Quatre fois médaillée en une journée, l’équipe canadienne impose son rythme à Montréal
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Paris, 4 septembre 2024 (Sportcom) – « Grandiose » et « extraordinaire » : deux mots qui résument l’expérience de Yan Therrien, officiel du paratriathlon aux Jeux paralympiques de Paris. Retour sur ce défi de taille auquel le Québécois a pris part dans la Ville Lumière, orchestré avec succès devant des milliers de spectateurs.
Il était 3h30, le 1er septembre dernier, lorsque les organisateurs ont choisi de repousser l’événement d’une journée. Les précipitations avaient nui à la qualité de l’eau de la Seine, qui ne répondait plus aux normes établies par World Triathlon.
Après plus de 160 compétitions en 17 ans de carrière, Yan Therrien est habitué à ces situations qui placent la santé des athlètes en priorité. Les 11 épreuves ont bel et bien été présentées le lendemain, évitant du même coup le scénario d’un duathlon qui se serait tenu le 3 septembre.
« On espère toujours que ce soit un triathlon, mais tout le monde est habitué et sait qu’en allant à une compétition, un duathlon est quelque chose qui peut arriver. C’est toujours la même chose, que ce soit à Paris, Mont-Tremblant, Verdun ou Drummondville. Les athlètes savent que si cette décision est prise, c’est dans leur intérêt et ils en sont reconnaissants », partage le Québécois, joint par Sportcom avant son vol de retour.
Les qualifications des Championnats du monde sprint s’étaient d’ailleurs déroulées sous forme de duathlon à Montréal, en 2022. Bien des courses ont connu le même sort depuis.
Ceci étant dit, Yan Therrien était ravi que tout soit entré dans l’ordre, le 2 septembre. Celui qui agissait à titre de chef de la course à pied ou en fauteuil roulant, selon les classifications, allait finalement vivre ses premiers Jeux paralympiques. Des épreuves qu’il espérait connaître après plusieurs Coupes continentales, huit Championnats du monde, deux Jeux panaméricains et deux Jeux du Commonwealth.
« J’ai monté tous les échelons à travers les années pour aller jusqu’aux Jeux. De me rendre là, d’arriver à Paris et de voir les gens aussi accueillants, les athlètes prêts à performer. C’était très excitant. »
Pour un total de 5 kilomètres, les athlètes longeaient la Seine sur le quai d’Orsay en passant près de l’Assemblée nationale. Ils traversaient les ponts Alexandre III et de la Concorde, puis couraient près de la Place de la Concorde et du Grand Palais.
Une scène « grandiose », au risque de se répéter.
Camaraderie
Seul Canadien parmi les 28 officiels présents à Paris, Yan Therrien a pu compter sur l’aide de cinq assistants pour la course à pied et en fauteuil roulant.
Un travail qui ne se résume pas à faire respecter les règles durant la course, comme il l’a soulevé.
« On commence toujours par vérifier si le parcours est sécuritaire. On place les cônes dans les courbes, on s’assure qu’il soit bien fermé et sans débris », laisse-t-il savoir.
Les combinaisons des athlètes doivent aussi être approuvées, comme chaque pièce d’équipement, passant des fauteuils aux vélos, des prothèses aux casques, pour la sécurité de tous. Pendant la course, l’équipement ne peut être utilisé qu’à certains endroits seulement et ne peut être laissé n’importe où sur le parcours.
« Ce que j’adore du triathlon, c’est que les athlètes sont très ‘‘parlables’’. On peut développer une relation et on est capable de leur jaser. Il y a une belle camaraderie pour tout le monde », indique Yan Therrien.
Un des moments ayant marqué son expérience est survenu dans la course en fauteuil roulant, la première de la journée. Le fauteuil de l’Américain Howie Sanborn a brisé durant son épreuve et l’officiel l’a aidé à retourner en piste.
« Ç’a été un moment touchant, parce que c’est un athlète que je côtoie à travers les événements. C’était spécial de pouvoir être là et de l’aider à retourner sur sa chaise. Pour lui, même si des pièces étaient brisées, il n’était pas question de s’arrêter. Il voulait absolument traverser le fil d’arrivée. »
Ils ont réussi à réparer le fauteuil après quelques minutes et Sanborn était heureux de soulever les bras à l’arrivée, malgré sa 9e et dernière place.
Le plaisir de s’impliquer
Peu de choses se comparent aux Jeux olympiques et paralympiques, selon Yan Therrien qui, rappelons-le, possède un curriculum vitae bien rempli dans le domaine.
Ravi de témoigner de la popularité des Jeux paralympiques après le succès des JO, il en a profité pour assister à des épreuves de para-athlétisme au Stade de France et pour aller voir du basketball en fauteuil roulant, à l’Aréna Bercy.
« C’est vraiment extraordinaire d’y être allé ! J’en garderai de précieux souvenirs. On ne sait jamais si on va avoir la chance d’y retourner, alors on veut en profiter au maximum. J’ai été impressionné de voir toutes ces personnes se déplacer. Les Français aiment le sport et ils ont été là pour encourager ! »
Le seul bémol aura été la durée de son aventure, qui aura filé en cinq nuits et six jours, ratant de peu la cérémonie d’ouverture. Il espère se reprendre dans quatre ans, à Los Angeles.
« Quand on s’implique, on le fait parce qu’on aime notre sport et on veut redonner à la communauté. C’est très intéressant et vraiment valorisant. J’encourage les gens à s’impliquer, peu importe leur passion, comme bénévole ou officiel. »
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