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Karaté
Montréal, 20 mars 2025 (Sportcom) – Plus jeune, la karatéka Yamina Lahyanssa suivait les tournois de la Première Ligue et rêvait d’y participer. C’est ce qu’elle fait désormais, même qu’elle est montée sur son premier podium à l’étape de Hangzhou, portée par un sentiment « surréel » après sa victoire.
« C’est quelque chose de gros pour moi ! Je me bats contre les meilleures au monde et j’en fais partie », a partagé à Sportcom celle qui a obtenu une médaille de bronze chez les moins de 50 kg, la fin de semaine dernière, en Chine.
« Cette médaille, ça représente beaucoup d’efforts, des hauts et des bas connus à l’entraînement. Après mon dernier combat, ça ne cliquait pas tout de suite que j’avais gagné. C’était un peu surréel ! C’est une victoire que j’ai attendue longtemps, c’est finalement arrivé et c’est comme un boost pour les prochaines compétitions. »
Lahyanssa a vaincu la Japonaise Sara Tsutsumi pour se faufiler vers le podium de sa catégorie. Un duel très serré et où elle a préféré jouer de prudence, question de minimiser les risques de commettre des erreurs. Les deux opposantes étaient à égalité à la fin du temps réglementaire et les juges ont finalement donné l’avantage à la Montréalaise.
L’autre médaille de bronze est allée à l’Italienne Erminia Perfetto, tandis qu’en finale, l’Algérienne Cylia Ouikene l’a emporté face à la Kazakhe Moldir Zhangbyrbay.
Le parcours de Yamina Lahyanssa en Chine a débuté avec une défaite de 4-3 contre la Française Chloé Breuzard. La Québécoise s’est vite ressaisie et a remporté ses deux autres affrontements en ronde des poules, contre l’Autrichienne Bettina Plank et l’Allemande Seden Bugur.
« J’ai reset mon cerveau pour repartir à zéro. Je ne voulais pas laisser la défaite m’atteindre et ç’a fonctionné. Je me suis ajustée et suis revenue en force », a partagé la médaillée de bronze.
La défaite qu’elle a subie face à Moldir Zhangbirbay, numéro un mondiale de la catégorie, n’a pas été accueillie avec amertume en quarts de finale. Bien au contraire, compte tenu du déroulement de ce face-à-face. Lahyanssa menait durant la majeure partie du duel et son adversaire l’a atteinte d’un coup de pied au corps à la toute dernière seconde, ce qui lui a donné la victoire.
« Je l’avais jusqu’à la dernière seconde ! J’ai été très patiente avec elle. J’avais une stratégie à appliquer et je ne me suis pas laissée emporter. J’ai vraiment fait du bon travail, a-t-elle précisé. J’ai vraiment aimé mon combat, je l’ai menée et c’est la mieux classée au monde. Je suis passée très près d’une demi-finale et ça m’a motivée avant de combattre la Japonaise. »
Nouvelle approche
La médaillée d’argent des derniers Jeux panaméricains n’était pas satisfaite de son début de saison en Première Ligue. Elle a pris part au tournoi de Paris et a perdu ses trois duels de la ronde des poules. Une première pour elle.
« J’ai frappé un mur à Paris, a lancé Yamina Lahyanssa en entrevue. C’était la première fois que ça m’arrivait et ça m’a ouvert les yeux sur plusieurs lacunes. Ç’a été très dur mentalement. »
Elle a trimé dur à l’entraînement durant les semaines qui ont suivi afin de remodeler son état d’esprit en compétition. Son approche était complètement différente à son arrivée en Chine, d’où elle voulait simplement repartir sans avoir de regrets.
« Je ne voulais pas me mettre de pression et ç’a marché ! Après le match contre la Française, je ne me suis pas laissée atteindre par la défaite et c’est le produit d’un travail acharné fait tout au long de ma préparation. Je n’avais pas été capable de faire ça à Paris », a-t-elle souligné.
Selon la Québécoise, l’aspect mental de son sport est ce qui départage chaque compétitrice à ce niveau, comme les tournois de Première Ligue sont réservés aux 32 athlètes les mieux classées au monde.
« Tout le monde a les capacités physiques, le talent pour battre n’importe qui. Il faut savoir se gérer pour se démarquer. Dans les dernières années, il y a eu de la frustration après des compétitions, j’avais l’impression que je n’avançais pas. J’ai pris de la maturité mentalement et j’ai plus de résilience. Il faut apprendre à tomber et à se relever. »
Yamina Lahyanssa se prépare maintenant pour les Championnats canadiens et sera de retour en Première Ligue, en Égypte, à la mi-avril.
