25 Jan - 2021 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste

Une tranquillité qui surprend à Heerenveen

Nouvelle

Photo: International Skating Union

Montréal, 25 janvier 2021 (Sportcom) – Les patineurs de vitesse longue piste étaient tous très heureux de participer à une première compétition en dix mois, cette fin de semaine, dans la ville-bulle d’Heerenveen, aux Pays-Bas. N’empêche, jamais le Thialf (l’anneau d’Heerenveen) n’a été aussi silencieux en pleine Coupe du monde. Tout le contraire de ce que les athlètes ont l’habitude de vivre à cet endroit.

L’expérience habituellement offerte à cet anneau de glace n’a pas d’égal dans le circuit, à en croire les propos d’Antoine Gélinas-Beaulieu et de Laurent Dubreuil, recueillis dans le cadre de la série de Sportcom sur les lieux iconiques du sport.

Cette fois, c’est différent. Sans spectateurs, le son des lames produit par chaque coup de patin est amplifié par le silence des gradins, normalement pleins à craquer lors du passage de la Coupe du monde.

« Il y en a des places sur la planète où nous patinons et où il n’y a pas un chat ! Mais là, nous sommes à Heerenveen, c’est ça qui est bizarre. Normalement, il y a 10 000 personnes qui ont payé cher leur billet, qui connaissent ça et qui tripent dans les estrades », explique Laurent Dubreuil, médaillé d’argent au premier 500 m masculin de la saison samedi.

Alex Boisvert-Lacroix a réalisé l’ampleur de ce contraste alors qu’il était confronté au Russe Pavel Kulizhnikov à cette même épreuve.

« C’est vraiment spécial. Pavel a chuté dans son premier virage et normalement, la foule aurait réagi et j’aurais compris qu’il était tombé. Là, j’étais super concentré et je n’ai même pas remarqué ! En arrivant dans le  deuxième virage, je ne comprenais pas où il était et c’est en sortant que j’ai réalisé ce qui s’était passé », raconte le Sherbrookois.

« C’est regardé à la télé, mais nous ne sentons pas cette ambiance. Nous ne pouvons pas nous nourrir de l’énergie de la foule. C’est malheureux, parce que c’est un des grands plaisirs de patiner ici, mais nous sommes quand même prêts étant donné l’enjeu de Coupe du monde. Nous sommes des professionnels et nous savons que c’est important », ajoute Dubreuil.

Une première particulière

Béatrice Lamarche en était à une toute première Coupe du monde à Heerenveen. La patineuse de 22 ans devra toutefois patienter avant de vivre l’expérience vantée par ses coéquipiers de l’équipe canadienne.

« Je n’ai jamais vécu le gros show et le brouhaha dont on m’a beaucoup parlé, mais c’est vrai que c’est bizarre qu’il n’y ait absolument personne. J’ai hâte de revenir et de rencontrer la foule d’Heerenveen », admet-elle.

Lamarche avoue cependant que l’absence des partisans lui enlève de la pression et lui permet de se concentrer pleinement sur sa performance. D’autant plus que sans groupe B au 500 m, elle a pu faire partie du groupe A pour la première fois de sa carrière en Coupe du monde.

« C’était le fun de patiner avec les meilleures au monde ! J’étais excitée, mais très calme et pas stressée du tout. J’avais surtout hâte de pouvoir enfin courser. Ça faisait tellement longtemps ! » affirme celle qui s’est classée 20e et 22e sur cette distance.

Elle sera également du groupe A au 1000 m la fin de semaine prochaine grâce à sa troisième place obtenue en division B dimanche.

« En général, je suis satisfaite de ma fin de semaine. Je vais travailler sur de petites choses qui pourront faire une grosse différence à mon avis. Ça va bien à l’entraînement et je veux maintenant transposer ces sensations au moment de faire des courses. »

Chanceux malgré tout

Les athlètes ne se laissent pas abattre par l’ambiance déconcertante qui règne au Thialf, bien au contraire. Ils se considèrent tous chanceux de pouvoir reprendre l’action dans de telles circonstances.

« C’est vraiment bien organisé et c’était rassurant dès notre arrivée. Je n’ai pas l’impression que j’ai eu à m’adapter. Plusieurs auraient fait encore plus pour venir ici. On ne se sent pas restreints du tout, tout le monde profite du fait qu’on puisse être ici et s’entraîner », souligne Béatrice Lamarche.

Le concept de la ville-bulle permettra aux membres de l’équipe canadienne de prendre part à une deuxième Coupe du monde cette fin de semaine, mais aussi aux Championnats du monde en février. Un luxe qui n’est pas offert à tous les athlètes en pleine pandémie, à commencer par les patineurs de vitesse courte piste qui ont vu la totalité de leur calendrier être annulée cette saison.

« C’est sûr que nous avons hâte de revoir des partisans dans les estrades avec une ambiance de match numéro sept des séries éliminatoires au hockey ! Pour l’instant, nous sommes juste contents d’avoir la chance de patiner en ces temps bizarres pour le sport de haut niveau », conclut Dubreuil.

Les meilleurs patineurs de vitesse longue piste de la planète seront de retour à l’action dès vendredi. En plus de Dubreuil, de Boisvert-Lacroix et de Lamarche, Valérie Maltais sera aussi de la partie, elle qui tentera de remonter sur le podium après avoir décroché l’or à la poursuite par équipe de vendredi.

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