alors que le véhicule demeure malgré tout « un environnement serré » d’une longueur de sept mètres. « On dormait tous les deux à l’arrière du campeur au début, mais après quelques jours, j’ai décidé de m’établir vers l’avant pour nous donner un peu plus d’espace vital. […] Même si on est capables de se taper sur les nerfs, on se respecte et on s’en sort assez bien ! »

Le véhicule récréatif des Gaudet pour la saison 2020-21.

Une première

Dans les deux cas, c’est la première fois que les Gaudet quittent le nid familial pour une aussi longue période. Habituellement, les athlètes divisent leur calendrier en deux ou trois blocs et reviennent au Canada entre-temps, pour s’entraîner ou pour participer à des compétitions nord-américaines, notamment.

« On est habitués de revenir au Québec, ou même juste d’aller en Ontario pour des courses, où on se sent déjà plus à la maison. La famille, les amis sont là et c’est vraiment le fun », a mentionné Arnaud, se remémorant la Coupe du Monde de Blue Mountain qui a eu lieu en mars 2020, où ses proches s’étaient déplacés pour assister à l’événement.

« C’est assez long, ça fait quatre mois qu’on n’est pas revenus à la maison, et on l’a fait dans un campeur. Je suis habitué d’être parti, mais c’est la fois où j’ai été parti le plus longtemps. » – Arnaud Gaudet

Le séjour en Europe a aussi été le théâtre d’un temps des fêtes hors de l’ordinaire, comme pour bien des gens en 2020. « On espérait que la crise se résorbe pour que Mélanie (sa conjointe) puisse venir nous rejoindre, mais c’est le contraire qui est arrivé. Une chance que Facetime existe aujourd’hui ! C’est tout ce qu’on pouvait faire de toute façon. Le lendemain, on était déjà à l’entraînement et c’était reparti de plus belle », s’est rappelé Patrik.

« De toute façon, avec les restrictions cette année, ça n’a pas été un gros Noël à la maison non plus ! On n’a pas manqué grand-chose », a souligné Arnaud.

À refaire ?

Depuis quelques jours, l’envie de prendre le chemin du retour est grandissante chez les Gaudet, qui ont tenu un horaire chargé dès le début du calendrier de surf des neiges.

« La fatigue commence à se faire sentir et je trouve ça plus dur un peu. C’est ma plus longue période à vie à l’extérieur, mais on s’y attendait. On a décidé de faire ces sacrifices et ça achève », a confié le paternel.

Les avantages apportés par ce logement sur roues ne sont pas négligeables et les conséquences négatives seront amoindries lorsque le voyage sera d’une plus courte durée. L’expérience devrait donc être répétée à l’avenir, et ce, probablement à bord d’un nouveau modèle.

« Il nous reste moins de deux semaines, ç’a passé quand même très vite ! C’est possiblement une expérience à refaire, mais pas pour aussi longtemps ! On espère revenir sans devoir y rester durant 4 mois les prochaines fois », a conclu Arnaud Gaudet, qui participe aux épreuves de slalom en parallèle et de slalom géant en parallèle. D’ici là, il prendra part à deux Coupes européennes cette fin de semaine, puis sera du dernier arrêt du circuit de la Coupe du monde, les 20 et 21 mars à Berchtesgaden, en Allemagne.

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