4 Fév - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste -  Coupe du monde

Valérie Maltais, championne « dans le chaos »

Nouvelle

Québec, 4 février 2024 (Sportcom) – Le principal enjeu du départ groupé féminin de la Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste à Québec était de savoir si Valérie Maltais allait demeurer en tête du classement général en fin de journée. La Québécoise y est parvenue au terme d’une course qui s’est déroulée « dans le chaos » et a été couronnée championne, le tout, à la maison !

Grâce à sa médaille de bronze décrochée à Salt Lake City, Valérie Maltais détenait une avance de trois points sur sa compatriote Ivanie Blondin au classement général provisoire du départ groupé.

Les deux Canadiennes ont échangé quelques mots avant la course et, sans surprise, elles tenaient toutes les deux à ce titre. C’est finalement Maltais qui a gagné ledit trophée, elle qui, à la fin de la dernière saison, se questionnait à savoir si elle allait continuer les départs groupés.

Toute l’attention était tournée vers l’arrière du peloton et non sur la composition de l’éventuel podium, dimanche, au Centre de glaces de Québec.

Un groupe de sept patineuses s’est échappé dès les premiers tours. Elles ont pris une avance considérable et le deuxième peloton, composé de toutes les favorites, ne semblait pas pressé de réagir.

« Je n’avais pas intérêt à suivre l’échappée, a-t-elle indiqué. Pour celles qui jouaient le classement général, on était dernières et on se regardait. […] J’étais vraiment nerveuse ! C’était vraiment spécial de me retrouver dans cette situation. J’étais consciente des points de chacune et je surveillais les patineuses pour le classement. »

L’écart entre les deux groupes a créé de la confusion avec deux tours à parcourir. Les échappées détenaient presque un tour d’avance lorsqu’un deuxième contingent a accéléré. Ivanie Blondin dit avoir été mal informée sur le décompte à ce moment et elle n’a pas caché sa frustration à la fin de la course. D’autant plus qu’une chute est survenue juste devant elle au dernier tour, ce qui est venu bousiller ses chances.

De son côté, Valérie Maltais a été la neuvième à franchir l’arrivée. Sur le coup, elle ignorait si sa performance avait été suffisante.

« Il s’est passé beaucoup de choses en ma faveur pour que je demeure en tête (du cumulatif), a admis la Québécoise. C’était stressant aujourd’hui de m’en aller sur la ligne de départ en sachant que j’étais première. Je n’aurais jamais pu imaginer ça. Je suis très fière de la façon dont j’ai géré la course. Je me suis bien débrouillée malgré tout le chaos. »

Ainsi, le podium mené par la Belge Sandrine Tas est passé sous silence. Ramona Härdi, de la Suisse, ainsi que Michelle Uhrig, de l’Allemagne, ont suivi la médaillée d’or.

Un peu plus tôt, Valérie Maltais est passée bien près de causer la surprise en terminant au pied du podium du 1500 m. La Baieriveraine, médaillée de bronze au 3000 m en ouverture de cette Coupe du monde, a réussi un temps de 1 min 57,13 s, à seulement 24 centièmes de seconde d’une médaille de bronze. Cette quatrième place représente le meilleur résultat de sa carrière au 1500 m.

« Encore une fois, un très bon week-end ! Mon 1500 m, je me sentais super bien. C’était vraiment incroyable comme course, l’énergie aussi qu’il y avait dans l’aréna ! C’était incroyable d’avoir du monde tout autour de la glace », a mentionné Maltais, ajoutant que sa partenaire de course, la Norvégienne Ragne Wiklund, avait été ravie de patiner à ses côtés.

La Néerlandaise Joy Beune l’a emporté en 1 min 55,5 s, tandis que la Chinoise Mei Han (+0,89 seconde) et Melissa Wijifje (+1,39 seconde), aussi des Pays-Bas, ont complété le podium.

