Les trois Québécois chutent au Tour des Flandres

Montréal, 31 mars 2024 (Sportcom) – À sa première participation au Tour des Flandres, Simone Boilard (Uno-X Mobility) s’est classée 52^e (+4 minutes 22 secondes) et a surtout évité le pire, dimanche, en Belgique. La cycliste de 23 ans a été la première représentante de sa formation à rallier l’arrivée à Oudenaarde de cette épreuve disputée dans des conditions météo difficiles et qui a été marquée par des chutes et plus d’une cinquantaine d’abandons.

Elle aussi aurait pu être de ce nombre, car elle s’est retrouvée au sol en début d’épreuve.

« Ouf, dure journée ! » a texté Boilard dans un bref échange avec Sportcom. « J’ai fait une bonne chute dans les 10 premiers kilomètres avec Marlen Reusser (SD Worx-Protime) et Lizzie Deignan (Lidl – Trek). Ça m’a pris un bon moment avant de me remettre dedans. Ensuite, j’ai littéralement fait une overdose de gels (énergétiques) et j’ai commencé à être malade. »

Reusser s’est fracturé une mâchoire et Deignan s’est brisé le radius dans cet accident.

Quelques jours plus tôt, Boilard a révélé dans les médias sociaux qu’elle avait subi une commotion cérébrale à la suite de sa chute à Strade Bianche le 2 mars. Dimanche dernier, à sa reprise de la compétition, elle s’était classée 16^e à Gent-Wevelgem.

La formation Lidl – Trek a bien joué ses cartes, dimanche, en envoyant la Néerlandaise Shirin van Anrooij en éclaireuse avec une vingtaine de kilomètres à faire. Huit kilomètres plus tard, sa coéquipière italienne Elisa Longo Borghini et la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (Canyon/SRAM) l’ont rejointe.

Van Anrooij a amené son groupe dans le final et la championne italienne n’a pas eu de mal à dépasser Niewiadoma qui a été la première à lancer le sprint. Longo Borghini signe du même coup la deuxième victoire de sa carrière au Tour des Flandres après celle de 2015.

La Britanno-Colombienne Maggie Coles-Lyster (Roland) a été la meilleure Canadienne du jour avec sa 26^e place (+3 min 30 s).

Hugo Houle et Guillaume Boivin posent pied

De la pluie et des conditions glissantes dans les montées abruptes sont communes dans les épreuves de cyclocross. C’est ce qui a permis au champion du monde de la discipline, le Néerlandais Mathieu van der Poel (Alpecin – Deceuninck) de s’échapper en solo dans la montée du Koppenberg, avec 45 kilomètres à faire, pour remporter le troisième Tour des Flandres de sa carrière.

Les pavés glissants dans les montées abruptes des bergs ont rendu le pilotage et l’adhérence à la route difficile, particulièrement dans les sections à plus de 20 % d’inclinaison. Plusieurs concurrents ont dû poursuivre des ascensions à pied, incapables de recommencer à pédaler après qu’un bouchon se soit formé devant eux.

À l’instar de 86 autres participants, Hugo Houle et Guillaume Boivin, tous deux de l’équipe Israel – Premier Tech, ont posé pied avant la fin du parcours de 271 kilomètres. Houle a été pris derrière une chute survenue dans un virage au kilomètre 180.

« J’ai pu ralentir, mais je me suis fait happer par derrière, je suis tombé sur le côté et je me suis cogné la tête assez fort. Après une chute comme ça dans un moment critique où Mathieu van der Poel attaque dans le mont suivant, je savais que ce serait compliqué de revenir, alors j’ai préféré arrêter », a indiqué l’athlète de Sainte-Perpétue, qui a ajouté que son évaluation médicale indique qu’il n’a pas subi de commotion cérébrale.

« Les jambes étaient bonnes et la forme revient. Je commence à retrouver mon niveau course après course. »

Quant à Boivin, il a lui aussi été pris dans une chute survenue avant celle de son coéquipier, sauf que les conséquences ont été plus graves.

« Un vélo lui est tombé dessus et son guidon lui est rentré dans une jambe. Il a passé des radiographies et il n’a pas de fracture, mais il y a eu des dommages au niveau musculaire. […] C’est une période de courses qui lui tient à cœur, alors c’est sûr que d’être dans des chutes comme ça, il n’y a rien de pire pour un athlète », a convenu Houle à propos de son coéquipier qui ne cesse d’accumuler les malchances depuis le début de la saison.

Le Belge Dylan Teuns, coéquipier des Québécois, a réussi à sortir du groupe de chasse en compagnie de l’Italien et vainqueur de l’édition 2019, Alberto Bettiol (EF Education – EasyPost) avec environ 25 kilomètres à faire.

Les deux ont conservé un coussin allant jusqu’à une vingtaine de secondes sur le groupe des poursuivants qui n’a jamais lancé la serviette. Teuns et Bettiol ont vu leurs espoirs d’un podium s’envoler lorsqu’ils ont été repris avec seulement 25 mètres de la ligne d’arrivée.

L’Italien Luca Mozzato (Arkéa – B&B Hotels) et Nils Politt (UEA Team Emirates) ont fini deuxième et troisième après la relégation de Michael Matthews (Jayco-AlUla) qui est sorti de sa ligne au sprint final.

« Dylan était un des plus fort de la course et il méritait ce podium, alors c’est crève-cœur de le voir arriver aussi proche, a poursuivi Houle. Il était très émotif dans le bus après la course et il avait de la misère à l’accepter, mais c’était beau de le voir devant. Il nous a fait vivre de belles émotions et nous étions fous à crier pour lui quand nous regardions la course », a conclu celui qui sera au départ de Paris-Roubaix dimanche prochain.

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