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Jeux olympiques – Boxe
Paris, 4 août 2024 (Sportcom) – Wyatt Sanford était déjà assuré d’une médaille en montant dans le ring de sa demi-finale des moins de 63,5 kg dimanche, contre le Français Sofiane Oumiha. Le Montréalais d’adoption, première tête de série du tableau, n’avait pas l’intention de se contenter de cette couleur de médaille et une victoire le propulserait en finale pour la médaille d’or.
C’est finalement le favori de la foule qui s’est imposé 4-1 et Sanford s’est arrêté sur la troisième marche du podium.
« Je suis super content d’avoir une médaille de bronze aux Jeux olympiques. Ce n’est pas le résultat que je souhaitais, mais ça reste une bonne performance contre un bon boxeur. Il a exécuté son plan de match et même si j’ai perdu, je suis content de ma performance », a soutenu Sanford, originaire de Kennetcook, en Nouvelle-Écosse.
Le premier assaut a été à l’avantage du Français, quatrième tête de série, qui y est allé de bonnes frappes à la tête. Sanford a même reçu un compte de huit à la suite d’un jab et il n’a pas su convaincre les juges qui ont tous donné l’avantage à son adversaire, triple Olympien et vice-champion olympique à Rio.
« J’ai eu de la difficulté à m’ajuster à sa vitesse et il a un très bon jab. Ça m’a pris plus de temps que je l’aurais voulu. »
La deuxième ronde a été la meilleure du Canadien. Ses coups ont été précis et son intensité est montée d’un cran face au Français qui a été plus défensif et brouillon. Oumiha s’en est tout de même bien sorti, car il aurait pu recevoir des comptes de huit à la suite de belles frappes de Sanford. L’allure de ce deuxième 3 minutes aurait pu tourner à l’avantage du Montréalais, sauf que la carte des officiels a été de 3-2 en faveur de Oumiha.
« C’était un bon round, même si je ne l’ai pas gagné. Il y a eu de bons coups des deux côtés », a poursuivi celui qui s’entraîne à Montréal depuis sept ans.
Son entraîneur Vincent Auclair était plus catégorique. Il est convaincu que le round aurait dû être à l’avantage de son protégé.
« C’est une question de perception. De notre côté, on pensait qu’on en avait fait assez, au moins pour convaincre trois juges », a mentionné l’homme de coin, persuadé que le Français aurait dû recevoir des comptes de huit.
« On a atterri des bonnes gauches solides sur Sofiane où sa tête recule et il n’y a aucune réaction de l’arbitre. C’est juste de l’inconsistance de la part de l’arbitre », a-t-il poursuivi d’un ton posé. « (Sofiane), c’est un boxeur qui n’a pas perdu depuis Tokyo. »
Le sort était donc presque jeté pour le porte-couleurs de l’unifolié avant le troisième et dernier round. Défensif et visiblement le plus fatigué des deux, le Français triple champion du monde a joué la trappe, pour reprendre le terme de hockey. Sanford n’a jamais baissé les bras, mais après le son de la cloche, il savait qu’il ne se battrait pas pour un titre de champion olympique.
« Il fallait essayer de placer un bon coup, mais contre un adversaire qui a autant d’habiletés, c’est dur d’avoir de knock-out. J’ai donc donné mon 100 %, peu importe l’issue. »
Les deux pugilistes se sont fait une chaleureuse accolade après avoir enlevé leurs gants.
« Nous avons beaucoup de respect l’un pour l’autre. Il faut beaucoup de courage pour monter dans l’arène et quand tu le fais devant une aussi grosse foule, c’est bien de monter l’effort. C’était un bon combat avec bien des allers-retours et c’est bien de montrer que même s’il y a un gagnant et un perdant, nous avons fait ça ensemble. »
Un journaliste lui a demandé s’il entendait la voix de sa mère dans la foule bruyante : « J’entends toujours ma mère ! C’est une voix que j’ai appris à écouter dans les foules au fil des ans », a répondu du tac au tac l’athlète, en faisant bien rire les représentants de la presse.
En finale pour la médaille d’or de mercredi, Sofiane Oumiha sera opposé au gagnant de l’autre demi-finale opposant le Cubain Erislandy Alvarez Borges et le Géorgien Lasha Guruli.
Un spectateur bien spécial
Pendant la demi-finale féminine des moins de 54 kg opposant la Nord-Coréenne Cholmi Pang et la Chinoise Chang Yuan, on a pu voir le sosie du Kim Jong Un, chef suprême de la Corée du Nord. L’homme se baladait dans les gradins avec un toutou de Winnie l’ourson vêtu d’un maillot rouge, même couleur que celui de la Chinoise qui combattait dans le ring, sur lequel il donnait des coups de poing.
Étonnamment, le personnificateur ne s’est pas fait expulser par la sécurité, sauf que la Nord-Coréenne a été défaite.
Le sosie du dirigeant nord-coréen, lui, a gagné au concours du plus grand nombre d’égoportraits par contre.
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