Cinquième, Dubreuil termine à court

Laurent Dubreuil, le favori de la foule, opposé à la vedette de l’heure. Les partisans du Centre de glaces de Québec ont eu droit à tout un spectacle au 500 m masculin.

Il s’agissait de la dernière paire de cette épreuve. Dans le couloir intérieur, Dubreuil, médaillé d’argent sur cette distance la veille. À sa droite, l’Américain Jordan Stolz, seul compétiteur à l’avoir battu samedi et déjà trois fois médaillé d’or dans la Capitale-Nationale.

L’enjeu était double pour le Québécois en conclusion de cette sixième et dernière Coupe du monde du calendrier. Il tenterait de remporter la médaille d’or, mais aussi de dépasser le Japonais Wataru Morishige en tête du classement général de la distance. Un titre qu’il avait décroché lors des deux campagnes précédentes.

Morishige a précédé le dernier duo tant attendu et a signé le cinquième temps provisoire. L’unique option de Laurent Dubreuil pour rafler le titre du classement général était alors de terminer premier.

Les spectateurs se sont montrés bruyants à l’arrivée du Lévisien, qui a soulevé les bras pour les saluer. En zone mixte, il a confié qu’il n’était toutefois pas au sommet de sa forme.

« Je n’avais juste plus de jambes, avec le rhume que je traîne depuis quelques jours, les courses que j’ai faites vendredi et samedi. Aujourd’hui, il restait ce qu’on a vu sur la glace, ce n’était pas ma meilleure ! » a partagé Dubreuil.

Stolz et lui ont tous les deux connu de bons départs. Seulement 7 centièmes de seconde les séparaient. L’Américain a creusé l’écart dans le dernier virage après avoir profité de l’aspiration et a filé vers un record de piste de 34,36 s, bon pour une médaille d’or. Dubreuil a stoppé le chronomètre à 34,81 s et a pris le cinquième rang.

Les Polonais Marek Kania (+0,33 seconde) et Piotr Michalski (+0,36 seconde) ont reçu l’argent et le bronze. Le Japonais Yuma Murakami (+0,45 seconde) est l’autre patineur qui a devancé le Canadien.

Wataru Morishige a donc conservé le premier rang du classement général, à 17 points de Laurent Dubreuil.

« Je suis content d’avoir gardé la deuxième place au général, a affirmé Dubreuil. Ça veut dire beaucoup pour moi, c’est de la constance. Il y a des bonnes et de mauvaises courses pour tout le monde. D’être capable de conserver cette place au cumulatif, ça représente beaucoup. »

Du haut de ses 19 ans, Jordan Stolz a déjà marqué l’histoire du patinage de vitesse sur longue piste. Le jeune prodige a raflé trois titres de champion du monde l’an passé et a gagné huit médailles d’or lors des deux dernières Coupes du monde.

« De façon réaliste, je m’attendais à ce que Stolz fasse un temps vraiment fort. […] Je ne pouvais pas contrôler ce qu’il allait faire. Je savais que j’étais fatigué, je n’ai pas bien dormi la nuit passée. Si Stolz faisait un 34,3 s, ce n’était pas atteignable pour moi aujourd’hui. J’étais juste un peu à plat », a ajouté Dubreuil, cinq fois médaillé sur 500 m cette année. Il se préparera maintenant pour les Championnats du monde qui auront lieu du 14 au 18 février, à Calgary.

Toujours au 500 m, Cédrick Brunet a terminé 10e du groupe B. Rose Laliberté-Roy et Béatrice Lamarche ont pris part au 500 m féminin et se sont classées respectivement 5e et 12e du groupe B.

Antoine Gélinas-Beaulieu a quant à lui patiné avec Anders Johnson et Tankun Zhao au sprint par équipe. Zhao a chuté au premier virage, ce qui a mené à la disqualification du trio canadien.

Les Polonais, les Norvégiens et les Américains ont occupé le top-3 de cette épreuve.

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